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PRÉFACE III

omises dans l'ouvrage classique de Shelley sur les Oiseaux d'Egypte. On voit par là quels résul-
tats importants fournirait l'étude détaillée des animaux figurés. Mais, pour pouvoir se livrer
fructueusement à cette étude, il fallait un point de départ, une base solide, un recueil fonda-
mental de matériaux, et c'est ce que nous offre enfin aujourd'hui la Faune momifiée de l'an-
cienne Egypte.

Plus heureux que Cuvier, Savigny et Geoffroy Saint-Hilaire, qui n'ont pu faire porter
leurs recherches que sur des échantillons uniques le plus souvent, MM. Lortet et Gaillard ont
eu entre les mains, par centaines, des momies qu'ils ont pu démailloter, désarticuler et étudier
tout à loisir. C'est dire combien les résultats de leurs travaux dépassent, en certitude et en pré-
cision, tout ce qui a été fait jusqu'ici.

Je voudrais, en feuilletant ce livre attrayant, attirer l'attention sur quelques points plus
spécialement intéressants et ajouter, aux observations zoologiques si complètes des auteurs,
quelques modestes remarques d'ordre égyptologique.

Je dois, tout d'abord, dire quelques mots sur la nécropole thébaine des singes, dont on
avait presque perdu le souvenir et oublié l'emplacement depuis qu'elle avait été signalée pour la
première fois, en 1835, par Wilkinson1.

Dans sa Topography ofThebes*, Wilkinson consacre, à la nécropole des singes, les quel-
ques lignes suivantes qui sont les seules que, dans toute la littérature égyptologique à moi
connue, j'aie pu relever sur ce coin de l'ancienne Thèbes : « A huit mille pieds » — environ
2 kil. 1/2 — « au nord-nord-ouest de Médinet-Habou, se trouve la Gabbânet-el-qèroud, ou
Cimetière des singes, ainsi appelée à cause des momies que l'on rencontre dans les ravins des tor-
rents voisins. Entre autres figures insolites soigneusement enterrées en cet endroit, on remarque
de petites idoles en forme de momies portant l'emblème de la génération. Leur longueur totale
n'excède pas deux pieds. L'enveloppe extérieure qui forme le corps, faite en une matière gros-
sière, est surmontée d'une tête humaine mitrée, modelée en cire. A l'intérieur, contenu singu-
lier mais simple, se trouve de l'orge. Dans le spécimen que je possède, l'orge a germé en
entier3. »

Quelle est la raison de l'existence, au sud-ouest de Thèbes, d'une nécropole de singes?
On sait que le singe, plus particulièrement le cynocéphale, était consacré au dieu Thot, auquel
était également consacré l'ibis. Or, non loin de la nécropole des singes, se trouve précisément
un petit sanctuaire édifié en l'honneur de Thot. Ce sanctuaire, qui date de l'époque ptolémaïque,
porte aujourd'hui le nom de Qasr-el-agouz et on le trouvera sous ce nom, dans la carte de

1 Le cimetière des singes, encore porté sur le plan de Thèbes dans la dernière édition (1878) du Guide-
Isambert, est définitivement supprimé, aujourd'hui, dans le Guide- Joanne et dans le Guid,e-Bxdeher.

- G. Wilkinson, Topograpliy of Thèbes, and gênerai view of Egypt, London, John Murray, in-8, 1835,
p. 79.

3 Ces dernières phrases nous fournissent quelque indice sur le contenu probable d'une statuette analogue
qu'ont reproduite MM. Lortet et Gaillard (fig. 117) et qu'ils n'ont pas ouverte.
 
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