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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0006
PRÉFACE
Le bel ouvrage, en tète duquel MM. Lortet et Gaillard m'ont fait l'honneur de m'inviter
à écrire quelques pages de préface, était, depuis bien longtemps, impatiemment attendu des
égyptologues. En effet, tandis que, pour la flore pharaonique, de nombreux travaux avaient
paru au cours de ces vingt dernières années, la plupart rédigés à Lyon1, rien, ou presque rien,
n'avait encore été fait dans le domaine si intéressant de la faune de l'Egypte antique.
Au commencement du xixe siècle, après que les campagnes de Bonaparte eurent attiré
l'attention du monde savant sur les antiquités égyptiennes, on recueillit quelques animaux
momifiés et on les étudia curieusement.
C'est à cette époque que parurent les travaux de Guvier et de Savigny sur l'ibis, l'un des
oiseaux les plus célèbres de l'Egypte ancienne2. L'ibis blanc a, de nos jours, complètement
disparu de l'Egypte, mais Savigny eut la chance d'en rencontrer encore dans le Delta quelques
individus vivants, — probablement les derniers, — qui lui permirent, grâce à la comparaison
avec plusieurs momies du même oiseau, de déterminer l'espèce à laquelle appartenait l'animal
sacré du dieu Thot (Ibis sethiopica).
Les membres de l'Expédition d'Égypte, particulièrement Savigny et E. Geoffroy Saint-
Hilaire, réunirent une importante collection d'animaux momifiés, qui doit se trouver de nos
jours au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Jomard, dans sa Description de Thèbes 3,
décrivit ces restes intéressants. Savigny et Geoffroy Saint-Hilaire étudièrent les espèces une
à une4 et les firent reproduire en quarante-cinq superbes figures qui couvrent cinq des grandes
planches de la Description de l'Égypte^. On trouve là rassemblées des momies des espèces
suivantes : chien, chacal, chat, bélier, boeuf, épervier, faucon, émerillon, autour, crocodile,
1 M. Beauvisage, <'>tudiant l'histologie des bois pharaoniques, a fait paraître deux mémoires très remarqués sur
le bois d'Ébène et sur le bois d'If connus des anciens Égyptiens. M. Chifflot s'occupe en ce moment de recherches
morphologiques sur le Lotus bleu de l'Egypte antique. Enfin, je tiens à rappeler que c'est grâce à l'affectueuse
bienveillance de .M. le Dr Saint-Lager que la première édition de ma Flore pharaonique a vu le jour, en 1887,
dans le Bulletin de la Société botanique de Lyon.
2 G. Guvier, Mémoire sur l'Ibis des anciens Égyptiens, dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle
de Paris, t. IV (1804), pp. 116 et suiv. ; C. Savigny, Histoire naturelle et mythologique de l'Ibis, Paris, 1805.
3 Dans la Description de VEgypte, t. III (1821), pp. 87-95.
1 Ibid., t. X (1821), pp. 174-188.
5 Atlas de planches, Antiquités, t. II, ppl. 51 à 55.
Ancii. Mus. — t. IX. a
Le bel ouvrage, en tète duquel MM. Lortet et Gaillard m'ont fait l'honneur de m'inviter
à écrire quelques pages de préface, était, depuis bien longtemps, impatiemment attendu des
égyptologues. En effet, tandis que, pour la flore pharaonique, de nombreux travaux avaient
paru au cours de ces vingt dernières années, la plupart rédigés à Lyon1, rien, ou presque rien,
n'avait encore été fait dans le domaine si intéressant de la faune de l'Egypte antique.
Au commencement du xixe siècle, après que les campagnes de Bonaparte eurent attiré
l'attention du monde savant sur les antiquités égyptiennes, on recueillit quelques animaux
momifiés et on les étudia curieusement.
C'est à cette époque que parurent les travaux de Guvier et de Savigny sur l'ibis, l'un des
oiseaux les plus célèbres de l'Egypte ancienne2. L'ibis blanc a, de nos jours, complètement
disparu de l'Egypte, mais Savigny eut la chance d'en rencontrer encore dans le Delta quelques
individus vivants, — probablement les derniers, — qui lui permirent, grâce à la comparaison
avec plusieurs momies du même oiseau, de déterminer l'espèce à laquelle appartenait l'animal
sacré du dieu Thot (Ibis sethiopica).
Les membres de l'Expédition d'Égypte, particulièrement Savigny et E. Geoffroy Saint-
Hilaire, réunirent une importante collection d'animaux momifiés, qui doit se trouver de nos
jours au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Jomard, dans sa Description de Thèbes 3,
décrivit ces restes intéressants. Savigny et Geoffroy Saint-Hilaire étudièrent les espèces une
à une4 et les firent reproduire en quarante-cinq superbes figures qui couvrent cinq des grandes
planches de la Description de l'Égypte^. On trouve là rassemblées des momies des espèces
suivantes : chien, chacal, chat, bélier, boeuf, épervier, faucon, émerillon, autour, crocodile,
1 M. Beauvisage, <'>tudiant l'histologie des bois pharaoniques, a fait paraître deux mémoires très remarqués sur
le bois d'Ébène et sur le bois d'If connus des anciens Égyptiens. M. Chifflot s'occupe en ce moment de recherches
morphologiques sur le Lotus bleu de l'Egypte antique. Enfin, je tiens à rappeler que c'est grâce à l'affectueuse
bienveillance de .M. le Dr Saint-Lager que la première édition de ma Flore pharaonique a vu le jour, en 1887,
dans le Bulletin de la Société botanique de Lyon.
2 G. Guvier, Mémoire sur l'Ibis des anciens Égyptiens, dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle
de Paris, t. IV (1804), pp. 116 et suiv. ; C. Savigny, Histoire naturelle et mythologique de l'Ibis, Paris, 1805.
3 Dans la Description de VEgypte, t. III (1821), pp. 87-95.
1 Ibid., t. X (1821), pp. 174-188.
5 Atlas de planches, Antiquités, t. II, ppl. 51 à 55.
Ancii. Mus. — t. IX. a