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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0021
LA FAUNE MOMIFIÉE
D E
L'ANCIENNE EGYPTE
INTRODUCTION
De toutes les contrées formant le bassin de la Méditerranée, et qui constituent le centre
privilégié où sont nées les civilisations antiques les plus importantes, l'Égypte seule se présente
comme un monde à part, captivant, attachant, forçant le voyageur à revenir, confirmant cet
ancien dicton que, lorsqu'une fois il a bu l'eau du Nil, l'étranger ne saurait en oublier la
séduisante douceur. A peine est-il revenu dans les contrées brumeuses du Nord, il ne peut
s'empêcher de rêver constamment à ce merveilleux pays. Il revoit par la pensée le spectacle
magique qui se renouvelle tous les soirs, lorsque le soleil, le grand dieu Râ des Égyptiens,
disparaît à l'Occident, dans les déserts de la Libye, au milieu d'une splendeur pleine de gloire,
que nulle plume ne saurait décrire, et dont les traînées lumineuses éclairenl l'horizon jusqu'au
milieu do la nuit.
Dans cette région bénie, le soleil est étincelant, le ciel toujours d'un bleu pâle, diaphane
môme pendant l'obscurité; grâce à sa transparence, il se constelle alors de myriades d'étoiles
qui brillent d'un éclat extraordinaire, spectacle admirable représenté sur tous les plafonds des
anciens temples de la Haute-Egypte.
Le sol, d'une fertilité prodigieuse, est arrosé sans relâche par la plus laborieuse des races
humaines qui semble môme ignorer le repos de la nuit. Chaque année, il est recouvert d'un engrais
apporté des régions équatoriales du continent africain, par le plus grand douve du monde, long
de six à huit mille kilomètres, débordant chaque année, à l'époque voulue, avec une précision
mathématique. Cette terre fortunée est entourée d'une large ceinture de déserts d'un jaune d'or,
quelquefois violets ; cependant très bien irriguée, elle est vertecommo la Hollande, et les récoltes
abondantes : cannes à sucre, doura, coton, blé, orge, maïs, trèfles, etc., s'y succèdent sans
interruption.
C'est dans cette vallée unique au monde, qu'à une époque très reculée naquit la race
e8"yptienne, agricole avant tout, si bien douée, si intelligente; elle sut trouver par son talent
d'observation et son génie la solution des problèmes scientifiques de premier ordre qui pré-
occupaient alors le monde antique. Elle a édifié ces majestueux monuments, temples ou
tombeaux, qui, après tant de siècles, s'élèvent fièrement à la surface du sol, ou ceux plus
Arch. Mus. — t. VIII. * a
D E
L'ANCIENNE EGYPTE
INTRODUCTION
De toutes les contrées formant le bassin de la Méditerranée, et qui constituent le centre
privilégié où sont nées les civilisations antiques les plus importantes, l'Égypte seule se présente
comme un monde à part, captivant, attachant, forçant le voyageur à revenir, confirmant cet
ancien dicton que, lorsqu'une fois il a bu l'eau du Nil, l'étranger ne saurait en oublier la
séduisante douceur. A peine est-il revenu dans les contrées brumeuses du Nord, il ne peut
s'empêcher de rêver constamment à ce merveilleux pays. Il revoit par la pensée le spectacle
magique qui se renouvelle tous les soirs, lorsque le soleil, le grand dieu Râ des Égyptiens,
disparaît à l'Occident, dans les déserts de la Libye, au milieu d'une splendeur pleine de gloire,
que nulle plume ne saurait décrire, et dont les traînées lumineuses éclairenl l'horizon jusqu'au
milieu do la nuit.
Dans cette région bénie, le soleil est étincelant, le ciel toujours d'un bleu pâle, diaphane
môme pendant l'obscurité; grâce à sa transparence, il se constelle alors de myriades d'étoiles
qui brillent d'un éclat extraordinaire, spectacle admirable représenté sur tous les plafonds des
anciens temples de la Haute-Egypte.
Le sol, d'une fertilité prodigieuse, est arrosé sans relâche par la plus laborieuse des races
humaines qui semble môme ignorer le repos de la nuit. Chaque année, il est recouvert d'un engrais
apporté des régions équatoriales du continent africain, par le plus grand douve du monde, long
de six à huit mille kilomètres, débordant chaque année, à l'époque voulue, avec une précision
mathématique. Cette terre fortunée est entourée d'une large ceinture de déserts d'un jaune d'or,
quelquefois violets ; cependant très bien irriguée, elle est vertecommo la Hollande, et les récoltes
abondantes : cannes à sucre, doura, coton, blé, orge, maïs, trèfles, etc., s'y succèdent sans
interruption.
C'est dans cette vallée unique au monde, qu'à une époque très reculée naquit la race
e8"yptienne, agricole avant tout, si bien douée, si intelligente; elle sut trouver par son talent
d'observation et son génie la solution des problèmes scientifiques de premier ordre qui pré-
occupaient alors le monde antique. Elle a édifié ces majestueux monuments, temples ou
tombeaux, qui, après tant de siècles, s'élèvent fièrement à la surface du sol, ou ceux plus
Arch. Mus. — t. VIII. * a