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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0012
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PRÉFACE VII

baiti, que l'on peut lire, aux tombeaux de Ti et de Mera, auprès de gens conduisant des trou-
peaux d'O. longipes.

Quant à l'autre mouton, Ovis platyura, on le trouve représenté pour la première fois
sous la XII" dynastie, et ce seul fait me paraît suffire pour indiquer une importation de l'étranger.
Cette nouvelle espèce porte le nom de ^ ^Tj sau, dans lequel on reconnaît immédiate-

ment le nom asiatique du mouton, en assyrien schouou, en hébreu schêh, en arabe schah.
MM. Lortet et Gaillard n'ont pas recherché la patrie primitive de VO. platyura. C'est en Asie,
ce me semble, puisque ce mouton portait en égyptien un nom emprunté aux langues asiatiques,
qu'il en faut chercher l'origine. Le vieux nom sémitique du mouton est, du reste, encore em-
ployé en Asie ; le nom schah, en effet (les zoologistes écrivent cha), s'applique spécialement
à une forme locale de Y Ovis Vignei Blyth1, dont les cornes rappellent bien celles du bélier
d'Amon. Mais le dieu Amon lui-même, si son animal sacré vient d'Asie, doit être également
d'Origine asiatique. Rien ne serait plus vraisemblable, car le nom jinx, Anton, désigne
en môme temps, en hébreu, le grand dieu de Thèbes et un certain nombre de rois et de per-
sonnages asiatiques.

L'examen des viandes et des volailles déposées dans les tombes à titre de provisions ali-
mentaires pour le défunt va nous permettre d'exposer de nouvelles observations qui présentent
un très grand intérêt archéologique.

On sait que les Égyptiens avaient, dès le milieu de l'ancien Empire, arrêté définitivement
le texte d'une liste de toutes les provisions qui devaient accompagner le défunt dans l'autre
monde. Ce texte, que l'on rencontre à des centaines d'exemplaires, car il est reproduit dans
presque toutes les tombes égyptiennes, ne subit aucun changement essentiel depuis le plus ancien
spécimen qu'on en connaisse jusqu'au plus récent. D'abord viennent les boissons, puis les
viandes, ensuite les volailles, les fruits, et enfin les pâtisseries. C'est à peu près, on le voit, la
disposition de la carte de nos restaurants. En principe, cette liste devait être réalisée au com-
plet sous forme de vivres emplissant une ou doux chambres de la tombe, et nous connaissons
les formules ritualistiques que l'on devait, au jour de l'enterrement, prononcer sur chacun des
numéros de la liste au fur et à mesure qu'on allait le déposer auprès du défunt. Mais, naturel-
lement, les plus pauvres faisaient de larges coupures dans la liste et n'exécutaient qu'une minime
partie du programme. D'autres se montraient moins parcimonieux. Seuls, les rois et les grands
seigneurs pouvaient s'offrir le menu au complet. En fait, il n'est pas une tombe, si pauvre fût-
elle, dans laquelle on n'ait trouvé quelque chose à boire ou à manger, ne fût-ce qu'un vase
d'eau, un morceau de pain, et un ou deux fruits. J'ai trouvé, à Saqqarah, un pauvre petit enfant
enterré avec un gobelet de terre cuite et une noix de palmier-doum.

I )epuis longtemps les égyptologues se sont attachés à traduire cette liste et à étudier tan-

1 A. Mknégaux, op. cit., t. II, pp. 351-352.
 
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