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VI PREFACE

fois moins longue et môme, le plus souvent, minuscule et relevée; d'autre part, la chèvre aune
barbiche et le mouton n'en a pas1. Mais les Égyptiens eux-mêmes semblent, dans certains cas,
s'être assez peu préoccupés de ces détails et l'on trouve, à Beni-hassan (éd. Newberry, I, 30),
des chèvres sans barbiche, tandis que le bélier du chapitre lxxxv du Livre des morts est pres-
que toujours représenté, sur les vignettes des papyrus, pourvu d'une barbe imposante.

Il sera important de rechercher, d'après les textes, jusqu'à quel point les Égyptiens savaient
distinguer l'une de l'autre leurs diverses espèces de chèvres et de moutons. Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est que l'on ne saurait prendre trop de précautions, ni surtout réunir trop d'exemples,
lorsque l'on veut utiliser sans danger les représentations d'animaux. Il semble, par exemple,
tout naturel que VOvis longipes soit représenté sous la forme et VOvis platyura sous la
forme ^r?^ Et pourtant, si l'on compare certain crâne de VO. longipes (v. p. 98, fig. 54) avec
certain autre de V O. platyura {v. p. 276, fig. 145), on admettra facilement que les Égyptiens,
représentant ces cornes de face, aient pu donner à toutes deux la même forme .

MM. Dùrst et Gaillard avaient pensé tout d'abord que VO. longipes n'est pas indigène en
Afrique, mais qu'il « a été importé probablement de l'Asie2 ». MM. Lortet et Gaillard font
maintenant des réserves sur ce point (v. p. 100) et admettent certaine raison qui « autorise à
considérer ces moutons comme appartenant à la faune indigène de l'Afrique ». Je ne puis que
partager entièrement leur opinion. \ÀO. longipes a été trouvé dans la station préhistorique de
Toukh, c'est lui seul que connaissent les Egyptiens pendant toute la durée de l'ancien Empire.
Enfin, un document historique extrêmement ancien, qui se rapporte à l'an VI du règne de
Snéfrou, le dernier roi de la IIP dynastie, nous apprend que ce roi alla opérer une razzia sur le
haut Nil et que ^ j^o f (1 ^ |) \ \ \ \ \ J \ ^ ^ ^ \ « il saccagea le pays
des Nègres et en ramena 7000 prisonniers, hommes et femmes, ainsi que 200.000 boeufs et
moutons ». Si l'on pouvait, d'un pays aussi pauvre que le Soudan égyptien, ramener 200.000
têtes de bœufs et de moutons, il faut croire que bœufs et moutons s'y trouvaient chez eux et y
vivaient plus ou moins à l'état sauvage.

Le mouton à cornes spiralées horizontalement (0. longipes), le seul connu jusqu'à la
XIIe dynastie, porte du reste un nom qui n'offre en rien le caractère d'un mot emprunté à une
langue étrangère (on verra qu'il n'en est pas de même pour le mouton à cornes d'Amon). Ce
mouton primitif, dont le nom adonné au signe sa valeur syllabique ba, s'appelait o^3&?,
bai, onomatopée si naturelle qu'on la retrouve littéralement dans le $î\ de Gratinos et d'Aristo-
phane, et dans le bée delà Farce de Patelin1". De ce mot dérivait le nom du berger, J ^

1 A. MÉnÉgaux, les Mammifères (dans E. Perrier, La vie des animaux illustrée), t. II, 1904, pp. 345
et 365.

' D'après G. Gaillard, Le bélier de Mendès ou le mouton domestique de Vancienne Egypte (extrait du
Bull, de la Soc. d'anthrop. de Lyon, 1901), p. 22.

3 Pierre de Palerme, recto, ligne 0.

4 C'est par le même procédé d'onomatopée que le chien, en égyptien, s'appelle àouàou, le chat miàou, le
serpent hfi et la grenouille qrour.
 
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