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PRÉFACE v

l'animal une fois extrait des bandelettes qui l'enveloppaient, on s'est trouvé en présence d'un
chien, d'un vulgaire « chien errant d'Egypte »!■...

Certes, ce n'est pas sur une seule observation de ce genre que l'on peut établir définitive-
ment l'identité de l'animal sacré d'Anubis. 11 faudrait, pour résoudre la question de manière
indiscutable, pouvoir étudier dix, vingt momies présentant la même certitude d'origine, et c'est
pourquoi j'ai signalé plus haut le chacal doré du Muséum de Paris. Mais je sais quelqu'un qui
aurait deviné juste et qui, loin d'en être déçu, aurait au contraire été enchanté de voir sortir un
chien de la statue d'Anubis. C'est notre collègue Eduard Meyer, de l'Université de Berlin, qui
vient précisément de consacrer un très brillant article à la question des prétendus dieux-cha-
cals1. Il rappelle que jamais les auteurs classiques n'ont rangé le chacal au nombre des ani-
maux sacrés, mais qu'ils ont donné le nom de Cynopolis (la ville du chien) à la ville où l'on
adorait Aiiubis, et celui de Lycopolis (la ville du loup), à la ville où l'on adorait Ap-ouaitou,
dieu analogue à Anubis, mais bien plus ancien. Cynopolis est aujourd'hui Scheikh-el-fadl,
Lycopolis est Siout et, dans ces deux localités, on trouve en quantité des momies appartenant
au genre Canis.

L'animal d'Anubis est généralement représenté accroupi, 3=s^ ; celui d'Ap-ouaitou est
ordinairement figuré debout, Le premier, d'après M. E. Meyer, serait un chien, le second
serait un loup. En fait, les Egyptiens semblent, au moins à l'époque classique, avoir donné la
même forme et la môme couleur aux deux animaux. Debout ou accroupi, dessiné ou sculpté,
l'animal est toujours entièrement peint de couleur noire. Si l'on tient compte de ce fait qu'il
n'existe en Egypte aucun loup noir, aucun chacal noir, aucun renard noir et que le chien n'y
est complètement noir que dans de très rares exceptions, on conviendra que le problème est
assez complexe. Mais on reconnaîtra en même temps que la zoologie, en cette pénible conjonc-
ture, pourra nous être d'un grand secours.

Une autre question qui ne manque pas d'intérêt, ni de complication, est celle des mou-
tons et des chèvres. Lorsque les égyptologues ont à décrire quelque scène de la vie des champs
ou quelque dieu à tète d'animal, c'est généralement au hasard, au petit bonheur, qu'ils emploient
le mot bélier ou le mot bouc. Il semble, quand ils ont une raison de préférer un mot à l'autre,
qu'ils déterminent ordinairement le genre de l'animal d'après ses cornes. Rien n'est plus hasar-
deux, car certaines chèvres et certains moutons peuvent avoir des cornes presque semblables.
Je leur conseillerais bien, — quoique je sois assez mal qualifié pour le faire, ayant pris tout
récemment le bélier d'Arsaphôs pour un bouc, — d'observer seulement les dimensions delà
queue et la présence ou l'absence d'une barbiche. Chez les moutons, en effet, la queue descend
ordinairement jusqu'au jarret et parfois plus bas, tandis que la chèvre a la queue huit ou dix

1 E. Meyer, Die Entwickelung der Kulte von Abydos und die sogenannten Schakalsgôtter, dans la
Zeitschr. fur âgypt. Sprache und Altertumskunde, t. XLI (1904), pp. 97-107.
 
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