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VIII PRÉFACE

tôt l'un, tantôt l'autre dos termes employés pour désigner les aliments en honneur chez les
Égyptiens. M. Maspero, en particulier, a consacré une longue et minutieuse étude à cette ques-
tion, qu'il a d'ailleurs traitée surtout au point de vue liturgique1. Malheureusement, au point
de vue culinaire, on n'est pas encore, bien loin de là, parvenu à un résultat définitif. Les fruits,
sauf deux ou trois, ont été identifiés ; on commence à se reconnaître un peu dans les vins et
bières ; les pâtisseries n'ont guère livré leurs secrets, sinon en ce qui concerne la forme exté-
rieure qu'on leur donnait. Quant aux viandes et volailles, c'est là une étude qui reste complè-
tement à faire.

MM. Lortet et Gaillard ayant décrit par le menu plus de deux cents spécimens de viandes
et de volailles provenant de trois des tombeaux que j'ai découverts à Bibàn-el-molouk, je ne
puis résister au plaisir de montrer quel important service leurs observations viennent rendre
au dictionnaire égyptien et à l'histoire de la boucherie pharaonique.

Je donne tout d'abord, d'après le tombeau de Ptah-hotep à Saqqarah, tombeau datant de
la VI0 dynastie, la partie du menu officiel qui concerne les viandes et les volailles, en m'excu-
sant de cette exhibition hiéroglyphique, indispensable pour la documentation :

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Sur les quinze numéros de cette liste, les dix premiers représentent les viandes, les cinq
derniers les volailles.

Le n° 1 est un mot que tous les égyptologues rendent par « cuisse ». Il n'a certainement
pas ce sens, comme on le verra. Dans la traduction de textes mythologiques, la chose n'est
d'aucune importance, — ces textes en ont vu bien d'autres, — mais il n'en est pas de môme
dans des documents d'ordre moins suprasensible. Ce mot s'est conservé dans le copte gwnig,
qui signifie « bras », ce qui serait bien étrange si le mot égyptien voulait dire « cuisse ».-
Or, dans toutes les représentations que j'ai observées, jusqu'à la fin du moyen Empire,
le membre entier d'animal que l'on offre le premier, en grande cérémonie, est un membre
antérieur et non un membre postérieur. On n'a, pour s'en assurer, qu'à examiner soigneuse-
ment n'importe quel bas-relief de cette époque, pris au hasard. On constatera que. tou-
jours, la pointe du sabot est tournée du même côté que l'angle formé par la jambe ployée.
Cet angle est donc le genou, et non le jarret, qui serait ployé dans un sens opposé à la
direction du sabot. MM. Lortet et Gaillard ont trouvé huit membres entiers. Ce sont

1 G. Maspero, La table d'offrandes des tombeaux égyptiens, dans la Revue de Vlnstoire des religions,
t. XXV (1897), pp. 275 330 et t. XXVI (1897), pp. 1-19.
 
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