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CHAPITRE DEUXIEME
TEMPLE DE SETI
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6. — Le déblaiement du temple de Séti I" n'a pas donné ce qu'on était en droit d'attendre d'un
monument aussi vaste et aussi complet. A part un livre en trente-six chapitres six fois reproduit sur
les murs de six chambres, à part une importante série de tableaux représentant l'apothéose du roi, le
temple n'offre quelque intérêt que dans ses accessoires. Une table de rois, des récits sur l'enfance de
Ramsès qui ne se lient pas directement au temple, puisqu'on peut les en retrancher sans lui rien
enlever de son caractère, telles sont les parties vraiment saillantes du monument élevé par Séti. Au
delà tout y est banal, à cause de la banalité des textes. C'est surtout quand on le compare aux temples
d'Edfou et de Dendérah que le temple d'Abydos laisse apercevoir son indiscutable infériorité. Le
monument de Séti subit ainsi la loi générale des édifices d'origine pharaonique. A dimensions égales,
les temples d'origine gréco-égyptienne sont en effet d'une abondance de textes, de tableaux, de renseigne-
ments de toute sorte, que les premiers sont loin de posséder. Les temples pharaoniques sont intentionnellement
vagues; ce qu'on y découvre sur leur essence même, sur le caractère des divinités qui y sont adorées,
sur leur destination, sur les cérémonies qui y étaient célébrées, se réduit presque à rien ; tout y est fermé,
silencieux, caché; le mystère reste mystère. Dans les temples ptolémaïques, au contraire, les textes
deviennent presque prolixes ; le sanctuaire s'ouvre ; les dieux descendent de leur nuage et apparaissent
avec leur cortège d'attributs. La clarté dans le but, la promptitude à se laisser pénétrer, est le côté par
lequel les temples ptolémaïques se recommandent à l'attention. Dès qu'on met le pied dans les temples
de Dendérah et d'Edfou, quelle (pie soit la richesse des documents qu'on y trouve, on ne tarde point
à y saisir un fil. Là chaque chambre se livre pour ainsi dire d'elle-même au visiteur. On en sait le
nom, on en connaît l'usage. On y suit le roi pénétrant dans le temple, s'arrêtant à toutes les portes
pour prononcer une prière, entrant dans chaque chambre pour y accomplir une cérémonie. Le temple
s'illumine ainsi de ses propres clartés. On en comprend l'esprit; on voit que les innombrables tableaux
qui décorent ses murs ne sont pas mis là par hasard ; on sent une règle qui a présidé à toute cette
décoration. Le temple d'Abydos nous réservc-t-il quelques-unes de ces révélations? Maintenant qu'il est
déblayé et rendu tout entier à la lumière, en posséderons-nous la clef? Saurons-nous quelles idées phi-
losophiques et religieuses il a servi à consacrer? Connaîtrons-nous ses fêtes, leur date, leur composition?
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