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NOTICE BIOGRAPHIQUE

LXIX

criptions aussitôt après son retour1, que Sérapis n'est autre
qu'Apis mort. Il se proposa cette fois de démontrer que la
vache figurée dans les tableaux de ce genre était non pas
une Hathor, comme on était tenté de le croire, ou une des
épouses mystiques du dieu, mais bien sa mère, et il exami-
nait quel rôle cette mère avait rempli dans la religion
égyptienne. Il établissait de son mieux que l'Egypte avait
cru à un dieu unique, de qui les dieux du vulgaire n'étaient
que les puissances. Or, dans la personne d'Apis, il n'avait
à s'occuper que de deux de ces puissances, Phtah, le sei-
gneur de la, Vérité, peut-être de la Sagesse, et Osiris, l'être
bon par excellence. Apis qui, vivant, logeait dans un temple
voisin de celui de Phtah, puis, après sa mort, reposait dans ce
que les Grecs appelaient le Sérapéum, n'est autre que l'image
vivante d'Osiris et le fils de Phtah, l'incarnation du premier,
l'émanation du second; en d'autres termes, il a été conçu
dans le sein de sa mère par l'opération du Logos. Cette
opération ne s'accomplissait pas dans les conditions ordi-
naires de la génération animale : la génisse, mère d'Apis,
était réputée vierge; elle était fécondée par un effluve d'en
haut, sans le contact du mâle, et, après s'être délivrée de son
fruit divin, elle n'en pouvait plus concevoir d'autre. Apis était
donc, de son vivant, le Verbe en pèlerinage sur la terre sous
la forme d'un taureau : mort et à l'état d'Osorapis, il était le
Verbe revenu de son pèlerinage. Cette théorie, établie sur
des raisonnements a priori plutôt que sur des faits, mais
présentée avec beaucoup de force et d'habileté, répondait
trop aux idées mystiques qui prévalaient alors non seule-
ment dans les études égyptiennes, mais dans toutes les
recherches entreprises sur les religions anciennes, pour ne
pas obtenir grand succès. M. de Rougé lui donna son appro-

1. Mémoires de VAcadémie des Inscriptions, t. XX, V" partie,
p. 256. Il fait allusion à cette démonstration, et il en résume les éléments
au début de ses Renseignements, p. 134-135, au tome I des Œuvres
diverses.
 
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