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https://doi.org/10.11588/diglit.61198#0150
LE VESUVE ET POMPEI
117
Mais beaucoup d’objets nous ont été transmis encore, que ces Pompéiens
n’avaient pu atteindre. Les neuf dixièmes ont été recueillis et catalogués au
Musée National de Naples. Depuis quelques années, on a décidé de laisser sur
place, dans les maisons exhumées et réparées, un certain nombre de statuettes
et d’objets, pour aider à l’illusion de la vie. Et puis il y a les peintures murales,
les fresques qu’on ne pouvait déplacer et qui, conservées sous la cendre, appa-
raissent aussi fraîches qu’au jour où elles furent peintes. Elles sont mytholo-
giques, quelquefois obscènes, avec une franche ingénuité, toujours fleuries et
d’un coloris gracieux et tendre, assez pour avoir incliné tout un groupe de
peintres du xixe siècle au « genre pompéien » de la décoration à teintes plates.
Or, tout le caractère de ces peintures, de ces œuvrettes, de ces logis, est indé-
niablement grec. Les Romains n’avaient point de ces finesses-là : ils aimaient
ce qui était fort, rude, puissant et lourd. On sent à Pompei, en toutes choses,
combien l’hellénisme subjugué a pris sa revanche sur son vainqueur par le
goût subtil, la mesure, et cette divine faculté de liaison entre l’édifice et le
site qui est un des miracles du génie grec. C’est celui-ci seul qui a pu imaginer
Pompei. Le théâtre.
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Mais beaucoup d’objets nous ont été transmis encore, que ces Pompéiens
n’avaient pu atteindre. Les neuf dixièmes ont été recueillis et catalogués au
Musée National de Naples. Depuis quelques années, on a décidé de laisser sur
place, dans les maisons exhumées et réparées, un certain nombre de statuettes
et d’objets, pour aider à l’illusion de la vie. Et puis il y a les peintures murales,
les fresques qu’on ne pouvait déplacer et qui, conservées sous la cendre, appa-
raissent aussi fraîches qu’au jour où elles furent peintes. Elles sont mytholo-
giques, quelquefois obscènes, avec une franche ingénuité, toujours fleuries et
d’un coloris gracieux et tendre, assez pour avoir incliné tout un groupe de
peintres du xixe siècle au « genre pompéien » de la décoration à teintes plates.
Or, tout le caractère de ces peintures, de ces œuvrettes, de ces logis, est indé-
niablement grec. Les Romains n’avaient point de ces finesses-là : ils aimaient
ce qui était fort, rude, puissant et lourd. On sent à Pompei, en toutes choses,
combien l’hellénisme subjugué a pris sa revanche sur son vainqueur par le
goût subtil, la mesure, et cette divine faculté de liaison entre l’édifice et le
site qui est un des miracles du génie grec. C’est celui-ci seul qui a pu imaginer
Pompei. Le théâtre.