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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Mémoires présentés à l'Institut Egyptien — 2.1889

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Maspero, Gaston: Les premières lignes des mémoires de Sinouhit: restituées d'après l'Ostracon 27419 du Musée de Boulaq
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https://doi.org/10.11588/diglit.11322#0012
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cassure n'est pas récente : le calcaire avait été brisé au moment
de la mise au tombeau, comme beaucoup des objets de parure ou
de ménage qu'on déposait près de la momie. L'Egyptien s'attendait
à jouir dans l'autre monde des mêmes distractions qu'il s'était pro-
curées ici bas. Il jouait aux dames, à la paume, et on rencontre
des damiers et des balles dans les hypogées : les nombreux ostraca
couverts de textes littéraires qu'on en a retirés, montrent que les
morts recherchaient parfois des plaisirs d'ordre plus relevé. Je ne
sais si Sennotmou était grand liseur de romans en son vivant, mais
c'est un vrai roman qu'on lui avait donné, et l'une des plus goûtées
parmi les œuvres classiques de la littérature égyptienne. En brisant
la pierre sur laquelle les Mémoires de Sinouhit étaient transcrits,
on la tuait, et son double passait dans l'autre monde, où le double
du mort s'en délectait quand il était en humeur de lire. Cette exé-
cution ne s'est pas accomplie sans dommage pour le texte : quelques
éclats de pierre ont disparu et emporté des fragments de mots avec
eux. La plupart de ces petites lacunes peuvent se combler sans peine.

La date du manuscrit de Berlin est incertaine. On l'attribue à
un scribe de la xnc dynastie,1 ce qui est improbable à première vue :
je ne serais pas étonné pourtant qu'on fût porté à en placer la copie
quelque part entre la XIIIe dynastie et la xvm°. L'ostracon n'a au-
cune prétention à si haute antiquité; il ne remonte qu'à la xx° dy-
nastie; le style de l'écriture indique cette époque, et d'ailleurs un
des personnages enterrés dans le tombeau de Sennotmou, le domes-
tique de la nécropole, Khâbokhnou, vivait sous le règne de Eam-
sès iv. On reconnaît de prime abord que notre texte, à l'exemple
de tous les ouvrages destinés à l'usage des morts, n'a pas été copié
avec toute l'attention désirable : je commencerai donc par le trans-
crire tel quel en hiéroglyphes, sauf à le corriger plus tard, d'après

1. C'était l'opinion de Chabas, Les Papyrus hiératiques de Berlin, in-8°, 1863, qui,
le premier, étudia sérieusement les manuscrits de ce type.
 
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