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ne cessèrent point. A l'aurore on célébra la messe, tous les assis-
tants communièrent au corps et au sang du Christ, se donnèrent
le baiser de paix et on déposa le cadavre dans le sépulcre qu'on
lui avait creusé de son vivant, à l'endroit qu'il avait marqué. Selon
l'auteur du Cynaxare, les prodiges se multiplièrent sur sa tombe
et son disciple Jean opéra une foule de guérisons au moyen d'un
morceau de son linceul. Assez longtemps sa tombe fut un lieu de
pèlerinage. Aujourd'hui nul ne pense à lui et le lieu de tant de
prodiges est inconnu.
Telle fut la vie d'un évêque copte au commencement du vnc siècle
de notre ère. Assurément il eut le nom seul d'un évêque : le zèle
et l'esprit apostolique, pour employer l'expression ordinaire, lui
tirent complètement défaut. Il eut l'esprit aussi étroit qu'on peut
l'imaginer et toute sa vie s'écoula au pays des chimères. Elle ren-
ferme peu d'événements, et en outre ces quelques événements ne
nous sont parvenus que défigurés. Aussi, comme je l'ai dit en com-
mençant, si Ton ne tenait compte que du personnage et des faits
historiques, l'œuvre de Moïse et de Jean ne mériterait pas la peine
qu'on prendrait à la lire; mais le critique philosophe peut y étudier
la marche de l'esprit humain dans les manifestations religieuses et
les idées qui remplissaient alors l'Egypte chrétienne.
III
Les conséquences que l'on peut tirer de la vie de Pisentios telle
que l'ont racontée ses panégyristes et telle que je viens de la ré-
sumer sont de deux sortes. Les unes regardent les coutumes de la
vie ordinaire et civile, les autres les idées religieuses : les pre-
mières sont rares, trop rares; les secondes sont encore assez nom-
breuses et permettent d'entrer assez avant dans la pensée reli-
gieuse de cette époque. Au fond les unes et les autres sont si
ne cessèrent point. A l'aurore on célébra la messe, tous les assis-
tants communièrent au corps et au sang du Christ, se donnèrent
le baiser de paix et on déposa le cadavre dans le sépulcre qu'on
lui avait creusé de son vivant, à l'endroit qu'il avait marqué. Selon
l'auteur du Cynaxare, les prodiges se multiplièrent sur sa tombe
et son disciple Jean opéra une foule de guérisons au moyen d'un
morceau de son linceul. Assez longtemps sa tombe fut un lieu de
pèlerinage. Aujourd'hui nul ne pense à lui et le lieu de tant de
prodiges est inconnu.
Telle fut la vie d'un évêque copte au commencement du vnc siècle
de notre ère. Assurément il eut le nom seul d'un évêque : le zèle
et l'esprit apostolique, pour employer l'expression ordinaire, lui
tirent complètement défaut. Il eut l'esprit aussi étroit qu'on peut
l'imaginer et toute sa vie s'écoula au pays des chimères. Elle ren-
ferme peu d'événements, et en outre ces quelques événements ne
nous sont parvenus que défigurés. Aussi, comme je l'ai dit en com-
mençant, si Ton ne tenait compte que du personnage et des faits
historiques, l'œuvre de Moïse et de Jean ne mériterait pas la peine
qu'on prendrait à la lire; mais le critique philosophe peut y étudier
la marche de l'esprit humain dans les manifestations religieuses et
les idées qui remplissaient alors l'Egypte chrétienne.
III
Les conséquences que l'on peut tirer de la vie de Pisentios telle
que l'ont racontée ses panégyristes et telle que je viens de la ré-
sumer sont de deux sortes. Les unes regardent les coutumes de la
vie ordinaire et civile, les autres les idées religieuses : les pre-
mières sont rares, trop rares; les secondes sont encore assez nom-
breuses et permettent d'entrer assez avant dans la pensée reli-
gieuse de cette époque. Au fond les unes et les autres sont si