VIL— LES DÉPÔTS NILOTIQUES ACTUELS.
Il m'a semblé utile d'ajouter quelques lignes au sujet des dépôts nilotiques
actuels. Ce sujet a été traité avec sa compétence indiscutable par Sir William
Willcocks en ce qui concerne les apports du fleuve dans son propre lit ou dans
les terrains cultivés'1'. Je ne saurais rien ajouter aux constatations de cet émi-
nen t ingénieur-hydrographe.
Je me bornerai donc à quelques observations sur la façon dont se compor-
tent les dépôts nilotiques sur le littoral. Cette question a été traitée par moi
jadis assez sommairementet je tiens aujourd'hui à ajouter quelques pré-
cisions à ce que j'avançais alors, car elles ne seront point inutiles pour com-
prendre l'action géologique du fleuve qui a créé la terre d'Egypte.
Nous pouvons distinguer deux cas dans le mode de ces dépôts, en eau
calme et en eau courante.
En ce qui concerne le premier cas, je ne crois pas pouvoir trouver un
meilleur exemple que celui du port d'Alexandrie.
Le port d'Alexandrie reçoit en effet une quantité d'eau du Nil assez consi-
dérable, durant la crue principalement, par l'intermédiaire du canal Mali-
moudieh, lequel débouche au fond du port intérieur entre le grand môle des
charbons et l'ancien quai des Echelles. Les eaux de crue arrivent à la mer
après avoir déposé les sables qu'elles tenaient en suspension le long des 7G
kilomètres que mesure le canal depuis Atfé jusqu'à Alexandrie, mais leur vi-
tesse, quoique bien inférieure à 0,60, leur permet de transporter encore les
fines particules d'argile qui forment en se déposant dans les bassins d'irrigation
le limon compact du Nil.
La densité de ces eaux rouges, inférieure à celles de la mer, fait qu'elles se
tiennent surtout en surface dans le port, et comme la précipitation des troubles
n'est pas instantanée, elles colorent les eaux du port en rouge sur une étendue
qui varie suivant la direction du vent. J'ai eu l'occasion en 189b d'observer
(1) Sm William Willcocks, Egyptian Irrigation, 3° édilion. 2 volumes (Londres 1913).
« R. Focrtau, in Bull S. G. F., 1898, pp. 556-55q.
Il m'a semblé utile d'ajouter quelques lignes au sujet des dépôts nilotiques
actuels. Ce sujet a été traité avec sa compétence indiscutable par Sir William
Willcocks en ce qui concerne les apports du fleuve dans son propre lit ou dans
les terrains cultivés'1'. Je ne saurais rien ajouter aux constatations de cet émi-
nen t ingénieur-hydrographe.
Je me bornerai donc à quelques observations sur la façon dont se compor-
tent les dépôts nilotiques sur le littoral. Cette question a été traitée par moi
jadis assez sommairementet je tiens aujourd'hui à ajouter quelques pré-
cisions à ce que j'avançais alors, car elles ne seront point inutiles pour com-
prendre l'action géologique du fleuve qui a créé la terre d'Egypte.
Nous pouvons distinguer deux cas dans le mode de ces dépôts, en eau
calme et en eau courante.
En ce qui concerne le premier cas, je ne crois pas pouvoir trouver un
meilleur exemple que celui du port d'Alexandrie.
Le port d'Alexandrie reçoit en effet une quantité d'eau du Nil assez consi-
dérable, durant la crue principalement, par l'intermédiaire du canal Mali-
moudieh, lequel débouche au fond du port intérieur entre le grand môle des
charbons et l'ancien quai des Echelles. Les eaux de crue arrivent à la mer
après avoir déposé les sables qu'elles tenaient en suspension le long des 7G
kilomètres que mesure le canal depuis Atfé jusqu'à Alexandrie, mais leur vi-
tesse, quoique bien inférieure à 0,60, leur permet de transporter encore les
fines particules d'argile qui forment en se déposant dans les bassins d'irrigation
le limon compact du Nil.
La densité de ces eaux rouges, inférieure à celles de la mer, fait qu'elles se
tiennent surtout en surface dans le port, et comme la précipitation des troubles
n'est pas instantanée, elles colorent les eaux du port en rouge sur une étendue
qui varie suivant la direction du vent. J'ai eu l'occasion en 189b d'observer
(1) Sm William Willcocks, Egyptian Irrigation, 3° édilion. 2 volumes (Londres 1913).
« R. Focrtau, in Bull S. G. F., 1898, pp. 556-55q.