DISCOURS PRELIMINAIRE.
nesse, se sormer leur âge mûr, & arriver leur décadence ; on
aime à connoître ceux qui ont soigné leur exiftence; les circon-
stances qui les ont sécondés ; ce qu'elles doivent aux climats ,
à la protection des Princes, aux événemens ; ce que les hom-
mes leur doivent de bonheur.
Joignes à ces objets si dignes de l'esprit humain , ces jouis-
sances toujours renahTantes pour l'amour propre qui contemple
sans ceise s'en jamais sans raffâssier, la fupériorité, qui esl
notre ouvrage.
Mais, nous ôseronsle dire, parceque nous pourrons le prou-
ver , ce but philosophique le plus digne, & peut-être le feul
digne de l'esprit humain, s'il a été apperçu par la plûpart des
Antiquaires , n'a pas encore été atteint. Aucun n'a levé les voi-
les allégoriques qui enveloppoient les cultes. Tous le sont bor-
nés à l'Egypte , à l'Etrurie , à la Grèce, à l'Italie, comme si.
la Chine, l'Inde, la Germanie pouvoient être les contempo-
raines des autres Nations fans offrir une égale matière aux ob-
servateurs. Quels font ceux qui, étendant les idées ont mon-
tré les rapports entre le syftême religieux & le syftême politi-
que ? On a dit que c'eft la crainte qui a fait les Dieux, peut-
être falloit-il dire que ce font les Législateurs.
Montsaucon, Caylus, Fabretti, qu'on pourroit appeller les
pères de l'Antiquité, compilateurs eftimables n'ont faifi leur ob-
jet que fous un feul point de viie. L'un n'a envifagé que l'Art,
& l'autre s'eft contenté d'une favante nomenclature des débris
de l'Antiquité. En rendant un hommage bien dû à ces deux
favans Antiquaires, voici en quoi nous voudrions en différer.
Un exemple sera mieux comprendre notre idée.
nesse, se sormer leur âge mûr, & arriver leur décadence ; on
aime à connoître ceux qui ont soigné leur exiftence; les circon-
stances qui les ont sécondés ; ce qu'elles doivent aux climats ,
à la protection des Princes, aux événemens ; ce que les hom-
mes leur doivent de bonheur.
Joignes à ces objets si dignes de l'esprit humain , ces jouis-
sances toujours renahTantes pour l'amour propre qui contemple
sans ceise s'en jamais sans raffâssier, la fupériorité, qui esl
notre ouvrage.
Mais, nous ôseronsle dire, parceque nous pourrons le prou-
ver , ce but philosophique le plus digne, & peut-être le feul
digne de l'esprit humain, s'il a été apperçu par la plûpart des
Antiquaires , n'a pas encore été atteint. Aucun n'a levé les voi-
les allégoriques qui enveloppoient les cultes. Tous le sont bor-
nés à l'Egypte , à l'Etrurie , à la Grèce, à l'Italie, comme si.
la Chine, l'Inde, la Germanie pouvoient être les contempo-
raines des autres Nations fans offrir une égale matière aux ob-
servateurs. Quels font ceux qui, étendant les idées ont mon-
tré les rapports entre le syftême religieux & le syftême politi-
que ? On a dit que c'eft la crainte qui a fait les Dieux, peut-
être falloit-il dire que ce font les Législateurs.
Montsaucon, Caylus, Fabretti, qu'on pourroit appeller les
pères de l'Antiquité, compilateurs eftimables n'ont faifi leur ob-
jet que fous un feul point de viie. L'un n'a envifagé que l'Art,
& l'autre s'eft contenté d'une favante nomenclature des débris
de l'Antiquité. En rendant un hommage bien dû à ces deux
favans Antiquaires, voici en quoi nous voudrions en différer.
Un exemple sera mieux comprendre notre idée.