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https://doi.org/10.11588/diglit.5548#0043
DISCOURS PRELIMINAIRE.
L'objet de. nos travaux eft donc d'envisager l'Antiquité sous
un point de vue tout'dissérent qu'elle n'a été jusqu'ici. En cher-
chant moins cependant à dire du neus, que des choses vraisem-
blables, utiles, oueurieuses; nous n'ossrirons pas des monumens
nouveaux, c'est l'ouvrage d'un voyageur, ou d'un amateur sixé
à Rome ou à Naples, ou à Caire : mais nous nous efforcerons
de montrer dans les monumens anciens ce qu'on n'y a pas ap-
perçu, & ce genre de nouveauté peut-être vaut bien l'autre»
On trouvera dans le cours de ces Mémoires quelle eft la bor-
ne la plus reculée que l'esprit humain peut assigner à ce mot
Antiquité*
Antiquité Que le Monde, comme I'afTûrent certains Naturalistes, ait
M*ju quarante mille soixante-deux ans, qu'il en ait plus du dou-
ble, sélon un autre syftéme; qu'il n'en ait pas six mille; qu'im-
porte pour notre manière de travailler? Le monde n'a pour
nous que quatre mille ans, puisqu'au de-là de ce terme, au-
cun sil chronologique ne peut nous guider. Dès-lors les siécles
qui ont passé auparavant sont pour nous comme s'ils n'existoient
pas. Ce terme une sois sixé, on se place sur un point du Glo-,
be pour parcourir successivement les pays qui le compofent
A peine apperçoit-on dans certains endroits des vertiges des
Peuples qui y ont séjourné pendant une longue suite de fiécles.
Alors on a recours , à ces témoins éternels qui bravent la faux
du tems, mais avant d'abandonner sa confiance, on examine
à quels titres ils l'ont méritée ; si ces lumières s eclipsent, on se
confole de l'impuissance de dire le vrai par la preuve de l'im-
poflibilité d'y parvenir; l'espace du tems fabuleux rentre pour
nous dans le néant, & il est presque égal pour le progrès de
la Science d'avoir esfacé de, fa mémoire quelques erreurs, ou
L'objet de. nos travaux eft donc d'envisager l'Antiquité sous
un point de vue tout'dissérent qu'elle n'a été jusqu'ici. En cher-
chant moins cependant à dire du neus, que des choses vraisem-
blables, utiles, oueurieuses; nous n'ossrirons pas des monumens
nouveaux, c'est l'ouvrage d'un voyageur, ou d'un amateur sixé
à Rome ou à Naples, ou à Caire : mais nous nous efforcerons
de montrer dans les monumens anciens ce qu'on n'y a pas ap-
perçu, & ce genre de nouveauté peut-être vaut bien l'autre»
On trouvera dans le cours de ces Mémoires quelle eft la bor-
ne la plus reculée que l'esprit humain peut assigner à ce mot
Antiquité*
Antiquité Que le Monde, comme I'afTûrent certains Naturalistes, ait
M*ju quarante mille soixante-deux ans, qu'il en ait plus du dou-
ble, sélon un autre syftéme; qu'il n'en ait pas six mille; qu'im-
porte pour notre manière de travailler? Le monde n'a pour
nous que quatre mille ans, puisqu'au de-là de ce terme, au-
cun sil chronologique ne peut nous guider. Dès-lors les siécles
qui ont passé auparavant sont pour nous comme s'ils n'existoient
pas. Ce terme une sois sixé, on se place sur un point du Glo-,
be pour parcourir successivement les pays qui le compofent
A peine apperçoit-on dans certains endroits des vertiges des
Peuples qui y ont séjourné pendant une longue suite de fiécles.
Alors on a recours , à ces témoins éternels qui bravent la faux
du tems, mais avant d'abandonner sa confiance, on examine
à quels titres ils l'ont méritée ; si ces lumières s eclipsent, on se
confole de l'impuissance de dire le vrai par la preuve de l'im-
poflibilité d'y parvenir; l'espace du tems fabuleux rentre pour
nous dans le néant, & il est presque égal pour le progrès de
la Science d'avoir esfacé de, fa mémoire quelques erreurs, ou