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Société des Antiquités <Kassel> [Hrsg.]
Mémoires de la Société des Antiquités de Cassel — 1.1780

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Mallet: Reflexions sur la guerre, que Jules César fit aux anciens Suisses ou Helvétiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.5548#0125

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66 REFLEXIONS SUR LA GUERRE &c.

une guerre étrangère , & exposer ainfî la patrie commune, à
devenir la victime de l'ennemi qu'il y attiroit. C'est ainfî, que
^eux de ces. Cantons s'aitbcierent aux Cimbres, que Marius
combattoit, & partagèrent leur mauvaise fortune. Aussi 1 esprit de
parti, la desunion dans l'état & dans les familles, effet nécestai-
re de tous les vices de cette constitution politique, faîsoit-il dire
à Céfar, en parlant des Gaulois : Cef non feulement dans toutes
tes villes, dans tous les Cantons, dans les plus petites parties du pays;
mais encore dans presque toutes les maifons , que ces peuples font di-
vißs en fanions. Et Tacite observoit fort bien, que pendant qiïils
fe battaient fêparêment, tous enfcmble étaient enfin fubjligués; Et
rien, ajoute-t-îl, ne nous a mieux défendus contre ces vaillantes Na-
tions , que lesfacîions, qui les divisent & les empêchent d'avoir un
'intérêt commun. Je n'ajouterai rien à ces traits, car on ne peut
pas, on ne doit pas tout dire. Ils sussisent d'ailleurs, pour ache-
ver l'esquisse, que j'ai voulu tracer ici. Que faudra-t-il conclure
de tout cela? Que les Commentateurs ont eu tort d'élever des
doutes sür ce que Céfar nous raconte du petit nombre des an-
ciens Helvétiens : Cette conséquence seroit juste , mais peu im-
portante. Concluons plutôt, que cette Nation devoit sa foibîes-
se aux vices de sa constitution, & à la férocité de ses mœurs;
qu'elle étoit en même tems moins heureuse qu'aujourd'hui, puis-
que les obrtacies , qui s'opposent à la multiplication des hommes
sont presque à tous égards les mêmes que ceux, qui s'opposent
à leur bonheur, & avouons enfin, que nos institutions moder-
nes, tout imparfaites qirelles sontrencore, doivent plutôt nous
rendre contents du tems présent, & nous feire bien augurer de l'a-
venir, que regretter le passé.
 
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