DES ANCIENNES NATIONS.
la Grèce. On nous a instruit plus solidement sur les vases Etrus-
ques, que sur les droits & la façon d'exister de la Nation, à
laquelle appartenoient ces vases. La liaison intime entre la Ju~
rilprudence & la connoissance détaillée de la conltitution politi-
que des Romains l'a fait plus approfondir que celle des autres
Nations; mais cependant il y a une infinité de Commentateurs,
qui ont lû Tite-Live, pour y étudier la religion , les mœurs,
la langue &c. des anciens Romains; & il n'y a eu qu'un Machia-
vel, qui en ait fait la base d'un Commentaire politique.
J'ai toujours regardé comme la manière la plus intéressante
d'étudier les Constitutions politiques des anciennes Nations, cel-
le de les comparer avec les Constitutions modernes. Cette com-
paraison donne plus d'intérêt à nos recherches. Elle excite &
fixe notre attention , & elle nous fait appercevoir des parties
de détail, qui nous auroient peut-être échappé, si nous n'a-
vions donné cette direction à nos recherches.
C'est donc ainsi que-j'ai comparé l'origine des Etats anciens
& des modernes. En y trouvant des différences, comme on
le pense bien & les examinant j'ai cru voir une certaine unifor-
mité dans ces différences, & enfin je me suis persuadé qu'il y
avoit une regle fixe pour la diversité de ces origines.
C'est le plaisir le plus piquant dans ces sortes de recher>
ches, que d'arranger un grand nombre de faits particuliers sous
une regle générale, de trouver un ordre consiant & une har-
monie dans des événemens, qui aux yeux de l'observateur
Vulgaire paroissent, les effets irréguliers du hazard; de montrer
que les passions même des hommes , dont on n'attend que des
irrégularités, obéisient pourtant à de certaines régies, prescri-
Dds
la Grèce. On nous a instruit plus solidement sur les vases Etrus-
ques, que sur les droits & la façon d'exister de la Nation, à
laquelle appartenoient ces vases. La liaison intime entre la Ju~
rilprudence & la connoissance détaillée de la conltitution politi-
que des Romains l'a fait plus approfondir que celle des autres
Nations; mais cependant il y a une infinité de Commentateurs,
qui ont lû Tite-Live, pour y étudier la religion , les mœurs,
la langue &c. des anciens Romains; & il n'y a eu qu'un Machia-
vel, qui en ait fait la base d'un Commentaire politique.
J'ai toujours regardé comme la manière la plus intéressante
d'étudier les Constitutions politiques des anciennes Nations, cel-
le de les comparer avec les Constitutions modernes. Cette com-
paraison donne plus d'intérêt à nos recherches. Elle excite &
fixe notre attention , & elle nous fait appercevoir des parties
de détail, qui nous auroient peut-être échappé, si nous n'a-
vions donné cette direction à nos recherches.
C'est donc ainsi que-j'ai comparé l'origine des Etats anciens
& des modernes. En y trouvant des différences, comme on
le pense bien & les examinant j'ai cru voir une certaine unifor-
mité dans ces différences, & enfin je me suis persuadé qu'il y
avoit une regle fixe pour la diversité de ces origines.
C'est le plaisir le plus piquant dans ces sortes de recher>
ches, que d'arranger un grand nombre de faits particuliers sous
une regle générale, de trouver un ordre consiant & une har-
monie dans des événemens, qui aux yeux de l'observateur
Vulgaire paroissent, les effets irréguliers du hazard; de montrer
que les passions même des hommes , dont on n'attend que des
irrégularités, obéisient pourtant à de certaines régies, prescri-
Dds