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Forster: Du Phénix
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DU PHENIX.
4^5
sont les esclaves-nés de l'erreur & du préjugé, c'eft trancher la
question, &non la resoudre. S'il eft vrai que, malgré le grand
nombre d'hommes qui se laissent aveugler, il n'y en a pas un seul,
qui n'ait pour but de rejetter l'erreur & de chercher la vérité par-
tout, il faut bien aussi que celli-cisoit quelque part, &que, com-
me tout est double icy bas, ainsi la vertu y soit toujours opposée au
vice, & la vérité au mensonge.
On se tromperoit également à croire, que l'avanture d'Atys
sous un point de vue Amplement historique, put avoir eu des sui-
tes ;'aussi funestes pour tous les prêtres, qui eurent soin d'honorer
sa mémoire. Les annales du monde sont remplies d'exemples,
que les hommes se sont lanTé mutiler, brûler, tailler en pièces,
pour soutenir ce qu'ils ont appellé vérité & sélicité; sans qu'on
puisse dire qu'ils en aient jamais sait autant, pour un sait historique
qui ne droit point à consequence, qui n'étoit pas alsez merveilleux
pour exiger des preuves aussi sanglantes, & qui ensin n'en étoit
rien moins que prouvé.
Essectivement, plusieurs savans n'ont pas tardé à voir que la
mythologie, prise à la lettre, soit comme une invention poétique,
soit comme un recueil d'anciens monumens pour ser vir à l'histoire,
étoit trop ridicule pour avoir jamais occupé férieufement des hom-
mes raii'bnnables. Dès lors ils y ont découvert QBlackwell's letters
on mythotogy,') une espèce d'inftruction déguisée sous le voile d'un
conte, laquelle, sans se borner à la simple narration, se sert quel-
que sois de signes, de Symboles, de cérémonies &. de répréienta-
tions matérielles pour enfeigner des vérités physiques, morales &
métaphysiques.
Enlisant les anciens auteurs avec attention, il eft impostible
de ne pas obferver, qu'ils attribuoient à leurs théogonies un seus
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sont les esclaves-nés de l'erreur & du préjugé, c'eft trancher la
question, &non la resoudre. S'il eft vrai que, malgré le grand
nombre d'hommes qui se laissent aveugler, il n'y en a pas un seul,
qui n'ait pour but de rejetter l'erreur & de chercher la vérité par-
tout, il faut bien aussi que celli-cisoit quelque part, &que, com-
me tout est double icy bas, ainsi la vertu y soit toujours opposée au
vice, & la vérité au mensonge.
On se tromperoit également à croire, que l'avanture d'Atys
sous un point de vue Amplement historique, put avoir eu des sui-
tes ;'aussi funestes pour tous les prêtres, qui eurent soin d'honorer
sa mémoire. Les annales du monde sont remplies d'exemples,
que les hommes se sont lanTé mutiler, brûler, tailler en pièces,
pour soutenir ce qu'ils ont appellé vérité & sélicité; sans qu'on
puisse dire qu'ils en aient jamais sait autant, pour un sait historique
qui ne droit point à consequence, qui n'étoit pas alsez merveilleux
pour exiger des preuves aussi sanglantes, & qui ensin n'en étoit
rien moins que prouvé.
Essectivement, plusieurs savans n'ont pas tardé à voir que la
mythologie, prise à la lettre, soit comme une invention poétique,
soit comme un recueil d'anciens monumens pour ser vir à l'histoire,
étoit trop ridicule pour avoir jamais occupé férieufement des hom-
mes raii'bnnables. Dès lors ils y ont découvert QBlackwell's letters
on mythotogy,') une espèce d'inftruction déguisée sous le voile d'un
conte, laquelle, sans se borner à la simple narration, se sert quel-
que sois de signes, de Symboles, de cérémonies &. de répréienta-
tions matérielles pour enfeigner des vérités physiques, morales &
métaphysiques.
Enlisant les anciens auteurs avec attention, il eft impostible
de ne pas obferver, qu'ils attribuoient à leurs théogonies un seus