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Millin, Aubin L.
Description des tombeaux de Canosa: ainsi que des bas-reliefs, des armures et des vases peints qui ont été decouverts en 1813 — Paris, 1816 [Cicognara, 2684]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3924#0046
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/' Onc/e SOc/maijcnj. SDtLtf. SmljjJit.

EXPLICATION DES PLANCHES.

i. Le camée qui sert de fleuron au frontispice appar-
tient au cabinet des antiques de la Bibliothèque du Roi;
il a rapport à la doctrine mystérieuse du culte de Cérès
et de Proserpine. Cette déesse, que Jupiter, sous la figure
d'un serpent, a rendue mère, vient de donner le jour
à Zagréus, que, dans les traditions dionysiaques, on
regardoit aussi comme Bacchus. La jeune déesse est
assise sur tin trône qui indique l'élévation de son rang.
Je regarde la femme qui tient l'enfant comme une nym-
phe , à cause de sa demi-nudité, et non comme llithyie,
qui est toujours représentée vêtue. Près de Proserpine
est sa mère Cérès, que son voile de matrone et les épis
qu'elle tient font aisément recomnoître. Ce camée pa-
roît avoir été gravé vers le temps de la décadence de l'art,
et peut-être fait-il allégoriquement allusion à la nais-
sance du fils de quelque impératrice.

2. J'ai fait dessiner le casque qui sert de vignette au
texte dans le Musée Royal de Naples. Il a été trouvé
dans la plaine de Locres ; et l'altération que le bronze
a subie dans la terre, quoique presque toutes les par-
ties en soient conservées, annonce sa haute antiquité.
11 est malheureux que le seul endroit où il ait été en-
dommagé soit précisément celui où la principale in-
scription est placée. Les caractères de cette inscription
indiquent aussi un temps très reculé ; les lettres sont
semblables à celles qu'on remarque sur les plus an-
ciennes pierres gravées, les plus anciens vases peints,
et les tessères de bronze.

Ce casque porte deux inscriptions; une au milieu,
l'autre vers le sommet. La première est composée de
caractères dont l'explication me paroît difficile. Les
lettres qu'on y remarque peuvent indiquer ces mots,
KEMESENA KAA, pour KAAE, dont la dernière lettre
est détruite, beau Kémexène. On sait que cette accla-
mation KAAOS, KAAE, se trouve souvent sur les vases ;
ainsi il n'est pas étonnant qu'elle se lise sur le casque

d'un jeune guerrier qui étoit kxcXoç juxyocôoç : ces mots,
qui désignent à-la-fois la valeur et la beauté, étoient la
plus noble qualification que l'on pût donner à un héros.
Dans le mot ERI0ONAI, qui est à la cime du casque,
l'R est figurée comme sur les plus anciens monuments
de la grande Grèce. Ce mot offre encore plus de diffi-
culté que l'autre. Peut-être est-ce le nom du fabricant,
qu'on appeloit Perithonaïos, ou même Erithojiaïos,
dont la finale auroit été supprimée. J'ai fait graver ce
casque pour le comparer avec ceux qui ont été trouvés
à Canosa, et qui sont figurés sur la planche I.

3. Page 44* An bas un casque de bronze trouvé dans
le même lieu. Les geïieïastères figurent des têtes de bé-
lier, ornement qui convient très bien aux arrrures à
cause des combats que les béliers se livrent entre eux,
et de la forme de tète de bélier qu'on donnoit à la ma-
chine qui servoit à renverser les murailles. Ce monu-
ment précieux et d'un grand caractère est aussi dans le
Musée Royal de Naples.

4- La vignette de l'explication des planches est copiée
d'après un bas-relief qui étoit autrefois dans le Musée
Borghese, et qui a passé dans le Musée Royal de France.
Il a été publié dans les Admiranda Romœ, pi. LV;
mais avec une grande inexactitude. La composition est
la même que celle qu'on reconnoît sur d'autres monu-
ments ; ce qui prouve que tous ont été copiés d'après
quelque original célèbre.

Médée est assise sur un trône garni d'un coussin; ses
pieds posent sur une espèce de tabouret appelé hypopo-
dion; son attitude pensive annonce qu'elle songe à l'in-
fidélité de son époux, et à la vengeance qu'elle en va
tirer. Sa vieille nourrice, debout près d'elle, semble la
consoler. Ses enfants ont reçu la robe et la couronne
qu'ils s'apprêtent à porter à Glaucé. Le génie de la mort,
ceint d'une bandelette avec laquelle on le voit souvent
figuré, tient dans une main des pavots, symboles du

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