Modus: Prace z historii sztuki (1.1999 (2000))

siecle? Est-ce que les compositions
dynamiąues de Jean le Tavernier y sont
autant concernees que la peinture
«schematique» de Willem Vrelant et de
ses successeurs? De ąuelle maniere ces
artistes et leurs cercles sont-ils proches
de leur contemporain, Simon Marmion,
auąuel 1'auteur consacre d'ailleurs une
partie importante d'un chapitre? Est-ce
que le large groupe des manuscrits
ornes en grisaille, dont le monde irreel
des formes reste entierement a part, y
appartient aussi? En effet, il n'est pas
facile de percevoir dans la miniaturę de
l'epoque de Philippe le Bon des
expressions de la maniere ou du
manierisme. Des formulations
semblables, souvent pejoratives,
rejoignent les evaluations subjectives
des amateurs d'art du XXe siecle.
Cependant, on peut garder la certitude
qu'aux yeux des contemporains du duc
ce langage artistique ne s'eloignait pas
de la convention environnante. Ainsi, il
vaut mieux permettre a la notion du
manierisme de garder sa propre
signification historique, evoquee par L.
Lanzi (1792) et par J. Burckhardt au
XIXe siecle par rapport a l'art italien
des annees 1530-1580, puis appliquee
par d'autres chercheurs a l'art
d'au-dela des Alpes de la seconde moitie
du XVIe siecle.

Incontestablement, c'est seulement
la derniere bidecennie du XVe siecle qui
apporte plusieurs innovations
extraordinaires dans le domaine de
1'enluminure flamande. Malgre
l'instabilite politique, 1'interet prete
aux codex enlumines ne diminue pas et
quelques nouvelles personnalites
artistiques (surtout a Gand) indiquent
les voies de la creation pour les
decennies a venir. Le milieu cultive de
la cour bourguignonne, constitue
autour de Charles le Temeraire, sa

femme Marguerite de York et
1'heritiere, Marie de Bourgogne, y est
propice. Smeyers consacre autant de
place a ces personnages qu'aux
enlumineurs ornant les manuscrits
ducaux. Un historien d'art ne se
trouve donc pas satisfait de 1'analyse
restreinte, par exemple, du róle du
Maitre de Marie de Bourgogne,
1'accent pose sur le contexte culturel y
paraissant trop fort. Nous
poursuivons le discours en passant
par 1'essor de la fin du XVe siecle ou,
grące au trompe 1'osil, ce jeu d'illusion
entre 1'image et la bordure, la
miniaturę atteint la quintessence des
possibilites picturales. Puis, jusqu'a
1550, elle devient progressivement
repetitive et figee dans ses conventions
decoratives, ce que demontrent les
dernieres commandes de la maison
Habsbourg. La redecouverte de la
miniaturę flamande coincide avec la
naissance du royaume des Belges.

Cela manifeste le róle de celle-la dans
la recherche et la formation de la
conscience nationale et le livre L'art
de la miniaturę flamande poursuit
aujourd'hui cette meme demarche.

II n'est pas facile d'evaluer sur
quelques menues pages le travail
embrassant un domaine si vaste et
riche en problemes scientifiques. La
necessite de la selection nous parait
evidente donc rien d'etonnant que
1'auteur passe sous silence diverses
questions, meme importantes. Ainsi le
probleme des relations reciproques
entre la miniaturę et la peinture,
mentionne parfois et signale dans le
chapitre «l'heritage de Jean van
Eyck» meriterait une recherche plus
poussee. La Flandre egalement,
traitee comme un element isole de
1'Europe, demanderait une
confrontation avec la culture de ses

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