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Montfaucon, Bernard de
L' antiquité expliquée et représentée en figures / Antiquitas explanatione et schematibus illustrata (Band 1,1): Les dieux des Grecs & des Romains — Paris, 1722

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https://doi.org/10.11588/diglit.883#0099
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xcij DISCOURS PRELIMINAIRE,
■de crimes, elle n'auroit pas eu plus d'autorité' pour la détourner du culte des
faux dieux.
La plus commune opinion est donc que l'idolâtrie ne s'est introduite dans
• le monde qu'après le déluge. Il y en a qui croient que Nemrod fut le premier
auquel on renditles honneurs de la divinité ; & que ce Nemrod est le même
que Bel, regardé comme dieu dans la plupart des payis de l'Orient. Ce qui est
certain, est que Bel ou Baal, car c'est la même chose ,fut adoré chez plusieurs
■nations Orientales 5 & particulièrement chez les Babyloniens &.les Assyriens.
Les premières idoles dont nous ayions une connoissance certaine, sont celles
qu'adoroit Tharé, & qui passerent dans la famille de Laban. Savoir comment
l'idolâtrie se répandit dans le monde, & quand toutes ses especes s'établirent
dans l'univers, c'est ce qui est absolument imposhble. Nous pouvons dire que
les hommes adorèrent desstatues d'autres hommes qui avoient la même for-
me qu'eux;: que ce culte impie passa jusqu'aux plantes, aux sseuves,aux mon-
! tagnes, Se dans certains payis j usqu'aux bêtes de toute espece, aux oiseaux Se
-aux poissbns ; mais nous ne savons pas par quelle gradation l'impiété fit tous"
■ ces progrès dans le monde.
On s'étonne que l'aveuglement des hommes les ait pu porter à de tels excès.-
'mais si l'on vient à considerer la foiblene humaine , & à faire attention sur
I :les superstitions où tombent encore aujourd'hui des gens gressiers Se peu
-éclairez ; je ne voi pas qu'il y ait lieu d'être surpris que des hommes, qui dé-
pourvus de tout secours pour se tirer des ténèbres où le genre humain étoit
i! plongé , n'avoient d'autre guide que leur imagination, tombanent d'erreur
<en erreur. Aujourd'hui que le monde est éclairé des lumières de l'Evangile,
nous ne laissons pas de voir des gens simples , qui malgré la voix des pa-
yeurs , s'égarent dans des superstitions grossieres ; faut-il donc s'étonner
-que dans ces anciens tems où personne ne prêchoit la véritable religion ,.
-& où l'exemple journalier attiroit les hommes à des cultes abominables,
l'idolâtrie fît tant de progrès ! Rien n'étoit alors plus facile que d'inventer
i -quelque nouvelle divinité. L'homme est naturellement porté à chercher la
;protection de Dieu, tel.qu'il le connoit, ou qu'il croit le connoitre, Se à
-se recommander dans ses disgraces à tout ce qu'il s'imagine avoir une
vertu divine : qu'un Egyptien malade, après avoir demande inutilement la
■nonpotuitatottantisqucsceleribusavertcrcivixac ne Mirantur quidam adeo ctecos, adeo ineptos faille
-vixquidem illos a vanorum numinum cultu avertisfet. iliiùs xvi homines; ut taiia sibi numina confinge-
Ea igitur vulgatior opinio cit., idololatriam poil rent; verum si quis humanam fragiliratem perpen-
•diluvium in orbem invc6tam suisse : iùnt qui putenc dat, si quis attendat in quas abiurdas supcrstitio-
■primum Ncmrodum divinis post mortem sionoribus nés deci.ianc hodieque homines rudes & agrestes,
•cultum fuillc ; cumque esiè quem Beii nomine co- non video quid sie cur miretur virosin tenebris circa
lcbantOrientalcspcneomncs. Qiiamcirca remillud religionem demersos , quales tune étant mortales
•unum cette dicere possùnius Bclum aut Baalcm in pencomnes, quiunamimaginationem ducemin re-
'Oricntepro dcohabitum fuisse, maximeque a Ba- bus divinis habuerc, in tantasineptias delaplbs elle,
byloniis & ab AlTyriis. Prima nuntinum simulacra, Cum enim hoc tempore , quo orbis Evangeiica Iuc-c
■quœ novimus ; Thanei-eranc Abtahre patris, quœin pcrftisus est .hominesvidcamus rudes , obnirentibus
Labani familiam devenerunt. Quo pacto amem ido- licet religionis doct.oribus, in abiurdas siiperstitio-
Jorum culmsprimuminorbcm invecf-ussit, & quari- ' nés dcclinatc ; quid mirum si tlio tevo , quando
do sc-mel inducta stipcrstitio in diversas religiones nullus aderat verte rcligionis pneco , quando exe-m-
-promperit ; id cognosci nulio modo potest, Illud plis quotidianis Jiomines ad deterrima iaeva alli-
■certe probe novimus : homines seilicet aliotum cjus- ciebantur, profanorum numinum religio nique adeo
dem naturx hominum simulacra ut dcos coluille, ptopagatetur ? Nihil tune saciiius . quam novos
■hincadplantas,adniivios,admontcscolcndospro- inducere dcos : mortales quippe ipsa docente na-
gtessam elle supcrltitionem ; in quibusdam etiam rc- tnra, ad deuni consugiunt, qualem agnoseune, vel
gionibus, bratas animantes, aves , pisees. & alia agnolccre le purant : iliaque placate student, qute
in deorum numemm inducta stiillb; lèd quibusgta- virtute quadam divina elle sibi consingunt. Si quis
dibus hrec tanta impictas propagata sueril Jd pror- exenipli caula /Egyptius œger , Irustra tentato
;fus ijjnoranvus, ^cntilium deorum sùbsidio . una duce imagina-
 
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