L'ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. VI.
LIVRE VI.
Qui contient les marques de victoires, les trophées , les triomphes
les couronnes, les arcs de triomphes & les colonnes.
CHAPITRE PREMIER.
t. Les Grecs érigeoient des trophées, en quelle forme. IL Trophées des T^omains.
111. De Trajan. IV. Diverjîté des trophées.
I. T 'Ûsage des trophées est de la plus recule'e antiquité'. Les Grecs en éri-
;[ j geoient après la viétoire, dans le champ même où ils l'avoienr rem-
portée. Ce trophée n'étoit autre choie qu'un poteau, un pieu, ou un tronc
d'arbre fiché en terre, & chargé des dépouilles des ennemis. Les arbres qui
servoient à cet usage étoient principalement l'olivier & le chêne. On en Ht
dans la suite des tems de pierre, de marbre ou d'airain : mais ceux qui en
firent de la sorte ne furent pas approuvez, dit Plutarque ; parce que ces tro-
phées étant des monumens de diseorde Se de cohtestation entre des peuples,
la bienséance demande qu'ils ne soient pas perpétuels : il vaut donc mieux
les faire d'une matière qui ne soit pas de trop longue durée : voilà pourquoi
sélon le même., les Romains qui réparoient tous les vieux édifices consacrez
aux dieux, laissoient périr ceux qui étoient chargez des dépouilles des enne-
mis. Selon le Scholiaile dAristophane, le trophée que les anciens faisoient
étoit de cette sorte : ils faiioient un mur, ou érigeoient une grande pierre, où
ilsécrivoientles avantages qu'ils avoientremportez suries ennemis: on l'ap-
pelloit trophée, parce que trope signifie la fuite des ennemis. Ces monumens
ri'étoient pas faits toujours de même. Ces trophées étoient consacrez à quel-
que divinité : nous avons déjà dit que ces idolâtres faisoient entrer la religion
par tout. Nous trouvons de ces trophées, dont l'appui est allez ordinairement
LIBER VI-
Signa viBorU compleBens > nempe tropœa, trmmphos 3 coronas, aycM
triumphales Çs columnas,
CAPUT P R I M U M. tionum ligna diu maricre , ideoque ex materia rragi-
, _ . / , r rr liorcnccciiutiinu illa concinnari parent j quamob-
LCr.tci tropœa engebant qua sorma. II. rem RWli aUa ,llidcm dmconfecratasdilicia re-
Tropca Rommorum. m. Trajani. IV. parabanc, sed ea quœ cnrnt spoliisonusta corrumpi Se
Tropœornm dtversitas. abojeri sinebant. Sccundum Scholiastcra Ariltoplia-
I. *"¥"» Roparorum usus antîquissîmus est : Grœri in nis Plue, i. 4. Tropxnm crac quod in vi<Stoniî ve-
J. îpso ubi viiïtoriam rctulcranr loco tiopara cri- tercs faciebant, munira vel lapidem magnum ponen-
gebant. Nihil aliud tropxû erac,quam stipes^ aut palus, tes, & in illo seribenecs opéra, qua: contra hottes ce-
aut arboris truncus in terram desixus omillusque hos- ccrant : vocabatut vero ctopsum, quia t;**», id e" ™'
tiuni spoliis:qua: ad istum usumadhibebanmr arbores, ga hostium il lie suerat : sed hffic monumenta aliquand0
olca ut plurimum cranc &c quercus. Inscqucntî porro canturnta£tasiiitTevidentQr:hssiCVerotropxa eranra l-
temporc , ex lapide, aut ex marmore, auc ex me tro- cui numini sacta,jamquc diximus prosonos îllos oitini-
paxi adomata tnerc, quod Plutiurcho minime proba- bus rciigionem admîscuisse. Hujusmodi tropœa vide-
tur quxst. Rom. je.odtosuni quîppc eit hsc conte»- musccunco arborisurpliiiimumimposica, quitrunc
LIVRE VI.
Qui contient les marques de victoires, les trophées , les triomphes
les couronnes, les arcs de triomphes & les colonnes.
CHAPITRE PREMIER.
t. Les Grecs érigeoient des trophées, en quelle forme. IL Trophées des T^omains.
111. De Trajan. IV. Diverjîté des trophées.
I. T 'Ûsage des trophées est de la plus recule'e antiquité'. Les Grecs en éri-
;[ j geoient après la viétoire, dans le champ même où ils l'avoienr rem-
portée. Ce trophée n'étoit autre choie qu'un poteau, un pieu, ou un tronc
d'arbre fiché en terre, & chargé des dépouilles des ennemis. Les arbres qui
servoient à cet usage étoient principalement l'olivier & le chêne. On en Ht
dans la suite des tems de pierre, de marbre ou d'airain : mais ceux qui en
firent de la sorte ne furent pas approuvez, dit Plutarque ; parce que ces tro-
phées étant des monumens de diseorde Se de cohtestation entre des peuples,
la bienséance demande qu'ils ne soient pas perpétuels : il vaut donc mieux
les faire d'une matière qui ne soit pas de trop longue durée : voilà pourquoi
sélon le même., les Romains qui réparoient tous les vieux édifices consacrez
aux dieux, laissoient périr ceux qui étoient chargez des dépouilles des enne-
mis. Selon le Scholiaile dAristophane, le trophée que les anciens faisoient
étoit de cette sorte : ils faiioient un mur, ou érigeoient une grande pierre, où
ilsécrivoientles avantages qu'ils avoientremportez suries ennemis: on l'ap-
pelloit trophée, parce que trope signifie la fuite des ennemis. Ces monumens
ri'étoient pas faits toujours de même. Ces trophées étoient consacrez à quel-
que divinité : nous avons déjà dit que ces idolâtres faisoient entrer la religion
par tout. Nous trouvons de ces trophées, dont l'appui est allez ordinairement
LIBER VI-
Signa viBorU compleBens > nempe tropœa, trmmphos 3 coronas, aycM
triumphales Çs columnas,
CAPUT P R I M U M. tionum ligna diu maricre , ideoque ex materia rragi-
, _ . / , r rr liorcnccciiutiinu illa concinnari parent j quamob-
LCr.tci tropœa engebant qua sorma. II. rem RWli aUa ,llidcm dmconfecratasdilicia re-
Tropca Rommorum. m. Trajani. IV. parabanc, sed ea quœ cnrnt spoliisonusta corrumpi Se
Tropœornm dtversitas. abojeri sinebant. Sccundum Scholiastcra Ariltoplia-
I. *"¥"» Roparorum usus antîquissîmus est : Grœri in nis Plue, i. 4. Tropxnm crac quod in vi<Stoniî ve-
J. îpso ubi viiïtoriam rctulcranr loco tiopara cri- tercs faciebant, munira vel lapidem magnum ponen-
gebant. Nihil aliud tropxû erac,quam stipes^ aut palus, tes, & in illo seribenecs opéra, qua: contra hottes ce-
aut arboris truncus in terram desixus omillusque hos- ccrant : vocabatut vero ctopsum, quia t;**», id e" ™'
tiuni spoliis:qua: ad istum usumadhibebanmr arbores, ga hostium il lie suerat : sed hffic monumenta aliquand0
olca ut plurimum cranc &c quercus. Inscqucntî porro canturnta£tasiiitTevidentQr:hssiCVerotropxa eranra l-
temporc , ex lapide, aut ex marmore, auc ex me tro- cui numini sacta,jamquc diximus prosonos îllos oitini-
paxi adomata tnerc, quod Plutiurcho minime proba- bus rciigionem admîscuisse. Hujusmodi tropœa vide-
tur quxst. Rom. je.odtosuni quîppc eit hsc conte»- musccunco arborisurpliiiimumimposica, quitrunc