LES SUPPLICES. ij7
On faisoic quelquefois la croix comme un X -, c'est ce que nous appelions là
croix de S- André, pareeque sélon les actes du martyre de cet Apôtre sâ croix
croit faite en cette forme: deux poutres qui se croisoïent faisoient quarre bran-
ches , àchaque branche d'en haut étoit attache un bras, & à chaque branche
d'en bas un pied. Il paroit que cette eipece de croix étoit peuenulW.
III. Lacroix étoit le supplicedes esclaves& des gens delà plus vile con-
dition. Avant que de les attachera la croix , on les fouettoit ordinairement
avec des fouets ou des ccrivieres; ce qui palîoit pour plus dur & plus infamant
que detre frappé de verges • quelquefois à ces fouets écoient attachez des
osTcletsoudes pièces d'os de bêtes, ce qui rendoit la flagellation plus sanglari-
te & plusdouloureuse : on voioit des patiens mourir lous ces coups redou-
blez.Notre Seigneur futattachéà une colonne pour être fouetté:on croit
que cela s'eit fait autrefois , & l'on rapporte ce passage de Plante, mene-^-moi
cet homme y& liez.-le finement &une colonne s mais cela se pouvoit faire ainsî
pour le carder plus surement, ik sans dessein de le fouetter.
Notre Seigneur porta sa croix j cet ulage se trouve observé dans d'autres
suppîiccs -Plutarque dir que les patiens portoient leurs croix:» Lesmalfai-«
teurs, dit-ii, qui vont être punis de leurs crimes portent leurs croix, & la «
rnalice se fait & se fabrique à elle-même des tourmens & des croix. >»
IV. On attachoit ordinairement le patient à la croix après qu'elle écoit éle-
vée & fichée en terre. Il setrouve pourtant des exemples qu'on les a attachez
à la croix étendue contre terre, pour élever ensuite l'un & l'autre tout à la fois,
& ficher ainsi la croix avec sa charge. Le patient étoit quelquefois attaché à la
croix avec des clous : il yétoit aulsi lié quelquefois avec des cordes. Quand
on les attachoit avec des clous,onenfichoit un à chaque main : la question.
eit silon en mettoitausTi un à chaque pied, ou si Ton attachoit les deux pieds
ensembleavecun gros clou. Les sentimens sont partagez sur Jcius Clirist cruci-
jfié;lesuns disent qu'il fut attaché avec trois clous;de ce nombre est S. Grégoire
de Nazianze , ou l'auteur du poëme de Jesus Christ souffrant, qui appelle la
croix TpïffiiAoi', ou de trois clous. Les autres dilent qu'il le fut avec quatre clous,
un à chaque main, & un à chaque pied • de ce nombre est S. Cyprien , qui dit
clasvis facros pedes terebrantibits. Quelques Pères, comme S. Juitin & S. Irenée 9
assurentqu'il y avoit au milieu delà croix un slegeoiile corps du patientsere-
Aliquando crus parabatur ad modutn lircrx X,
qnrtni crucem nos sancti Andréa; vocamus , quoniam
Ac~ta hodierna sancti Andréa: ejus crucem cjusmodi
suisse testificantur. Dùx transversa: crabes ceu cor-
nua quatuor emittebanr s in suprcmisque cornibus
bcaçhia alligabantur, in infîmis vero pedes : hoc
gcims ciiîcis non ira fréquentât uni fuisse vide tu r.
I I I. Crux supplicium'erat servorum aliorumque
tcnuiflîma? conditionis homînum, Anrequam ii in
crucem agerentur, ssagris lorisvc cxdcbantur , quod
acerbius majorîsquc insamix csTc censcbatnr , quam
iï virgis excëpti ruinent : aliquando hujusmodi ssa-
gris ad ne xi eranr tali aut alia animaritium ossa , qua
rc suppHcium acerbius evadebac, ita ut aliquando in
ipso verberum cruciaru rnireri î11ï cxspirarent. D. Ni
Jesus Chnlhis coluninr alligams suit ur ssagcllarc-
rur : sûnt qui putant [ta etiam cum aliis a&ura fuisse,
& hune lociim affenmt ex Pl.utto in Bacchid. Addu~
cite hune intro , *tque adstrhtjrite ad colttmmm fort'ner.
Vcnun poterat illc alia mente alligari , non ut verbe-
ribus assiceretuc, sed ut firmius'sccuriusque uisto-
dirctur.
Qiiod Dominas crucem suam bajulavcrit, id non
Tom. y.
insolitum apud altos reos damnarosquc eràt : ait enim
PlùtarcHus de tarda Dci vindisfa j Corpore qu'idem
ejtiivis sectestornm d,ima,itoramsimm %'ftat ernccvi. Ne-
qititia vero sttppiicia stnguUt tpfasibt fabricatitr.
IV. Mos erat damnatum jn crucem jam crectam
& defixam agere : attamen non désunt exempta reo-
rum qui in crucc in terra jaccncc colligati fncre ; ira
ut crux cum onerc suo postea etigerctur. Aliquando
conim qui in crucem agebaMur, manus pcdesquc
clavîs crajicientibus & in ligno desixi patibulo lme-
ba'nt, Ta'pe quoque fumbus colligabaimir. Qttando
clavis rei damnative assîgcbantnr, singula; manus
/ïngulis clavis perforabantuc : sed quxrintr num sin-
gulos etiam pedes imguli clavi, anvero unuscUvus
utrumque pedem sussîgeret. Hic opinionum ta<îra
simt divortia , maxime circa Jcsum Cliristum crucï
asslxum. Grcgoritis Naz. aut si quis alius carminis
de Chriiro patiente amslor cst, crucem vocat t{/?»a«i ,
seu trium etavontm ; alii binos pedibus clavos adscri-
bultt , in iis Cyprianus De P.ijfîooe , qui ait, clavis
sacrot pedes icrebrawibus. Jultinus contra Trynlio-
nern, Ircnxus 1. i. c.41. & alii, putant in crucis mc-
dio r'uiire ligiuim dcsixum in quo is qui ccuci assïxus
Hhij
On faisoic quelquefois la croix comme un X -, c'est ce que nous appelions là
croix de S- André, pareeque sélon les actes du martyre de cet Apôtre sâ croix
croit faite en cette forme: deux poutres qui se croisoïent faisoient quarre bran-
ches , àchaque branche d'en haut étoit attache un bras, & à chaque branche
d'en bas un pied. Il paroit que cette eipece de croix étoit peuenulW.
III. Lacroix étoit le supplicedes esclaves& des gens delà plus vile con-
dition. Avant que de les attachera la croix , on les fouettoit ordinairement
avec des fouets ou des ccrivieres; ce qui palîoit pour plus dur & plus infamant
que detre frappé de verges • quelquefois à ces fouets écoient attachez des
osTcletsoudes pièces d'os de bêtes, ce qui rendoit la flagellation plus sanglari-
te & plusdouloureuse : on voioit des patiens mourir lous ces coups redou-
blez.Notre Seigneur futattachéà une colonne pour être fouetté:on croit
que cela s'eit fait autrefois , & l'on rapporte ce passage de Plante, mene-^-moi
cet homme y& liez.-le finement &une colonne s mais cela se pouvoit faire ainsî
pour le carder plus surement, ik sans dessein de le fouetter.
Notre Seigneur porta sa croix j cet ulage se trouve observé dans d'autres
suppîiccs -Plutarque dir que les patiens portoient leurs croix:» Lesmalfai-«
teurs, dit-ii, qui vont être punis de leurs crimes portent leurs croix, & la «
rnalice se fait & se fabrique à elle-même des tourmens & des croix. >»
IV. On attachoit ordinairement le patient à la croix après qu'elle écoit éle-
vée & fichée en terre. Il setrouve pourtant des exemples qu'on les a attachez
à la croix étendue contre terre, pour élever ensuite l'un & l'autre tout à la fois,
& ficher ainsi la croix avec sa charge. Le patient étoit quelquefois attaché à la
croix avec des clous : il yétoit aulsi lié quelquefois avec des cordes. Quand
on les attachoit avec des clous,onenfichoit un à chaque main : la question.
eit silon en mettoitausTi un à chaque pied, ou si Ton attachoit les deux pieds
ensembleavecun gros clou. Les sentimens sont partagez sur Jcius Clirist cruci-
jfié;lesuns disent qu'il fut attaché avec trois clous;de ce nombre est S. Grégoire
de Nazianze , ou l'auteur du poëme de Jesus Christ souffrant, qui appelle la
croix TpïffiiAoi', ou de trois clous. Les autres dilent qu'il le fut avec quatre clous,
un à chaque main, & un à chaque pied • de ce nombre est S. Cyprien , qui dit
clasvis facros pedes terebrantibits. Quelques Pères, comme S. Juitin & S. Irenée 9
assurentqu'il y avoit au milieu delà croix un slegeoiile corps du patientsere-
Aliquando crus parabatur ad modutn lircrx X,
qnrtni crucem nos sancti Andréa; vocamus , quoniam
Ac~ta hodierna sancti Andréa: ejus crucem cjusmodi
suisse testificantur. Dùx transversa: crabes ceu cor-
nua quatuor emittebanr s in suprcmisque cornibus
bcaçhia alligabantur, in infîmis vero pedes : hoc
gcims ciiîcis non ira fréquentât uni fuisse vide tu r.
I I I. Crux supplicium'erat servorum aliorumque
tcnuiflîma? conditionis homînum, Anrequam ii in
crucem agerentur, ssagris lorisvc cxdcbantur , quod
acerbius majorîsquc insamix csTc censcbatnr , quam
iï virgis excëpti ruinent : aliquando hujusmodi ssa-
gris ad ne xi eranr tali aut alia animaritium ossa , qua
rc suppHcium acerbius evadebac, ita ut aliquando in
ipso verberum cruciaru rnireri î11ï cxspirarent. D. Ni
Jesus Chnlhis coluninr alligams suit ur ssagcllarc-
rur : sûnt qui putant [ta etiam cum aliis a&ura fuisse,
& hune lociim affenmt ex Pl.utto in Bacchid. Addu~
cite hune intro , *tque adstrhtjrite ad colttmmm fort'ner.
Vcnun poterat illc alia mente alligari , non ut verbe-
ribus assiceretuc, sed ut firmius'sccuriusque uisto-
dirctur.
Qiiod Dominas crucem suam bajulavcrit, id non
Tom. y.
insolitum apud altos reos damnarosquc eràt : ait enim
PlùtarcHus de tarda Dci vindisfa j Corpore qu'idem
ejtiivis sectestornm d,ima,itoramsimm %'ftat ernccvi. Ne-
qititia vero sttppiicia stnguUt tpfasibt fabricatitr.
IV. Mos erat damnatum jn crucem jam crectam
& defixam agere : attamen non désunt exempta reo-
rum qui in crucc in terra jaccncc colligati fncre ; ira
ut crux cum onerc suo postea etigerctur. Aliquando
conim qui in crucem agebaMur, manus pcdesquc
clavîs crajicientibus & in ligno desixi patibulo lme-
ba'nt, Ta'pe quoque fumbus colligabaimir. Qttando
clavis rei damnative assîgcbantnr, singula; manus
/ïngulis clavis perforabantuc : sed quxrintr num sin-
gulos etiam pedes imguli clavi, anvero unuscUvus
utrumque pedem sussîgeret. Hic opinionum ta<îra
simt divortia , maxime circa Jcsum Cliristum crucï
asslxum. Grcgoritis Naz. aut si quis alius carminis
de Chriiro patiente amslor cst, crucem vocat t{/?»a«i ,
seu trium etavontm ; alii binos pedibus clavos adscri-
bultt , in iis Cyprianus De P.ijfîooe , qui ait, clavis
sacrot pedes icrebrawibus. Jultinus contra Trynlio-
nern, Ircnxus 1. i. c.41. & alii, putant in crucis mc-
dio r'uiire ligiuim dcsixum in quo is qui ccuci assïxus
Hhij