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Mulot, François Valentin; Ludwig [Honoree]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0049
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DE FLORENCE.^
Horreurs? Antinous qui éternife ainfi la honte d'Adrien, fe voit fur ce Jafpe
rouge ^ la Calcédoine qui l'accompagne. On affure qu'il ne trouva de fon
tems aucun rival de fa beauté. La révolution qu'Adrien opéra dans les Arts,
a produit le beau travail que nous admirons dans ces Pierres. Sur la Calcé-
doine la figure fe développe davantage ; le Jafpe a cependant paru toujours
aux yeux des Amateurs offrir une tête élégante. Les plus célèbres Villes de la
Grèce , de l'Afie & de l'Égypte, pour flatter l'Empereur , rendirent à ce jeune
homme un culte folemnel, comme au Dieu de la Patrie, & lui confacrèrent
toutes fortes de monumens. Antinous, né dans la Bithynie, mourut en Egypte
vers la fixième année du règne d'Adrien, & fut victime de la fuperftition bar-
bare de celui dont il avoit fait les criminelles délices. Envain Adrien fit-il
courir le bruit qu'il s'étoit noyé dans le Nil, on ne doute plus qu'il n’ait
été une hoftie pacifique & volontaire immolée pour le bonheur de ce Prince
dévoué malheureufement à toutes les efpèces de Divination & à la Magie.
Suivant le langage d'un Hifiorien, Adrien pleura comme une femme la mort
de fon favori : & n'appaifa la douleur qu'il en reffentit que par des folies
moins pardonnables encore. A Befa, lieu de la mort d'Antinous, il fit une Ville
plus confidérable qu'il nomma Antinople : il y conftruifit un Temple, y confa-
cra des Prêtres, voulut qu'il s'y rendit des Oracles, infiitua des jeux & des
fêtes à fon honneur. Il profita de la découverte d’un aftre pour en faire la
réfidence de fon ame. Enfin on vit l'Univers rempli des ftatues de ce jeune
débauché expofées à la vénération des peuples.
L’EMPEREUR CÉSAR ADRIEN AUGUSTE.
Nous réunifions ce Jafpe rouge, qui repréfente l'Empereur Adrien, au bufte
que nous offre la Planche fuivante , & nous ferons enfuite la même chofe
à l'égard de la Cornaline N°. IV, où fe voit le portrait de Sabine, époufe
de cet Empereur.
Planche XIV.
Ce bufte fuperbe de Calcédoine nous rappelle tous les traits que les
médailles & les Pierres gravées donnent à l'Empereur Adrien : cette dou-
ceur mêlée de gravité , cette févérité que tempère un air de bonté : ces
cheveux, fuivant l'ufage de ce Prince, peignés avec foin, & qui, bouclés
par l’extrémité , forment un cercle agréable fur fon front. On remarque de
plus fur le Jafpe de la Planche précédente une barbe affez épaiffe & crépue
dont il aimoit à ombrager fon menton. Les Empereurs qui l'ont fuivi portèrent

No. III.
No. IV.
N°. I.
 
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