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Mulot, François Valentin; Ludwig [Honoree]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0087
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DE FLORENCE 77
de Chiens , le peuple devenoit un appui néceffaire aux Grands. Les Chiens
fuppléoient au défaut de fortune de leurs Patrons: ils complétoient ou donnoient
la dot de leurs filles : rachetoient leurs fils enlevés par l'ennemi : les dédom^
magecient des frais qu'entraînoient leurs procédures quand ils fuccomboient dans
leurs contestations. Les Patrons & les Cliens ne pouvoient pas, s'entr'accufer,
fcrvir de témoins l'un contre l'autre , & la févérité des punitions maintenoit
ces Réglemer&
La population des Etats en eft la force : Romulus fit conféquemment des
Loix pour la confervation des enfans : & fi ces Loix tenoient , en quelque
point, à la barbarie de celles de Lycurgue , il les avoit du moins adoucies
par le teins auquel il avoit permis d'expofer les enfans : ce n'étoit que trois années
feulement après leur naiflànce, quand la tendreffe fortifiée par l'habitude étoit plus
difficile à vaincre, & d'après une difformité conftatée par cinq des plus proches-
parens , que pouvoir fe faire un pareil outrage à la Nature : encore tous les
mâles & les filles aînées n'étoient-elles pas comprifes dans cette fatale permiffion.
Rome, par fes foins, devint une ville d'afyle, & cette reffource, en dimi-
nuant les forces voifines , augmenta de beaucoup & fa population & fa puif-
fance. Son adroit Souverain fçut mieux faire encore : des Villes ennemies que fes
armes lui faifoient conquérir, il fçut faire des Colonies Romaines, où la
jeuneffe conquife n'étoit pas mife en captivité, mais faifoit partie des citoyens:
& toutes ces peuplades réunies formèrent bientôt un peuple redoutable.
La diflolution eut détruit ce que la fagefl'e établiffoit, fans les précaution,
que prit Romulus pour entretenir les mœurs : il en fit le fondement du culte
des Dieux ; les ames pures feules devoient leur plaire , ^ les premières
offrandes qu'il leur préfenta , fimples comme leurs ames , recevoient toute leur
valeur des cœurs qui leur en faifoient hommage. Une feule Loi fur fes femmes
entretenoit parmi elles la modeftie , la pudeur. Le mari étoit leur juge : il
puniffoit les coupables, & les crimes fournis à fes arrêts étoient la violation
de la foi conjugale, ou l'yvreffe mère trop féconde de l'adultère. Les proches
parens de la femme formoient le tribunal auquel le mari préfidoit : & par cette
précaution, la jalouse, le dégoût, l'injuftice ne pouvoient point di&er les
fentences des époux : auffi ne compta-t-on pas un divorce à Rome avant la
première guerre Punique, & Sp. Carvilius, que le motif fpécieux de ftérilité
fit le premier quitter fon époufe, s'attira-t-il l'indignation des Romains. Les
pères avoient par les Loix plus de pouvoir encore fur les enfans que les
maris fur leurs femmes : fa Nature avoit apparemment plus d'action fur les
 
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