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https://doi.org/10.11588/diglit.28304#0204
194 CORRESPONDANCE 1787
Elle pouvoit avoir raison, car je lui en avois débauché une
ce matin.
01 *9*9 (4), P- 57-
672. — Pierre a d’Angiviller
27 janvier 1787.
Je m’étois arrangé M. le comte, pour me rendre aujour-
d’hui à Versailles, si l’assemblée me le permettoit; elle a été
longue, la lecture de plusieurs lettres du jour de l’an, de
celles des aspirans à la place d’amateur : le rapport des com-
missaires nommés pour l’examen d’une nouvelle couleur qui
a été trouvée belle et bonne, la nomination des commissaires
pour l’examen des ouvrages envoyés de Rome; enfin la lec-
ture d’une lettre touchante de Mme la veuve Boulogne sur
un oubli envers l’Académie, tous ces objets discutés m’ont
retardé, et je ne suis plus d’âge à courir la nuit; je partirai
donc demain matin.
L’on a arrêté l’élection à samedi prochain; j’ay calculé le
mois que vous m’aviez dit paraître convenable entre la mort
et l’élection; ou il manquera un jour, ou il y aura un jour de
plus.
J’ai reçu une lettre de M. le marquis de Rossel, qui avoit été
sur les rangs d’amateur, il y a deux ans. J’ay préféré de me
rendre chés lui, pour répondre à ses assertions, et le prévenir
de ne faire aucune démarche marquée, parce que l’Académie
était décidée en faveur de M. de la Reynière.
M. Pajou a fait une belle moue au coup d’œil sur la
sculpture, que l’on est mécontent. Quando dolet caput, les
membres sont bien mal. M. Lagrenée est bien honneste, bien
habile; mais il y a différentes demeure dans la maison du
Seigneur. Les académies sont d’une faiblesse !
Reste le tableau du sr Drouais, que je trouve toujours un
beau David dans les belles parties. Le reste des objections est
zéro à mes yeux, parce que des manques d’habitude ne sont
pas des défauts. Un cran de plus l’année prochaine. M. David
sera un peu étonné; il a déjà mandé à son élève de se faire
une manière plus éloignée de la sienne, et il a raison, car si
Elle pouvoit avoir raison, car je lui en avois débauché une
ce matin.
01 *9*9 (4), P- 57-
672. — Pierre a d’Angiviller
27 janvier 1787.
Je m’étois arrangé M. le comte, pour me rendre aujour-
d’hui à Versailles, si l’assemblée me le permettoit; elle a été
longue, la lecture de plusieurs lettres du jour de l’an, de
celles des aspirans à la place d’amateur : le rapport des com-
missaires nommés pour l’examen d’une nouvelle couleur qui
a été trouvée belle et bonne, la nomination des commissaires
pour l’examen des ouvrages envoyés de Rome; enfin la lec-
ture d’une lettre touchante de Mme la veuve Boulogne sur
un oubli envers l’Académie, tous ces objets discutés m’ont
retardé, et je ne suis plus d’âge à courir la nuit; je partirai
donc demain matin.
L’on a arrêté l’élection à samedi prochain; j’ay calculé le
mois que vous m’aviez dit paraître convenable entre la mort
et l’élection; ou il manquera un jour, ou il y aura un jour de
plus.
J’ai reçu une lettre de M. le marquis de Rossel, qui avoit été
sur les rangs d’amateur, il y a deux ans. J’ay préféré de me
rendre chés lui, pour répondre à ses assertions, et le prévenir
de ne faire aucune démarche marquée, parce que l’Académie
était décidée en faveur de M. de la Reynière.
M. Pajou a fait une belle moue au coup d’œil sur la
sculpture, que l’on est mécontent. Quando dolet caput, les
membres sont bien mal. M. Lagrenée est bien honneste, bien
habile; mais il y a différentes demeure dans la maison du
Seigneur. Les académies sont d’une faiblesse !
Reste le tableau du sr Drouais, que je trouve toujours un
beau David dans les belles parties. Le reste des objections est
zéro à mes yeux, parce que des manques d’habitude ne sont
pas des défauts. Un cran de plus l’année prochaine. M. David
sera un peu étonné; il a déjà mandé à son élève de se faire
une manière plus éloignée de la sienne, et il a raison, car si