calcul, comme un ouvrage d’art, comme une architecture en métal
ou en béton.
Chacun de ces portraits constitue de même une confession humaine :
l’homme naturellement laid, dont les tares, les manies, les hérédités,
les penchants frappent l’œil, sans qu’aucun truchement soit néces-
saire pour indiquer le secret de son cœur, l’empire de so métier, le
drame de son existence. Ce professeur, cet ouvrier, ce chirurgien,
ces gosses de pauvres parlent leur propre langage, tout crûment,
sans réticence, mais avec une profondeur et une vérité insoup-
çonnées.
C’est entre ces deux formules extrêmes que Dix hésite : d’une part
un Dix résolument affranchi, mais néanmoins hérissé de romantisme
allemand, tantôt cauchemaresque, tantôt didactique, encombré par
des symboles, voire des mythologies étranges, possédé par des
démons méchants et moqueurs, aux grimaces atroces et dont la
baguette découvre des sinistres panoramas et des âmes malades,
tourmentées, en rupture d’équilibre ; d’autre part un Dix qu’on
dirait plus assagi, mais qui n’en est que plus contemporain par
l’âpreté de sa vision et la concision d’une peinture toute de dis-
cipline et de pondération, sans saillies, mais d’une belle concentra-
tion intérieure et dans laquelle tout se tasse méthodiquement, avec
une unité constructive uniforme. En ce qui me concerne c’est évi-
demment à ce dernier Dix que j’attache le plus grand prix.
AUS DER KUNSTZEITSCHRIFT „THE ART NEWS“,
NEW-YORK:
The exhibition of works by Otto Dix at the Neumann-Nierendorf
gallery is no doubt of great importance for modern art in general
and will help to clarify its position. Outwardly Dix belongs to the
group which has lately been scheduled with the term “Neue
Sachlichkeit’’ or “Magischer Realismus”, which mean a reassump-
tion of naturalism in a modern manner and Dix is akin to them in
so far as he uses naturalistic forms—so vigorously that many have
been repelled by the brutality of the representation. To me this
obvious savageness has an undercurrent of feeling, a kind of
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ou en béton.
Chacun de ces portraits constitue de même une confession humaine :
l’homme naturellement laid, dont les tares, les manies, les hérédités,
les penchants frappent l’œil, sans qu’aucun truchement soit néces-
saire pour indiquer le secret de son cœur, l’empire de so métier, le
drame de son existence. Ce professeur, cet ouvrier, ce chirurgien,
ces gosses de pauvres parlent leur propre langage, tout crûment,
sans réticence, mais avec une profondeur et une vérité insoup-
çonnées.
C’est entre ces deux formules extrêmes que Dix hésite : d’une part
un Dix résolument affranchi, mais néanmoins hérissé de romantisme
allemand, tantôt cauchemaresque, tantôt didactique, encombré par
des symboles, voire des mythologies étranges, possédé par des
démons méchants et moqueurs, aux grimaces atroces et dont la
baguette découvre des sinistres panoramas et des âmes malades,
tourmentées, en rupture d’équilibre ; d’autre part un Dix qu’on
dirait plus assagi, mais qui n’en est que plus contemporain par
l’âpreté de sa vision et la concision d’une peinture toute de dis-
cipline et de pondération, sans saillies, mais d’une belle concentra-
tion intérieure et dans laquelle tout se tasse méthodiquement, avec
une unité constructive uniforme. En ce qui me concerne c’est évi-
demment à ce dernier Dix que j’attache le plus grand prix.
AUS DER KUNSTZEITSCHRIFT „THE ART NEWS“,
NEW-YORK:
The exhibition of works by Otto Dix at the Neumann-Nierendorf
gallery is no doubt of great importance for modern art in general
and will help to clarify its position. Outwardly Dix belongs to the
group which has lately been scheduled with the term “Neue
Sachlichkeit’’ or “Magischer Realismus”, which mean a reassump-
tion of naturalism in a modern manner and Dix is akin to them in
so far as he uses naturalistic forms—so vigorously that many have
been repelled by the brutality of the representation. To me this
obvious savageness has an undercurrent of feeling, a kind of
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