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Overbeke, Bonaventura van
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 1) — Amsterdam, 1709

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https://doi.org/10.11588/diglit.1048#0020

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PREFACE DE L'AUTEUR.
bliques ,• 11 Camps j un nombre infini de Tableaux & de Figures ; 672 Capitaines de Quartier;
33 Curateurs,- 10 Cohortes Prétorienes , 4 de la Ville, 6c 7 pour le Guet ; 14 Corps de Gar-
de, &c &c.
Depuis quelques Siècles, & sur tout de nôtre tems, on a fait de nouvelles Editions des Auteurs qui
ont écrit de toutes ces Antiquitcz, & on les a ornez de Planches allez bien gravées, qui nous repré-
sentent ces anciens Edifices; mais où l'invention du Maître paroît plutôt que le naturel. Il n'y a nul
doute , que si les Graveurs avoient été plus exacls à cet égard , cela n'eut beaucoup servi à l'intelli-
gence des Anciens, au lieu que leurs Estampes ne servent aujourd'hui qu'à rendre tout incertain,
6c presque méconnoisîàble. Auffî les Peintres 6c les Graveurs, qui sont à Rome, ne cherchent
pas tant à nous donner au juste les relies des anciens Edifices, qu'à suivre le Plan Se le but qu'ils se
propofcnt. Par exemple, s'ils veulent tracer les ruines d'un Temple , d'un Palais, ou de quel-
ques Thermes, ils en deslinent d'abord trois ou quatre Colomnes, ou quelques morceaux dispersez çà
& là, 6c ils y joignent ensuite des pièces d'un autre Bâtiment, qu'ils ont vu, ou qu'ils imaginent eux-
mêmes , sélon qu'ils croient de mieux marquer leur habileté, ou de plaire davantage aux ipectateurs.
De là vient que li l'on compare ces Dellèins avec les Monumens .qui nous relient, il nous lèmble de
voir quelque Sphinx, une Chimère, ou un Monstre formé de diverses pièces qui n'ont aucune liaison
entr'elles; quoi que la peinture en soit très belle en elle-même ,6c que les Curieux l'estiment beaucoup.
■ D'ailleurs, on auroit beau y chercher les ruines de plusieurs Edifices, dont les Anciens parlent sou-
vent, 6c que tout le monde admiroit, lors qu'ils étoient sur pié , on n'y en trouve pas le moindre ves-
tige. Ces vieilles masures & ces morceaux détachez ne fournisient pas aux Peintres, ni aux Graveurs,
dequoi s'aquérir de la réputation , ni orner leurs Estampes ; 6c c'est pour cela même, que presque
tous les négligent, & qu'il yen a peu à Rome qui les connoisient, ou qui les examinent.
Surpris de leur indifsérence à cet égard , la première fois que je visitai cette grande Ville, je desîinai
sur le papier, & pour mon unique uiage, les principaux relies de ces anciens Monumens. De retour
dans ma Patrie, je fis voir mes Desseins à diverses personnes du Métier, 6c à d'habiles Antiquaires,
qui me sollicitérent les uns 6c les autres de les donner au public. Mais convaincu en moi-même qu'il
y manquoit bien des choies, pour les rendre parfaits, je ne me crus pas obligé de suivre leur avis.
" Cependant, je resolus de taire un sécond voiage à Rome, pour examiner de plus près & dcsîiner
avec plus d'exactitude tout ce qui nous relie de ces admirables Masures, qui se trouvent en leur en-
tier, ou qu'on a reparées de nos jours, soit Portes ou Temples, Basiliqucs ou Colomnes, Thermes
ou Bains, Fontaines, Aqueducs, ou Regards, Ponts, Mes, Greniers, Jardins, Montagnes, Pa-
lais ,,Cirques, Cours, Théâtres, Amphithéâtres, 6cc.
Lors que je fus de retour chez moi, il me vint dans l'esprit, qu'il ne serait pas inutile de joindre
à la publication de mes Estampes une histoire abrégée de ce que les Auteurs les plus aprouvez ont dit
de ces anciens Edifices, & de me prescrîre certaines bornes qui m'empêchailènt de remonter jusques
à la naisiance de cette République, 6c de parcourir les maximes secretes de fon gouvernement, puis
que d'ailleurs des Personnes fort habiles en ont traité au long, & que nôtre Siècle est allez instruit là-
desius. Mais je n'ai pas oublié de raporter les Noms de ceux qui avoient fait bâtir les principaux Ouvra-
ges, de la Ville, soit publics, ou particuliers, 6c de dire tout ce qui peut aider à connoitre l'usage 6c la
magnificence des uns Se des autres.
Dans cette vue, je consultai la plupart des Auteurs Latins, qui ont écrit des Antiquitez Romaines,
sans négliger les Italiens 6e les François ; j'en fis un recueil proportionné à mon but, 6e j'y entre-
mêlai bien des choses que j'avois obsèrvées moi-même sur les lieux. Outre cela, j'eus soin que tout
cet amas de paiîàges 6c de citations fut mis en bon ordre, Se qu'on en retranchât les inutilitez, pour
ne pas ennuier mes Lesteurs, Se ne tomber pas dans le défaut de ces Rapsodistes, à qui l'on repro-
che, avec justice, défaire, aux dépens d'autrui, un vain étalage d'érudition sur des choies commu-
nes, & de ne dire mot de ce qu'il y a de plus elîèntiel.
D'ailleurs, je n'oubliai pas d'y raporter les Inscriptionsnécelîàires, les Médailles anciennes 6c mo-
dernes , qui faisoient à mon sujet, les Mesures Géométriques, les Ordres d'Architecture, les diffé-
rentes sortes de Marbre, 6c les Noms même des Architectes, que j'avois pu découvrir.
Au milieu de ce pénible travail, il me sùrvint tant de doutes 6c d'incertitude à divers égards, qu'il
me fut imposiible de m'en délivrer , sans saire un troisiéme voiage à Rome. Je l'entrepris donc,
6e j'ofë
 
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