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Overbeke, Bonaventura van
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 1) — Amsterdam, 1709

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https://doi.org/10.11588/diglit.1048#0042

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II


LA PORTE
ESQUILINE,METIE, PR£NESTINE, TIBURTINE,TAURINE,
LIBITINE, aujourd'hui de S. LAURENT.
Ette Porte s'apelloit Esquiline du Mont Efquilin, où elleétoit bâtie. Horace
donne le titre d'Esquilins, aux Oiseaux de rapine , qui s'y rendoient en foule, pour
dévorer les Cadavres, qu'on y jettoit à la voirie : ÇEpod. V. v. i oo.)
Pojl, infepulta membra dissérent lupi,
Et Efquilinœ alites.
C'est-à-dire, Enfiiite les Loups, & les Oifeaux Esquilins (ou de rapine) déchireront les Cadavres, qui ne
sont pas inhumez. Tacite remarque aussi {Lib. II. Annal, cap. 3 2.) qu'on executoit anciennement les crimi-
nels hors de la Porte Efquiline. Porphyrion ajoute sur cet endroit d'Horace, qu'on avoit accoutumé de
jetter les corps des pauvres à la voirie, ou de les brûler sur le Rempart, hors de la Porte Esquiline.
Plaute allure le dernier, (Cajtne Jcl. IL Se. VI. v. 2.)
C H. llle edepol videre ardentem te extra Tortam Metiam.
C l. Credo ecaflor vellet.
C'est-à-dire, Ch. Il fouhaiteroit de tout fon cœur de vous voir brûler hors de la Porte Meùe. Cl. Je croi
vraiment qu'il le voudrait.
Il paroit de-là que cette Porte étoit autrefois apellée Metie.
11 y avoit de ce côté-là , suivant le témoignage de Procope, (Hijl. Gothic. Lib. I. cap. 19. vers la fin)
un Parc, où l'on nourrisïbit des Animaux, & qui s'étendoit jusques aux Murailles de la Ville, tout
auprès de la Porte Esquiline, & non pas dans le voisinage du Camp Prétorien, comme Ligorius l'a cru
mal-à-propos. (Vôy. le Diarium Italicum du P. Bernard de Montfaucon.) Presque tous ceux qui nous ont
donné le Plan de Rome, ont suivi l'erreur de Ligorius; quoi qu'ils s'appuient de cet unique endroit
de Procope, qui dit manifestement le contraire, & que ce Parc étoit voisin de la Porte Esquiline.
On l'apelloit aussi Prjïnestine, parce qu'elle conduisoit à cPr.tnefle,q\i'on nomme aujourd'hui
Taleflrine.
Flaminio Vacca, Sculpteur Romain, allez habile, qui sieurissôit à Rome vers la fin du XVI. Siè-
cle , & dont le P. de Montfaucon a publié dans son Diarium, & traduit en Latin les Obsèrvations sur les
Antiquitez de Rome, qu'il avoit écrites en Italien, marque toujours la Voie Prsenestine depuis la Por-
te de S. Laurent. En effet, il y a grande apparence qu'on alloit autrefois par cette Porte à Trœnejle, puis
que le P. Victor donne à la Porte Tiburtinc , le nom de Gabine, à cause de la Ville de Gabies, qui
étoit sur le chemin de Praeneste.
On l'apelloit T1 b u r t i n e , parce que c'étoit le chemin pour aller à Tivoli, (en Latin Tibur.)
Elle prit le Nom de Ta urine, d'une Tête de Taureau, qu'on trouva dans cet endroit-là, & dont
on voit encore la figure en relief sur la face intérieure de cette Porte.
On l'apelloit aussi Libitine , parce que les Enterremens y passôient, pour aller au Champ Es-
quilin , où étoit le Cimetière du commun Peuple ; & que le mot Latin Libitina signifie la Déelîè des
funérailles, 6c le Métier de ceux qui en avoient le soin. D'ailleurs, on vendoit & on louoit dans le
Temple de cette Déesie tout ce qui étoit necesîàire pour enterrer les Morts.
Elle est honorée aujourd'hui du Nom de S. Laurent, parce que ce Martyr fut brûlé, à ce qu'on
dit, sur un Gril de fer, à l'endroit du Viminal, où l'on voit aujourd'hui l'Eglue de S. Laurent, sur-
nommé de Tanifperne. On ajoute que la même nuit de son Martyre, S. Hippolyte enleva son corps,
& qu'après avoir traversé l'Esquiiin, il le fit enterrer hors de la Ville , dans le Cimetière de Cyriaque.
D'ailleurs, Anastase témoigne, dans la Vie de S. Silvestre, que Conltantin fit bâtir un Temple au mê-
Tome 1. F me
 
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