contenant des autels, de même que les compartiments latéraux du massif occidental de
l’église du Saint-Sauveur à Werden et de l’église Saint-Pantaléon à Cologne. Pareillement
aux „Westwerk” de ces deux églises les tribunes de l’église de Barnward ne s’appuient que
sur un seul support.
La France, et non pas l’Allemagne, devint le terrain où le motif des tribunes dans le
transept se propagea davantage. Dès le début du Xl-e siècle les chapelles à deux étages
furent placées aux extrémités des bras, du transept dans la basilique Saint-Martin
à Tours. Toutefois, elles ne jouèrent pas un rôle plus considérable, comme un motif
independent, étant liées au plan du transept dont les croisillons sont flanqués de collatéraux.
Dans la première moitié du Xl-e siècle, les églises dont les bras du transept contiennent en
entier des tribunes, paraissent en Normandie, à Jumièges et à Bayeux. Il se pourrait que
l’église Saint-Riquier, territorialement rapprochée, fut leur modèle immédiat, quoique les
formes qu’elles représentent soient beaucoup plus simples. Le type de l’église de Jumièges
passa en Angleterre (la cathédrale de Lincoln), les Bénédictins le transportèrent
à Vérone (les églises San Fermo Maggiore et San Lorenzo). Dans la seconde moitié
du Xl-e siècle les tribunes qui occupaient les bras entiers du transept furent consi-
dérablement simplifiés sur le territoire de la Normandie. On supprima le partage à deux
niveaux des travées qui flanquaient directement la croisée. Ce n’est que dans le fond des
bras, dans les croisillons, que resta une chapelle à plan quadrangulaire, voûtée, munie de
deux travées, avec une abside du côté de l’est, ouverte vers le transept au moyen de deux
arcades appuyées sur le même support. Elle portait une tribune, entièrement découverte,
séparée du reste de l’espace du transept par une basse balustrade seulement. Une tribune
ainsi réduite qui parut pour la première fois dans l’église Saint-Etienne à Caen, devint
le trait caractéristique de l’école normande. Simultanément, mais sans dépendre d’elle,
d’autres églises en France réalisent le programme de simplification de la disposition
carolingienne des tribunes dans le transept. Tant dans l’église de Saint-Chef que dans
celle de Preuilly-sur-Claise et de Saint-Sever-sur-Adour les tribunes sont situées dans les
croisillons. Dans chacun de ces cas, cependant, le mur séparant la travée avec la tribune
du reste du transept fut résolu différemment. A Saint-Chef ce mur est muni d’une ouverture
au rez-de-chaussée ayant au-dessus trois baies portées par des colonnettes. Mais en même
temps la muraille qui séparait les premières travées des bras du côté de la croisée ne fut
pas supprimée; elle demeura avec ses baies à l’étage supérieur, comme si les bras du
transept étaient entièrement occupés par la construction des tribunes. A Preuilly-sur-Claise
il n’y a plus de séparation décisive entre la croisée et les bras, mais les tribunes sont
séparées par une muraille dont la massiveté n’est que faiblement atténuée par les deux
baies géminées à l’étage. A Saint-Sever, par contre, la place de la muraille massive
est occupée par une galerie légère et ajourée au-dessus de deux arcs du rez-de-chaussée.
C’est ainsi que par une élimination graduelle du système des vôutes et des supports
au rez-de-chaussée du transept, par la suppression du partage en niveaux des travées
plus rapprochées de la croisée, en supprimant successivement les éléments du mur
qui divisait la croisée des bras du transept, sans rejeter en entier l’ancien motif carolingien
des tribunes du transept, l’architecture romane se dirigeait avec conséquence vers l’unifor-
mité de l’espace de la nef transversale ce qui, en fin de compte, mena à la particularisation
dans les croisillons, d’une chapelle voûtée portant une tribune découverte.
Des sources peu nombreuses, il est vrai, mais très éloquentes, tant écrites que icono-
graphiques permettent de supposer que les chapelles à étages encastrées dans les bras des
transepts des églises romanes, étaient destinées d’un côté à être des endroits élevés,
consacrés au culte des anges et, de l’autre — des tribunes pour des musiciens et des
chantres. L’union des deux fonctions mentionnées ci-dessus était à son tour la conséquence
de deux traditions superposées. A l’époque carolingienne les choeurs de chantres nommés
,,chori angelorum” étaient placés dans les tribunes du massif occidental. Au VlII-e s.
les sanctuaires consacrés aux anges étaient situés en dehors de l’église, autour de l’atrium
(Saint-Riquier, Lorsch, Milan). Ce n’est qu’au courant du IX-e siècle qu’ils s’unissent avec
74
l’église du Saint-Sauveur à Werden et de l’église Saint-Pantaléon à Cologne. Pareillement
aux „Westwerk” de ces deux églises les tribunes de l’église de Barnward ne s’appuient que
sur un seul support.
La France, et non pas l’Allemagne, devint le terrain où le motif des tribunes dans le
transept se propagea davantage. Dès le début du Xl-e siècle les chapelles à deux étages
furent placées aux extrémités des bras, du transept dans la basilique Saint-Martin
à Tours. Toutefois, elles ne jouèrent pas un rôle plus considérable, comme un motif
independent, étant liées au plan du transept dont les croisillons sont flanqués de collatéraux.
Dans la première moitié du Xl-e siècle, les églises dont les bras du transept contiennent en
entier des tribunes, paraissent en Normandie, à Jumièges et à Bayeux. Il se pourrait que
l’église Saint-Riquier, territorialement rapprochée, fut leur modèle immédiat, quoique les
formes qu’elles représentent soient beaucoup plus simples. Le type de l’église de Jumièges
passa en Angleterre (la cathédrale de Lincoln), les Bénédictins le transportèrent
à Vérone (les églises San Fermo Maggiore et San Lorenzo). Dans la seconde moitié
du Xl-e siècle les tribunes qui occupaient les bras entiers du transept furent consi-
dérablement simplifiés sur le territoire de la Normandie. On supprima le partage à deux
niveaux des travées qui flanquaient directement la croisée. Ce n’est que dans le fond des
bras, dans les croisillons, que resta une chapelle à plan quadrangulaire, voûtée, munie de
deux travées, avec une abside du côté de l’est, ouverte vers le transept au moyen de deux
arcades appuyées sur le même support. Elle portait une tribune, entièrement découverte,
séparée du reste de l’espace du transept par une basse balustrade seulement. Une tribune
ainsi réduite qui parut pour la première fois dans l’église Saint-Etienne à Caen, devint
le trait caractéristique de l’école normande. Simultanément, mais sans dépendre d’elle,
d’autres églises en France réalisent le programme de simplification de la disposition
carolingienne des tribunes dans le transept. Tant dans l’église de Saint-Chef que dans
celle de Preuilly-sur-Claise et de Saint-Sever-sur-Adour les tribunes sont situées dans les
croisillons. Dans chacun de ces cas, cependant, le mur séparant la travée avec la tribune
du reste du transept fut résolu différemment. A Saint-Chef ce mur est muni d’une ouverture
au rez-de-chaussée ayant au-dessus trois baies portées par des colonnettes. Mais en même
temps la muraille qui séparait les premières travées des bras du côté de la croisée ne fut
pas supprimée; elle demeura avec ses baies à l’étage supérieur, comme si les bras du
transept étaient entièrement occupés par la construction des tribunes. A Preuilly-sur-Claise
il n’y a plus de séparation décisive entre la croisée et les bras, mais les tribunes sont
séparées par une muraille dont la massiveté n’est que faiblement atténuée par les deux
baies géminées à l’étage. A Saint-Sever, par contre, la place de la muraille massive
est occupée par une galerie légère et ajourée au-dessus de deux arcs du rez-de-chaussée.
C’est ainsi que par une élimination graduelle du système des vôutes et des supports
au rez-de-chaussée du transept, par la suppression du partage en niveaux des travées
plus rapprochées de la croisée, en supprimant successivement les éléments du mur
qui divisait la croisée des bras du transept, sans rejeter en entier l’ancien motif carolingien
des tribunes du transept, l’architecture romane se dirigeait avec conséquence vers l’unifor-
mité de l’espace de la nef transversale ce qui, en fin de compte, mena à la particularisation
dans les croisillons, d’une chapelle voûtée portant une tribune découverte.
Des sources peu nombreuses, il est vrai, mais très éloquentes, tant écrites que icono-
graphiques permettent de supposer que les chapelles à étages encastrées dans les bras des
transepts des églises romanes, étaient destinées d’un côté à être des endroits élevés,
consacrés au culte des anges et, de l’autre — des tribunes pour des musiciens et des
chantres. L’union des deux fonctions mentionnées ci-dessus était à son tour la conséquence
de deux traditions superposées. A l’époque carolingienne les choeurs de chantres nommés
,,chori angelorum” étaient placés dans les tribunes du massif occidental. Au VlII-e s.
les sanctuaires consacrés aux anges étaient situés en dehors de l’église, autour de l’atrium
(Saint-Riquier, Lorsch, Milan). Ce n’est qu’au courant du IX-e siècle qu’ils s’unissent avec
74