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https://doi.org/10.11588/diglit.8001#0025
DE BERNARD PICART. 3
mois de Décembre il s'y maria le 23. d'Avril 1701. avec Claudine Profl, dont
il eut plusieurs Enfans , qui sont tous morts en bas âge. Etant devenu veuf sur la fin
de 1708 , il quitta la France au commencement de 1710. Nous en rapporterons les
raisons , après avoir dit un mot de quelques Planches qu'il fit pendant les onze ans de
son nouveau séjour à Paris. On peut voir le détail de toutes dans le Catalogue de sin Oeu-
vre , qui se trouvera à fin de cette Vie. Les principales sont les suivantes.
Une Bataille de Porus , en trois grandes Feuilles , d'après le Dessêin de Mr. Goherî
Architecte , gravée en 1699. C'étoit un Dessèiû &ns intelligence, & sans gout , dont
il a changé presque toutes les Figures ; car , quoique Mr. Gobert fût habile homme en
son Art, il netoit pas au fait de dessiner des Figures. Un Zéphire & Flore , d'après Mr.
Ant. Coypel en 17 o 1. Quelques Médailles pour l'Hifloire Métallique de Louis XIV, sur
les Delîeins de Mr. Coypel Vénus à sa Toilette , d'après le Carrache , en 1701. Calisso
chasée par Diane, d'après le même , en 1707. Trois pièces de la Gallerie du Luxemhurg,
peinte par Ruhens : la première en » 70 5 • représentant la Reine Marie de Médicis condui-
te au Temple de la Paix , la séconde en 1704- la Félicité de sa Régence , & la troisiéme en
1707. le Gouvernement de cette Reine sous l'Emblème de celui des Vieux (*). L'Ajfemblée des
Etats de Languedoc , en 1704. Une Leda , d'après Mr. Bert'm , en 1705. Deux pe-
tites pièces faites pour des Thésès de Philosophie. La première, inventée & gravée par
B. Picart en 1707, & qui représentela Vérité recherchée par les Phïlosophes, fut géné-
ralement applaudie des connohTeurs. L'interprétation ridicule qu'en débita alors je ne sài
quel Do&eur ignorant , donna lieu à une icéne allez divertislànte, dont on peut voir
l'Hiltoire dans les i<*truia*s ae la République des Lettres , Août 1707, page z3 z. ôc sui-
vantes. Pous remédier à cet inconvénient , B. Picart ajouta a cette Vignette une
Explication de son Sujet, & pour prévenir quelque bévue pareille , il en uià de même à
l'égard de la séconde Vignette , qui représente l'Accord de la Religion & de la Philofo-
phie , gravée en 1708. Ces deux explications sont de Mr. Marchand , intime Ami de
B. Picart, qui en a encore mis quelques unes à divers autres de ses Sujets , tels
que les Epithalames , son Frontispice de la Satire Ménipée, &c. En 1709 , une Cornait-
ne , connue sous le nom de Cachet de Michel-Ange , & qui a donné lieu a de grandes
disputes , même par écrit , parmi les Savans Un Concert dans un Jardin , & deux au-
tres plus petites pièces , représentant , l'une le Jeu d'Hombre , ôc l'autre le Jeu du Pied-
de-Beus, dont les Figures sont habillées à la moderne , en 1705?. Enfin plusieurs autres
petites pièces dans ce gout , 6c plusieurs Desseins 6c Planches pour des Tabatières , &
dix Pièces quarées représentant les Amours des Dieux, ou quelques-unes de leurs Mé~
tamorphoses.
Il a £iit aussi quelques Pièces en Manière noire , dont la première est une Nativité
d'après Carlo Maratti. On peut voir les autres ci-après dans le Catalogue.
Pendant son (ejour en Hollande , il avoit eu occasion de lire la Réponfe de Mr.
Claude à la Perpétuité de la Foi de ÏEglise Catholique sur VEucharijlie , & cette le&ure lui
ayant donné beaucoup à penser , il auroit bien voulu examiner un peu plus cette matiè-
re , en lisant les Réponses & les Répliques de part & d'autre : mais ces Livres-là ne s e-
tant pas trouvez à portée , & la maladie de son Père l'ayant obligé de retourner avec pré-
cipitation à Paris , il se contenta de former la résolution de reprendre cet examen après
son retour en France. Divers embaras le reculèrent longtems, mais n'éteignirent point
en lui la sainte semence que Dieu avoit jettée dans son cœur. La première personne à
qui il s'en ouvrit, fut un Abbe de £ès amis, avec qui il eut divers entretiens à ce sujet ;
ne
(*) Afin de rendre d'autant mieux ces beaux & magnifiques Sujets dans la Gravure , il en avoit dessiné , d'après
les Tableaux mêmes, & de même grandeur , les Têtes & les principales Parties : & telle étoit son attention pour tour-
tes les Pièces qu'il avoit à" graver d'après de grands Maitres , qu'il ne négligeoit aucun des soins nécessaires pour les
rendre les plus parfaites qu'il lui étoit possib.
A *
mois de Décembre il s'y maria le 23. d'Avril 1701. avec Claudine Profl, dont
il eut plusieurs Enfans , qui sont tous morts en bas âge. Etant devenu veuf sur la fin
de 1708 , il quitta la France au commencement de 1710. Nous en rapporterons les
raisons , après avoir dit un mot de quelques Planches qu'il fit pendant les onze ans de
son nouveau séjour à Paris. On peut voir le détail de toutes dans le Catalogue de sin Oeu-
vre , qui se trouvera à fin de cette Vie. Les principales sont les suivantes.
Une Bataille de Porus , en trois grandes Feuilles , d'après le Dessêin de Mr. Goherî
Architecte , gravée en 1699. C'étoit un Dessèiû &ns intelligence, & sans gout , dont
il a changé presque toutes les Figures ; car , quoique Mr. Gobert fût habile homme en
son Art, il netoit pas au fait de dessiner des Figures. Un Zéphire & Flore , d'après Mr.
Ant. Coypel en 17 o 1. Quelques Médailles pour l'Hifloire Métallique de Louis XIV, sur
les Delîeins de Mr. Coypel Vénus à sa Toilette , d'après le Carrache , en 1701. Calisso
chasée par Diane, d'après le même , en 1707. Trois pièces de la Gallerie du Luxemhurg,
peinte par Ruhens : la première en » 70 5 • représentant la Reine Marie de Médicis condui-
te au Temple de la Paix , la séconde en 1704- la Félicité de sa Régence , & la troisiéme en
1707. le Gouvernement de cette Reine sous l'Emblème de celui des Vieux (*). L'Ajfemblée des
Etats de Languedoc , en 1704. Une Leda , d'après Mr. Bert'm , en 1705. Deux pe-
tites pièces faites pour des Thésès de Philosophie. La première, inventée & gravée par
B. Picart en 1707, & qui représentela Vérité recherchée par les Phïlosophes, fut géné-
ralement applaudie des connohTeurs. L'interprétation ridicule qu'en débita alors je ne sài
quel Do&eur ignorant , donna lieu à une icéne allez divertislànte, dont on peut voir
l'Hiltoire dans les i<*truia*s ae la République des Lettres , Août 1707, page z3 z. ôc sui-
vantes. Pous remédier à cet inconvénient , B. Picart ajouta a cette Vignette une
Explication de son Sujet, & pour prévenir quelque bévue pareille , il en uià de même à
l'égard de la séconde Vignette , qui représente l'Accord de la Religion & de la Philofo-
phie , gravée en 1708. Ces deux explications sont de Mr. Marchand , intime Ami de
B. Picart, qui en a encore mis quelques unes à divers autres de ses Sujets , tels
que les Epithalames , son Frontispice de la Satire Ménipée, &c. En 1709 , une Cornait-
ne , connue sous le nom de Cachet de Michel-Ange , & qui a donné lieu a de grandes
disputes , même par écrit , parmi les Savans Un Concert dans un Jardin , & deux au-
tres plus petites pièces , représentant , l'une le Jeu d'Hombre , ôc l'autre le Jeu du Pied-
de-Beus, dont les Figures sont habillées à la moderne , en 1705?. Enfin plusieurs autres
petites pièces dans ce gout , 6c plusieurs Desseins 6c Planches pour des Tabatières , &
dix Pièces quarées représentant les Amours des Dieux, ou quelques-unes de leurs Mé~
tamorphoses.
Il a £iit aussi quelques Pièces en Manière noire , dont la première est une Nativité
d'après Carlo Maratti. On peut voir les autres ci-après dans le Catalogue.
Pendant son (ejour en Hollande , il avoit eu occasion de lire la Réponfe de Mr.
Claude à la Perpétuité de la Foi de ÏEglise Catholique sur VEucharijlie , & cette le&ure lui
ayant donné beaucoup à penser , il auroit bien voulu examiner un peu plus cette matiè-
re , en lisant les Réponses & les Répliques de part & d'autre : mais ces Livres-là ne s e-
tant pas trouvez à portée , & la maladie de son Père l'ayant obligé de retourner avec pré-
cipitation à Paris , il se contenta de former la résolution de reprendre cet examen après
son retour en France. Divers embaras le reculèrent longtems, mais n'éteignirent point
en lui la sainte semence que Dieu avoit jettée dans son cœur. La première personne à
qui il s'en ouvrit, fut un Abbe de £ès amis, avec qui il eut divers entretiens à ce sujet ;
ne
(*) Afin de rendre d'autant mieux ces beaux & magnifiques Sujets dans la Gravure , il en avoit dessiné , d'après
les Tableaux mêmes, & de même grandeur , les Têtes & les principales Parties : & telle étoit son attention pour tour-
tes les Pièces qu'il avoit à" graver d'après de grands Maitres , qu'il ne négligeoit aucun des soins nécessaires pour les
rendre les plus parfaites qu'il lui étoit possib.
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