204 LIVRE I, PARTIE I, SECTION III, CHAPITRE IV.
Lorsque ces faits, recueillis un à un, eurent acquis à mes yeux leur signification entière,
jeprouvai le désir bien explicable de donner une nouvelle impulsion aux travaux. Jusqu'alors
nos efforts et ceux des Anglais s'étaient portés presque exclusivement sur des palais. Les
monticules de vastes dimensions, et dominant les plaines à de grandes hauteurs, avaient
seuls attiré notre attention; à Koyoundjick, à Nemrod, aussi bien qu'à Khorsabad, nous
n'avions, les uns et les autres, dégagé, plus ou moins complètement, que des demeures
royales. De cette similitude dans la direction des fouilles résultait une certaine uniformité
dans les découvertes; nous n'arrivions ainsi à reconstituer qu'une partie de la civilisation
ninivite, celle qui se rapportait plus spécialement au mode d'existence du souverain. Mais
du moment que nous étions assurés d'avoir rencontré toute une ville, de nouvelles perspec-
tives s'ouvraient aux espérances des investigateurs. Nous étions appelés à pénétrer, non plus
seulement dans les palais, mais aussi dans les rues, dans les places publiques, dans les
marchés, dans les édifices municipaux, dans les maisons particulières. Une mine inattendue
s'offrait à nos regards et pouvait nous conduire aux découvertes les plus intéressantes.
L'histoire, si avare de renseignements sur les Assyriens, dont elle ne rappelle qu'en traits
généraux les invasions et les conquêtes, ne nous a rien conservé relativement aux cou-
tumes et à la vie intérieure des individus; je regardais donc comme une bonne fortune cette
occasion unique de saisir sur le fait une face aussi curieuse de cette ancienne société. Ce
n'est pas que j'eusse la pensée d'avoir été assez heureux pour retrouver une Pompéi assy-
rienne ; le mode d'enfouissement, les dispositions du terrain et la faible différence de niveau
entre le sol actuel et le sol primitif ne permettaient pas une semblable illusion. Néanmoins
j'ai rapporté la conviction que la ville de Sargon, à peine effleurée par nos recherches,
recèle, sous la terre qui la recouvre depuis tant de siècles, des trésors d'archéologie; aussi
suis-je parti avec le regret de n'avoir pas eu le temps de donner l'extension nécessaire à
cette exploration, et je souhaite à d'autres, plus heureux que moi, de la mener un jour
à bonne fin.
Lorsque ces faits, recueillis un à un, eurent acquis à mes yeux leur signification entière,
jeprouvai le désir bien explicable de donner une nouvelle impulsion aux travaux. Jusqu'alors
nos efforts et ceux des Anglais s'étaient portés presque exclusivement sur des palais. Les
monticules de vastes dimensions, et dominant les plaines à de grandes hauteurs, avaient
seuls attiré notre attention; à Koyoundjick, à Nemrod, aussi bien qu'à Khorsabad, nous
n'avions, les uns et les autres, dégagé, plus ou moins complètement, que des demeures
royales. De cette similitude dans la direction des fouilles résultait une certaine uniformité
dans les découvertes; nous n'arrivions ainsi à reconstituer qu'une partie de la civilisation
ninivite, celle qui se rapportait plus spécialement au mode d'existence du souverain. Mais
du moment que nous étions assurés d'avoir rencontré toute une ville, de nouvelles perspec-
tives s'ouvraient aux espérances des investigateurs. Nous étions appelés à pénétrer, non plus
seulement dans les palais, mais aussi dans les rues, dans les places publiques, dans les
marchés, dans les édifices municipaux, dans les maisons particulières. Une mine inattendue
s'offrait à nos regards et pouvait nous conduire aux découvertes les plus intéressantes.
L'histoire, si avare de renseignements sur les Assyriens, dont elle ne rappelle qu'en traits
généraux les invasions et les conquêtes, ne nous a rien conservé relativement aux cou-
tumes et à la vie intérieure des individus; je regardais donc comme une bonne fortune cette
occasion unique de saisir sur le fait une face aussi curieuse de cette ancienne société. Ce
n'est pas que j'eusse la pensée d'avoir été assez heureux pour retrouver une Pompéi assy-
rienne ; le mode d'enfouissement, les dispositions du terrain et la faible différence de niveau
entre le sol actuel et le sol primitif ne permettaient pas une semblable illusion. Néanmoins
j'ai rapporté la conviction que la ville de Sargon, à peine effleurée par nos recherches,
recèle, sous la terre qui la recouvre depuis tant de siècles, des trésors d'archéologie; aussi
suis-je parti avec le regret de n'avoir pas eu le temps de donner l'extension nécessaire à
cette exploration, et je souhaite à d'autres, plus heureux que moi, de la mener un jour
à bonne fin.