Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
38 VOYAGE DANS LA GRÈCE,

parlers et à calmer leurs inquiétudes. Comme nous
apprîmes qu'ils avaient avec eux des troupeaux, on
leur fit voir de l'argent, on convint du prix de trois
moutons, qui furent payés d'avance, livrés ensuite,
et répartis entre nous et l'équipage resté à bord du
chebeck. Assurés qu'on pouvait s'éloigner sans dan-
ger, deux de nos matelots, armés de leurs sabres
d'abordage, se détachèrent aussitôt pour aller couper
du bois. Les bergers, pendant ce temps, saignèrent
le mouton que nous nous étions réservé, ils le souf-
flèrent ensuite pour l'enfler avec la seule expiration
de leurs poumons, et se servirent pour le dépouiller
de couteaux recourbés attachés à leur ceinture. L'opé-
ration, qui se fit avec une célérité étonnante, étant
terminée, les matelots de retour de leur fourrage al-
lumèrent un grand feu, et notre drogman, après avoir
lavé les intestins, en fit une brochette qu'il mit à rôtir.
Les bergers, qui s'étaient adjugé le foie et la rate, les
jetèrent au milieu du brasier, et quand ils les crurent
suffisamment cuits, ils les retirèrent, et, après avoir
secoué légèrement la cendre qui s'y était attachée,
les mangèrent sans autre assaisonnement. Cette scène
barbare nous ayant égayés, nous donnâmes quel-
ques biscuits de mer à ces demi-sauvages; nous vou-
lions aussi leur faire goûter du vin. Mais comme nous
n'avions pas de verre, et qu'il eût été imprudent de
leur confier notre baril, un d'entre eux, qui devina
notre intention, roula aussitôt une large feuille d'arum
en forme de cornet, et ses camarades en ayant fait
autant, tous nous présentèrent ces coupes de nou-
Telle invention, et recurent une suffisante ration de
 
Annotationen