CHAPITRE V. 39
vin. Après ces préliminaires, on pensa à notre cui-
sine particulière, et tandis que chacun était occupé,
j'essayai de reconnaître notre position. Cependant mes
regards revenaient sans cesse sur les Albanais, que
nos largesses avaient apprivoisés. Les sayons de laine
blanche qui couvraient leur corps, le lituus pastoral
qu'ils portaient, leur adresse que j'avais remarquée à
fabriquer plusieurs instruments en bois, me rappe-
laient les pasteurs de Théocrite, qui chantaient dans
leurs bucoliques, le besoin créateur des arts (1). Ils-
ne nous examinaient pas avec moins d'intérêt. Nos
vêtements, nos armes excitaient vivement leur cu-
riosité, et désireux sans doute de connaître comment
nous mangions, ils s'accroupirent en demi-cercle pour
assister à notre repas. Enfin, vers le coucher du soleil,
ils s'éloignèrent en prenant le chemin des montagnes,
où se trouvaient leurs cabanes. Nous vîmes de longues
files de moutons et de chèvres suivies d'un joueur de
flûte, qui prenaient la même direction. Notre canot,
resté à la plage, retourna en même-temps à bord sans
remporter le capitaine, qui ne voulut pas nous
quitter dans un moment où il pouvait y avoir du
danger.
Les matelots, restés avec nous, avaient dressé sous
notre tente un lit composé d'herbes sèches, pour nous
reposer. Quelle nuit, et quel repos ! nous étions en
tout cinq hommes armés de bons fusils, mais il ne-
Ci) À irevîa Atoçavxe jio'va ràç Tt'^vaç iytiçu
AÙTa tî> jxo'^ôcto (WâaieaXeç.
©eo'xg. eîçMX. xi,
vin. Après ces préliminaires, on pensa à notre cui-
sine particulière, et tandis que chacun était occupé,
j'essayai de reconnaître notre position. Cependant mes
regards revenaient sans cesse sur les Albanais, que
nos largesses avaient apprivoisés. Les sayons de laine
blanche qui couvraient leur corps, le lituus pastoral
qu'ils portaient, leur adresse que j'avais remarquée à
fabriquer plusieurs instruments en bois, me rappe-
laient les pasteurs de Théocrite, qui chantaient dans
leurs bucoliques, le besoin créateur des arts (1). Ils-
ne nous examinaient pas avec moins d'intérêt. Nos
vêtements, nos armes excitaient vivement leur cu-
riosité, et désireux sans doute de connaître comment
nous mangions, ils s'accroupirent en demi-cercle pour
assister à notre repas. Enfin, vers le coucher du soleil,
ils s'éloignèrent en prenant le chemin des montagnes,
où se trouvaient leurs cabanes. Nous vîmes de longues
files de moutons et de chèvres suivies d'un joueur de
flûte, qui prenaient la même direction. Notre canot,
resté à la plage, retourna en même-temps à bord sans
remporter le capitaine, qui ne voulut pas nous
quitter dans un moment où il pouvait y avoir du
danger.
Les matelots, restés avec nous, avaient dressé sous
notre tente un lit composé d'herbes sèches, pour nous
reposer. Quelle nuit, et quel repos ! nous étions en
tout cinq hommes armés de bons fusils, mais il ne-
Ci) À irevîa Atoçavxe jio'va ràç Tt'^vaç iytiçu
AÙTa tî> jxo'^ôcto (WâaieaXeç.
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