CHAPITRE XI. g5
Thesprotie (i), sur laquelle elle revendiqua long-
temps des droits.
Pour ce qui est du nom de Dodone, les Grecs,
qui ne voyaient jamais que des dieux ou des héros
dans leurs origines , le font venir d'une nymphe
de ce nom, fille de l'Océan. D'autres veulent qu'elle
ait pris cette dénomination d'un fleuve dont ils
n'assignent ni les sources, ni le cours. Aussi Paul-
mier rejette-t-il ces fables avec dédain, en préten-
dant prouver que le nom de Dodone vint du sou
d'un bassin en bronze (2), qui était frappé par un
automate armé d'un fouet d'airain, mu par les vents ;
mais ce n'est là non plus qu'une conjecture. On
sait d'une manière plus précise que l'oracle de Ju-
piter fut établi dans l'Epire, avant le déluge de
Deucalion, par les Pélasges, qui lui bâtirent un
temple, et instituèrent ses cérémonies religieuses. Les
Selles étaient ses prêtres, dit Homère (3). Ils habitaient-
(1) Palmer., Grac. Antiq., lib. II, c. 8.
(2) Pourquoi, dit Paulmier, Stephanus ne cite-t-il pas les au-
teurs qui prouveraient que Dodone prit son nom d'une nymphe,
fille de l'Océan et du fleuve Dodoneus. Je laisse donc la fable
pour saisir une particularité qu'on ne trouve nulle autre part.
Je pense, avec plus de vraisemblance, que son nom vient de ce
bassin d'airain, frappé per un Mastigophore armé de chaînes,
qui produisait un son redoublé 4iùAb, qu'on trouve écrit ici par
un oméga, d'où sera venu par onomatopée le nom de Doion. Je
retrouve là l'invention des cloches. Palmer., Grœc. Antiq., lib. II,
«■ 8. et suplcmentum, lib. VII Strabonis, p. 3ag.
(3) Zeû âv« AacS'MvaTs ïlsXaayii'.s TïiXo'61 vaiow
AgxJwvvjç as^éav <5u<j-/_si|X!jou. Àaçl <5"è 2s)J.c!
« Jupiter, roi de Dodone Pelasge aux vastes demeures, dieu
Thesprotie (i), sur laquelle elle revendiqua long-
temps des droits.
Pour ce qui est du nom de Dodone, les Grecs,
qui ne voyaient jamais que des dieux ou des héros
dans leurs origines , le font venir d'une nymphe
de ce nom, fille de l'Océan. D'autres veulent qu'elle
ait pris cette dénomination d'un fleuve dont ils
n'assignent ni les sources, ni le cours. Aussi Paul-
mier rejette-t-il ces fables avec dédain, en préten-
dant prouver que le nom de Dodone vint du sou
d'un bassin en bronze (2), qui était frappé par un
automate armé d'un fouet d'airain, mu par les vents ;
mais ce n'est là non plus qu'une conjecture. On
sait d'une manière plus précise que l'oracle de Ju-
piter fut établi dans l'Epire, avant le déluge de
Deucalion, par les Pélasges, qui lui bâtirent un
temple, et instituèrent ses cérémonies religieuses. Les
Selles étaient ses prêtres, dit Homère (3). Ils habitaient-
(1) Palmer., Grac. Antiq., lib. II, c. 8.
(2) Pourquoi, dit Paulmier, Stephanus ne cite-t-il pas les au-
teurs qui prouveraient que Dodone prit son nom d'une nymphe,
fille de l'Océan et du fleuve Dodoneus. Je laisse donc la fable
pour saisir une particularité qu'on ne trouve nulle autre part.
Je pense, avec plus de vraisemblance, que son nom vient de ce
bassin d'airain, frappé per un Mastigophore armé de chaînes,
qui produisait un son redoublé 4iùAb, qu'on trouve écrit ici par
un oméga, d'où sera venu par onomatopée le nom de Doion. Je
retrouve là l'invention des cloches. Palmer., Grœc. Antiq., lib. II,
«■ 8. et suplcmentum, lib. VII Strabonis, p. 3ag.
(3) Zeû âv« AacS'MvaTs ïlsXaayii'.s TïiXo'61 vaiow
AgxJwvvjç as^éav <5u<j-/_si|X!jou. Àaçl <5"è 2s)J.c!
« Jupiter, roi de Dodone Pelasge aux vastes demeures, dieu