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Quellinus, Hubertus [Ill.]; Quellinus, Artus [Ill.]
Architecture, Peinture Et Sculpture Da La Maison De Ville D'Amsterdam: Représentée En CIX. Figures En Taille-Douce ; Où l'on trouve non seulement l'Elévation des quatre Faces du dehors, mais encore tous les Ornemens du dedans, comme Statues, Colonnes, Bas-Reliefs, Corniches, Frises, Tableaux, Plafonds &c. — Amsterdam, 1719 [Cicognara, 3940]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28476#0019
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DE VILLE D’AMSTERDAM,

& du Peuple, & que tous les Triomphes se
faisoient en leur nom»

PLANCHE LI.

De même que le Char du Tripmpliateur
etoit précedé de divers Instrumens de Musi-
que, il en est austi suivi dans ce Tableau. Re-
marquez cette Femme qui jouë de laLyre,&
cette autre qui marie le bruit d’un Tambour
de Balque au lon de ce premier Instrument.
Ne vous imaginez pas qu’elles jouent de fan-
taiste, ni que leur marche interrompe la jus
teste de ce concert. Vous voyez devant elles
une autre Femme qui tient un Papier de Mu-
lîque & qui bat la mesure en même tems.
Vous voyez aussi desTrompettes & desHaut-
bois qui sonnent par reprise, pour ne pas è-
toufer l’Harmonie de ces autres Instrumens
moins bruyans. Ensuite viennent quelques
Guerriers bien montez, & d’autres personnes
à pie de la Maison du Conlul, qui ont tous
une branche de Laurier à la main.

PLANCHE LII.

Énfin cette marche est fermée par la gar-
de du Conlui, composée d’une Troupe de
Cavaliers, & dïm nombre d’autres Soldats
armez de Lances & de Piques. Tous cesTa-
bleaux sont dans la Chambre des Bourgue-
maîtres, pour leur mettre sans cesse devant
les yeux un exemple célebre des récompenles
que meritent les Defenseurs de la Patrie. Car
bien quon ne decerne plus les honneurs du
Triomphe à ceux qui ont rendu des services
stgnalez à la'République, ils ne laissent pas
de rimmortalilèr dans l’esprit des peuples par
leur làge administration ; & le Tribut de
l’afe&ion generale que chacun leur rend du-
rant leur vie , joint à l’espérance de rendre
leur nom ceiebre à la Posterité après leur
îïiort, est un prix encore plus digne de leurs
vertus, que tous les Triomphes de Fancienne
Rome.

PLANCHÈ Lîll.

Cette Planche représente une frise qui fait
un des plus beaux ornemens de la Sale des
Bourguemaîtres. Ce sont les nouvelles Armes
d’Amsterdam que son couronne. Vous voyez
dans le milieu l’Ecu de cette Ville , (car ii
faut lupposer que la Frise e.st double, & qu’il
y en a encore autant de l’autre côté:) &
deux Genies qui iuportent la Couronne Impe-
riaie dont il est surmonté. Du fond de cet
Ecu naissent des Palmes & d’autres rameaux
chargez de sseurs & de fruits & accompagnez
de divers autres ornemens convenables au lieu
où ils lè trouvent. Vous y voyez un genie
tenant entre ses mains les lymboles Hierogly-
phiques de la Prudence : un autre, tenant ïé-

pe'e & la balance de lajustice : un àutl'è char-
gc de toute sorte de fruits &c. pour marquer
que les Bourguemaïtrés, qui sont chargez du
Gouvernement de cette Ville, doivent réunir
en eux toutes ces vertus, & que le hut dë
leur sage administration est de faire vivre les
peuples dans la proiperite&dans labondances

PLANCHE LIV.

Ces Ornemens des Pilastres de Ia même
Sale des Bourguemaîtres ne lont pas faits sim-<
plement pour le plaisir des yeux : tout y est
instru&isj & ce sont comme autant de Li-<
vres ouverts , pour instruire les peuples dtï
pouvoir de ceux qui les gouvernent. Comme
l’autorité est inutile sans la force nécesfaii'e
pour sè faire obéïr, de même la force sàns la
prudence ne produit que de dangereux eftets*
Ce sont donc là Ies deux parties du pouvoir
des Bourguemaïtres, renfermez dans ces deux
mots que vous voyez au bas de ces ornemens :
Prudenter, Fortiter, c’est-à-dire, aveg
sorce, & avec prudence. Chacun de ces
deux mots est e'crit sur un Rouleau sortant de
diverses pie'ces qui forment comme le Corps
de la Devise. D’un côté vous voyez un Gou-
vernail & des clefs attachèes sur une pente de
toute sorte de fruits: cest-à-dire que la Pru-
dence consiste à gouverner st sagement un E-
tat, qu’on sache dispenser à propos les Loix
dont on a les clefs entre les mains. De l’au-
tre côté, est le faisceau & la hache que l’on
portoit devant les Senateurs de Rome, avec
l’Epe'e & la Balance de Themis. Toutes ces
choles sont les marques de l’autorité des Ma-
gistrats, & ciu pouvoir qu’ils ont de punirles
transgresseurs des Loix.

PLANCHE LV.

Cette Planche reprèsente une Frisè qui est'
à l’éntrèe de la Chambre des Echevins. Dans
le milieu est un œil iumineux & aîlè, accom-
pagné de chaque côtè de deux cornes rera^
piies de choles bien differentes. De l’une sor-
tent des fers, des chaines, des verges, 8c une
main qui tient un fouët: de sautresortent des
fruits, des sseurs, & une main qui tient des
Palmes & des Guirlandes. Tout cela tuarque
que les Echevins de la Ville d’Amsterdam,
qui sont les dèpositaires de la Justice, doivent
avoir les yeux toûjours ouverts pour veiller à
l’Oblervation des Loix. Mais comme il se-
roit inutile qu ils eussènt l’autoritè de les dis-
penser, s’ils n’avoient aussî le pouvoir de re-
compenser & de punir ceux qui les obiervent
ou qui les violent, ces deux cornes lont les
rnarques de cette double autorité. L’une ren-
ferme tout ce qui apartient au droit de punir
les coupables, & l’autre produit ce qu’il y a
de plus capable de récompenlèr le méritedes
bons.

D

plan.
 
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