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Quellinus, Hubertus [Ill.]; Quellinus, Artus [Ill.]
Architecture, Peinture Et Sculpture Da La Maison De Ville D'Amsterdam: Représentée En CIX. Figures En Taille-Douce ; Où l'on trouve non seulement l'Elévation des quatre Faces du dehors, mais encore tous les Ornemens du dedans, comme Statues, Colonnes, Bas-Reliefs, Corniches, Frises, Tableaux, Plafonds &c. — Amsterdam, 1719 [Cicognara, 3940]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28476#0021
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DE VÎLLE D’À MSTERDAMi

ües gens, qùe leur mauvaise conduite a Fait
tomber dans la misere. Ii Faut Favoir que çet-
te Chambre esh celle où l’on fait ceffîon dè
bïens, par devant les Magistrats, lorsqu’on se
trouve hors d’état de pouvoir satisfaire ses
Créanciers. On l’appèle la ChambredeD^/o-
lation, parce qu on iuppose que ceux qui font
cette Cession,y ont été réellementcontraints,
par des pertes considérables , qui ont jetté
leurs afFaires dans une entiere Desolation.
Mais comme il n’y en a que trop, qui iè trou-
vent reduits à cet état malheureux, pour a-
voir voulu voler trophaut, il ne faut pas s’é-
tonner, si on leur applique la Fable d’Icare,
précipité d’autant plus bas, qu’il avoit trop
voulu selever.

\

PLANCHE LIX.

Comme les Secretaires d’Etat sônt les Dé-
positaires des afFaires les plus importantes, la
fidélité est de toutes les qualitez cellequileur
est la plus neèessfaire. C’est pour les en faire
ressbuvenir, que l’on a placé au-dessus de la
porte de la Secretairerie leTableau représenté
dans la Planche que voici. On y voit un
Chien, Symbole de la fidelité , qui garde
loigneusement le Corps de son Maître, tout
mort qu’il est, on voit à côté un Autel em-
brasé, 8c un bras armé d’une Epée , qui sort
d’une nue'e, poùr marquer le châtiment que
méritent les traîtres, qui lèroient capables de
violer le Secret de l’Etat.

PLANCHE LX*

La fidelité, dont nous venons de parler,
ne peut lè consèrver que par le sècret & le
silence. C’est ce qui est marqué par ce Ta-
bleau qui est placé dans la même Chambre
que le précédent. On y voit une figure assise,
ayant le doigt sur la bouche, pour montrer à
tous les Secretaires, qu’ils ne doivent jamais
parler des lecrets importans qui leur sènt con-
fiez. II est yrai que cette figure est uneFem-
me, & que le secret paroït mal représenté
par ce Sexe causeur ; mais son adion, de te-
nir le doigt sur sa bouche, marque que si les
Femmes lont accusées en général de trop par-
ler, il y en a du moins parmielles qui l'avent
se taire, ce qui n’est pas une c]ualité commu-
ne même dans le Sexe qui passe pour le plus
discret. Le Daufin sur lequel elle est assîsè est
le Symbole du silence, comme ètant le Roi
du Peuple muet. L’oiseau que vous voyez qui
s envole dans les airs, marque que la parole une
fois lachee ne revient plus, & que l’on ne sàuroit
trop veiller sur sa Langue, qui est, comme
disent les Livres Saints, une source empoi-
sonnee de toute sorte de maux.

ÈLANCHÈ LXL

Cette Frise, qui est dans îa Chamfire dü
Conseil,exprime d’une maniere très-ingenieu-
se l’importance des bons Conseils,& les qua-
litez qu’il faut avoir pour être capable d’en
donner & d’en prendre. Elle est partagée en
trois piéces qui n’en font qu’une, & qUi for-
ment une suite de belles instrudions. I. Les
trois têtes marquées (a) sont celles du Lion *
du Loup, & du Chien. Celle du Lion mar-
que le prèlent, celle du Loup le passsè , 8c
celle du Chien l’avenir : ce qui signisie, que
dans les bons Consèils,il faut avoir ègardaux
circonstances prèsentes dans lesquelles on lè
trouve, pour ne rien rèsoudre qui ne soit à
propos & qui ne convienne précisèment au
fait dont il s’agit. 11 faut beaucoup de forcé
d’esprit 8c de rèsolution pour prendre son par-
ti avec courage ; & c’est ce que marque forc
bien le Lion, le plus courageux de tous les
Animaux. Il faut rappeller ibigneusement lé
passè, pour s’instruire , par le souvenir des
fautes qu’on a pu faire, & s’appliquer à y re-
medier à l’avenir 5 car ce qui est fait une fois,
est absolument sans remede ; & il est aussî dif-
ficile de redifier un mauvais Conseil lorsqu’il
a ètè executè, que d’arracher de la Gueule
d’un Loup ravissànt la proye qu’il a une fois
emportèe. Mais on peut du moins en prève-
nir les suites pour l’avenir ; 8c c’est ce què
marque le Cliien, sur lequel on peut comp-
ter, quand on a pris soin de le dressèr à exè-
cuter les ordres qu’on lui donne. Ces trois
Têtes sont suivies d’un Sphinx, qui efl le
Symbole de ia prudence, de la force 8c dù
secret : Trois qualitez abiolument nècessàires
pour former de sàges Consèils & les exècuter
avec luccès. Le Rameau marqué (b) 8c qui
représente une belle sseur , naissànte de h
queuë du Sphinx, montre quel est l’eflet des
dèliberations prilès de la maniere que nous ve-
nons de raporter. II ne faut point qu’il y en-
tre de passion ni d’animosité 5 parce que les
Conseils qui viennent d’une telle lource ne
sont propres qu’à dètruire au lieu d’avancer Je
succès des affaires. Mais il raut reprimer avec
soin tous les mouvemens de sintèrêt particu-
lier, 8c enchainer, pour ainsi dire, l’amour
propre, quand il s’agic de conspirer au bien
commun : c’est ce quç signifie le Genie mar-
què (c) qui tient un cœur enchainè ?

II. LeHibou, Oileau Noèturne, marqué
(d) 8c le Livre fermè sur lequel il est polè,
signifient que la nuit porte Conseii , 8c que'
ce tems est le plus propre poursormer demu-
res dèliberations. Alors on n’est dissîpè par
aucun objet, 8c l’on peut ressèchir à loisir sur
toutes les propositions qui ont ètè faites dm
rant le jour. On agit toûjours prudemment
quand on s’y est prèparè de la sorte ; & c’est
ce qui est figurè par ce Serpent. Les Aètions
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