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Revue archéologique — 9.1864

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Closmadeuc, Gustave de: Dolmen tumulaire de Crubelz, (Commune de Belz, arrondissement de Lorient)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24251#0408

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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

mettent donc de présumer que le dolmen de Crubelz et les nombreux
dolmens que nous connaissons déjà ont été construits par la môme
race et conformément à des usages religieux de môme nature.

Il est à peine besoin de prévenir que nous tenons peu de compte
des débris de tuiles antiques rencontrées à la superficie du tumulus
et même sous les tables du dolmen. Les tables affleurant presque le
sommet de la tombeile, il est raisonnable d’admettre que les frag-
ments de tuiles ont accidentellement pénétré dans l’intérieur. Si ces
briques à rebords dénoncent l’industrie gallo-romaine, leur présence
à Crubelz, ainsi que celle de nombreuses pierres de petit appareil
qui entrent dans la confection de plusieurs talus du villagefprouvent
que les Romains ont stationné en cet endroit. Où n’ont-ils pas posé
le pied, les vainqueurs de l’Armorique, sur ce sol qu’ils s’étaient
adjugé par droit de conquête !

Nous n’avons pas trouvé, dans le dolmen, cet assortiment brillant
d’ornements et d’attributs qui, comme au manè-er-hoéch, par
exemple, témoignent, par leur profusion et leur richesse, d’une
haute destination religieuse. L’indigence du contenu indique-t-elle
une époque plus reculée, ou au contraire le déclin de l’âge de pierre ?
Les deux hypothèses sont permises.

Les seuls attributs sépulcraux sont des silex taillés; et parmi eux
nous devons une mention toute spéciale à la pointe de flèche en
silex à ailerons, parce qu’elle est façonnée avec un soin remarquable,
et aussi parce que c’est la première fois qu’on a rencontré sous les
dolmens tumulaires du Morbihan une tête de flèche de cette forme et
de cette perfection. En examinant toutes ces facettes conchoïdales
qui correspondent à autant de petits éclats de silex, on devine com-
bien il fallait d’adresse et de patience à l’ouvrier qui devait exécuter
cet objet. Une pièce tout à fait semblable est dessinée dans les plan-
ches de M. Troyon (Habit, lac.); elle a été extraite des marais de la
vallée de l’Orbe, en Suisse. La seule tête de flèche de silex à ailerons
que possède notre musée a été donnée par M. Lelièvre, sans indica-
tion de provenance (I).

Les quatre fragments de mortiers en granit que nous avons dé-
crits plus haut, ont des dimensions beaucoup plus considérables que
les pierres qui ont été découvertes par M. Lartet dans la caverne

(1). Ces pointes de flèches ne sont pas rares dans l’ouest de la France : on en voit
notamment de très-belles aux musées de Saumur, de Poitiers, de Niort, de Limoges,
et de Guéret. Ces pointes de flèches proviennent presque toutes de fouilles de tunm-
lus. [Note de la rédaction.)
 
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