LE NOM ET LA NUMISMATIQUE DE LA YILLE DE SANE. 409
taine facon et en nous aidant surtout d’une forte loupe, nous sommes
parvenu, non pas precisement ä en determiner la forme d’une
maniere positive, mais ä constater qu’il y a en cet endroit tous les
elements parfaitement accuses d’une lettre. — Quelle est-elle? La
est la question. M. Fr. Lenormant y voit un N; le fait est possible, pro-
bable meine, car le sens appelle irresistiblement une consonne, et
volontiers nous y inclinerions, mais pour etre en etat d’afflrmer il
faudrait d’autres yeux que les nötres. — Quoi qu’il en soit, inous
ci'oyons fermement ä l’existence d’une legende; nous y croyons d’au-
lantplus que si ces lettres n’etaient, comrne on le prelend, rien autre
chose que le resultat forluit d’un tressailiement du coin ou d’une
surfrappe, on se demande comment alors la piece ne s’en ressentirait
pas, au moins dans quelqu’une de ses parties, et comment on n’en
apercevrait pas quelques vestiges, soit dans la ligne du profil, soit
dans les delails de la chevelure, soit ailleurs. — Car enfm, qu’est-ce
qu’une monnaie surfrappee, sinon celle dont la lentille ayant par
maladresse glisse sous le coin, laisse reparaitre les traces des Pre-
miers coups de marteau, de teile sorte que chaque contour du type
se trouve, pour ainsi dire, double? Or, lamedaille, etchacun pourra
ä sa volonte le verifier au Cabinet, est aussi franche et aussi pure
qu’il convienl; eile ne presente ni bavures ni double empreinte; le
champ est lisse, net et parfaitement uni. Et si, noüs le repetons,
il y avait eu surfrappe, comment et par quel hasard vraiment mira-
culeux cette surfrappe n’aurait-elle porte que sur un point de la piece
et produit, juste a l’endroit precis oü d’ordinaire se place laiegende,
un ensemble de lignes regulierement espacees et disposees ä souhait
pour simuler des lettres? Les caprices du hasard sont souvent, il
est vrai, fmta.ques et incomprehensibles, mais il est bien permis de
douter qu’ils aillent jusque-!ä.
D’autre part, l’opinion de ceux qui contestent ä ce medaillon une
origine macedonienne ne nous parait ni mieux fondee ni plus sou-
tenable, et les raisons dont ils croienl devoir l’etayer, peu serieuses
en elles-memes, ne sauraient avoir ä nos yeux qu’une portee pure-
ment negative. — Si ces antiquaires, assurement de tres-bonne
foi, avaient pris la peine, avant de conclure, de le comparer attentive-
ment avec les vraies imitalions pannoniennes auxquelles ils l’assimi-
lent, ils auraient bien vite reconnu l’enorme difference de travail
qui les separe, car il suffit de les mettre en regard pour voir qu’il
est impossible d’etablir entre edles et lui la moindre parite. — Les
traits generaux etle style particulierement propreaux monaies thraco-
macedoniennes oti'rent une physionomie, une tournure trop carac-
taine facon et en nous aidant surtout d’une forte loupe, nous sommes
parvenu, non pas precisement ä en determiner la forme d’une
maniere positive, mais ä constater qu’il y a en cet endroit tous les
elements parfaitement accuses d’une lettre. — Quelle est-elle? La
est la question. M. Fr. Lenormant y voit un N; le fait est possible, pro-
bable meine, car le sens appelle irresistiblement une consonne, et
volontiers nous y inclinerions, mais pour etre en etat d’afflrmer il
faudrait d’autres yeux que les nötres. — Quoi qu’il en soit, inous
ci'oyons fermement ä l’existence d’une legende; nous y croyons d’au-
lantplus que si ces lettres n’etaient, comrne on le prelend, rien autre
chose que le resultat forluit d’un tressailiement du coin ou d’une
surfrappe, on se demande comment alors la piece ne s’en ressentirait
pas, au moins dans quelqu’une de ses parties, et comment on n’en
apercevrait pas quelques vestiges, soit dans la ligne du profil, soit
dans les delails de la chevelure, soit ailleurs. — Car enfm, qu’est-ce
qu’une monnaie surfrappee, sinon celle dont la lentille ayant par
maladresse glisse sous le coin, laisse reparaitre les traces des Pre-
miers coups de marteau, de teile sorte que chaque contour du type
se trouve, pour ainsi dire, double? Or, lamedaille, etchacun pourra
ä sa volonte le verifier au Cabinet, est aussi franche et aussi pure
qu’il convienl; eile ne presente ni bavures ni double empreinte; le
champ est lisse, net et parfaitement uni. Et si, noüs le repetons,
il y avait eu surfrappe, comment et par quel hasard vraiment mira-
culeux cette surfrappe n’aurait-elle porte que sur un point de la piece
et produit, juste a l’endroit precis oü d’ordinaire se place laiegende,
un ensemble de lignes regulierement espacees et disposees ä souhait
pour simuler des lettres? Les caprices du hasard sont souvent, il
est vrai, fmta.ques et incomprehensibles, mais il est bien permis de
douter qu’ils aillent jusque-!ä.
D’autre part, l’opinion de ceux qui contestent ä ce medaillon une
origine macedonienne ne nous parait ni mieux fondee ni plus sou-
tenable, et les raisons dont ils croienl devoir l’etayer, peu serieuses
en elles-memes, ne sauraient avoir ä nos yeux qu’une portee pure-
ment negative. — Si ces antiquaires, assurement de tres-bonne
foi, avaient pris la peine, avant de conclure, de le comparer attentive-
ment avec les vraies imitalions pannoniennes auxquelles ils l’assimi-
lent, ils auraient bien vite reconnu l’enorme difference de travail
qui les separe, car il suffit de les mettre en regard pour voir qu’il
est impossible d’etablir entre edles et lui la moindre parite. — Les
traits generaux etle style particulierement propreaux monaies thraco-
macedoniennes oti'rent une physionomie, une tournure trop carac-