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Bompois, Hubert Ferdinand: Éclaircissements sur le nom et la numismatique de la ville de Sané (Macédoine) et sur quelques médailles qui s'y rapportent suivis d'observations touchant deux propositions émises à ce sujet par M. Fr. Lenormant
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24256#0414
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REVUE ARGHEOLOpIQUE.
teristique, trop sui generis pour qu’on l’oublie ou qu’on la confonde
avec d’autres, une fois qu’on s’en est bien penetre.—Et c’est precise-
ment parce que la piece en discussionse presente sous cet aspect, reunit
ces conditions, que nous, qui depuis vingt-cinq ans faisons de cette
serie interessante l’objet d’une etude toute speciale et de predilee-
tion, et qui, ä ce titre, croyons avoir acquis sur la matiere, sinon le
droit de nous faire dcouler, du moins assez d’experience pratique
pour en parier avec connaissance de cause, nous ne craignons
pas d’affirmer que ce medaillon n’a du, n’a pu sortir que d’unatelier
essentiellement macedonien. — Et toute tranchante que doive parai-
Lre une semblable assertion, nous la maintenons ä nos risques et
perils, nonobstant l’objection tireede son peu d’epaisseur, dela con-
cavite plus ou moins prononcee de son revers, objection que nous
persislerons ä considerer comme non avenue, tant qu’on ne viendra
pas nous prouver par des exemples ou par de bonnes raisons que ce
genre d’imperfection est une sorte de pierre de toucbe ä laquelle se
reconnait infailliblement la monnaie barbare, un caractere exclusi-
vement propre ä sa fabrication; qu’il ne se rencontre absolument que
chez ces peuplades et jamais dans les pays de pure race hellenique,
ou reputes pour leur goüt et un sentimenl technique non d’emprunt
mais de prime-saut. — Sans aller bien loin chercher nos preuves,
nous avons en ce moment sous les yeux deux superbes medaillons,
Tun de Nicomedell, l’autre de Philetere (Eumene II?), offrant pre-
cisement la meme defectuosite, ä savöir un flan demesurement
etendu, consequeminent tres-mince, un revers creuse en forme de
coupe, et certes, tels qu’ils sont, personne ne serait tente d’en incri-
miner le style ni d’y voir une copie executee par quelque ouvrier
malliabile ou barbare. — Qu’importe donc apres tout, comme signe
determinatif d’origine, que la medaille soit mince ou epaisse, plane
ou concave, pourvu qu’en somme, et c’est lä lepoint Capital, l'execu-
lion du coin decele une main expörimentee et qu’intrinsequement
eile represente la valeur convenue, en d’autres fermes, que son poids
reponde exactement au poids normal qu’elle doit avoir? Or, le defaut
Signale, si defaut il y a, se compense naturellement par une plus
grande largeur de flan, et cliacun pourra se convaincre, au moyen de
la balance, que la piece rattrape d’un cöte ce qu’elle perd de l’autre. —
Quant ä la forme plus ou moins mal venue du revers, eile ne prouve,
selon nous, qu’une chose : non l’absence de talent chez le graveur,
mais le peu de soin ou la maladresse de i’ouvrier monetaire Charge
de frapper le coup de marteau et de retirer l’epreuve.
REVUE ARGHEOLOpIQUE.
teristique, trop sui generis pour qu’on l’oublie ou qu’on la confonde
avec d’autres, une fois qu’on s’en est bien penetre.—Et c’est precise-
ment parce que la piece en discussionse presente sous cet aspect, reunit
ces conditions, que nous, qui depuis vingt-cinq ans faisons de cette
serie interessante l’objet d’une etude toute speciale et de predilee-
tion, et qui, ä ce titre, croyons avoir acquis sur la matiere, sinon le
droit de nous faire dcouler, du moins assez d’experience pratique
pour en parier avec connaissance de cause, nous ne craignons
pas d’affirmer que ce medaillon n’a du, n’a pu sortir que d’unatelier
essentiellement macedonien. — Et toute tranchante que doive parai-
Lre une semblable assertion, nous la maintenons ä nos risques et
perils, nonobstant l’objection tireede son peu d’epaisseur, dela con-
cavite plus ou moins prononcee de son revers, objection que nous
persislerons ä considerer comme non avenue, tant qu’on ne viendra
pas nous prouver par des exemples ou par de bonnes raisons que ce
genre d’imperfection est une sorte de pierre de toucbe ä laquelle se
reconnait infailliblement la monnaie barbare, un caractere exclusi-
vement propre ä sa fabrication; qu’il ne se rencontre absolument que
chez ces peuplades et jamais dans les pays de pure race hellenique,
ou reputes pour leur goüt et un sentimenl technique non d’emprunt
mais de prime-saut. — Sans aller bien loin chercher nos preuves,
nous avons en ce moment sous les yeux deux superbes medaillons,
Tun de Nicomedell, l’autre de Philetere (Eumene II?), offrant pre-
cisement la meme defectuosite, ä savöir un flan demesurement
etendu, consequeminent tres-mince, un revers creuse en forme de
coupe, et certes, tels qu’ils sont, personne ne serait tente d’en incri-
miner le style ni d’y voir une copie executee par quelque ouvrier
malliabile ou barbare. — Qu’importe donc apres tout, comme signe
determinatif d’origine, que la medaille soit mince ou epaisse, plane
ou concave, pourvu qu’en somme, et c’est lä lepoint Capital, l'execu-
lion du coin decele une main expörimentee et qu’intrinsequement
eile represente la valeur convenue, en d’autres fermes, que son poids
reponde exactement au poids normal qu’elle doit avoir? Or, le defaut
Signale, si defaut il y a, se compense naturellement par une plus
grande largeur de flan, et cliacun pourra se convaincre, au moyen de
la balance, que la piece rattrape d’un cöte ce qu’elle perd de l’autre. —
Quant ä la forme plus ou moins mal venue du revers, eile ne prouve,
selon nous, qu’une chose : non l’absence de talent chez le graveur,
mais le peu de soin ou la maladresse de i’ouvrier monetaire Charge
de frapper le coup de marteau et de retirer l’epreuve.