Revue archéologique (14.1866)

DECOUVERTE

I)E

CONSTRUCTIONS ANTEHISTORIQUES

DANS L’I LE DE THERASIA

L’histoire physique de Santorin el des autres des qui enveloppent
sa rade, ou plutöt son vaste cratere sous-marin, est ecrite en traits
ineffagahles sur leurs falaises.

Alors que cette grande chaine de volcans, qui depuis rAuvergne
et le Yivarais se prolonge le long des Apennins ä travers toute l’Eu-
rope meridionale et la Mediterranee, brülait en pleine activiie, un
cöne volcanique sortit des eaux en ces lieux, soulevant sur son flaue
meridionalun enorme roclier de calcaire metamorphise qui constitue
aujourd’hui le mont Saint-Elie, le plus haut sommet de Santorin.
La bouche de ce cöne n’etait pas au point meme oü s’exerce aujour-
d’hui la poussee principale de l’action volcanique, qui a produit ies
trois Kammenes et donne encore naissance ä l’eruption actuelle : ä
Santorin comme au Yesuve, eile a change de place; eile etait plus
au nord, entre l’ile actuelle de Therasia et l’anse de Mousacha dans
l’ile de Santorin. Le volcan primitif vomit d’abord des masses consi-
derables de laves et de cendres, dont les couches, en se repandant
autour de son orifice, se superposaient reguiierement les unes sur
les autres, et il forma ainsi une grande ile circulaire, dont la Peri-
pherie s’elevait en pente douce au-dessus de la mer et montait vers
le cratere, constituant une sorte de döme haut d’environ sept cenls
metres. Sa derniere periode d’aetivite fnt marquee par une pluie
monstrueuse de pierres ponces de toutes grosseurs, qui recouvrit
toute la surface de Eile, meme les portions de terrain calcaire, d’une
couche blanchätre dont l’epaisseur varie de sept ä trente metres.