BIBLIOGRAPHIE
fitudes sur la musique grecque, le plain-chant et la tonalite moderne,
par Alix Tiron. — Paris, imprimerie imperiale, 1866; gr. in-8, de 264 pages.
M. Tiron ne fera pas facilement admettre ä son lecleur qn’il serait dans
T'erreur de se croire en presence d’un savant et d’un musicien con-
sommd. Ses Etudes, au nombre de buit, sont adressdes ä une dame, et, par
cette raison, depouillees, autant que le permettait un sujet aussi aride, des
aspdritds inhärentes ä toute question archdologique. Les limites dtroites
d’un compte rendu bibliographique nous interdisent un examen complet
des iddes dmises par l’auteur. Aussi nous bornerons-nous ä une revue som-
maire des points principaux traitds dans chacune de ces Etudes, en risquant
ä de rares intervalles quelques observations auxquelles la eourtoisie de
M. Tiron ne manquera pas de faire un accueil en rapport avecle sentiment
de ddfdrence qui nous en dictera l’enonce.
Etüde 1. La musique chez les Grecs. L’auteur s’engage dans une sdrie de
considdrations generales sur Tart musical dans la Gröce, son influence
morale, sa haute perfection. La conclusion de cette premiäre etude lend
ä nous öter l’espoir de retablir le svstöme musical des Grecs; conclusion
qui semble un peu absolue, quand on songe que tous les eldments de la
thdorie antique nous sont connus.
L'Etüde II traite de ces Elements et en particulier de Tintervalle de
quarte, de la lyre, du tdtracorde et de ses divisions mdlodiques, des Pre-
miers svstOmes; des genres diatonique, chromatique et enharmonique. Ici
l’auteur nous permettra quelques objections. II ne croit pas, comme on
l’a dit et ddmontrd par des exemples (1), que les anciens sefussent jamais
accompagnes ä la tierce. II donne comme synonymes, ä l’dpoque d’Aristo-
xdne, les mots octcwes et tropes (Tpöiroi), tandis que dans aucun temps ces
deux mots n’ont dtd synonymes. Les octaves, dont les varidtes dtaient et
sont toujours au nombre de sept comme les intervalles qui les composent,
ont porte primitivement le nom d’harmonies, mais le lerme de trope, dans
le sens de diagramme ou dchelle, est de beaucoup postdrieur au theoricien
Aristoxdne. Plus loin (p. 24 et p. 207), M. Tiron nomine lydien le tdtracorde
ddsignd gdndralement sous le nom de dorien, et rdciproquemem. Rele-
voiis d’autre part une remarque profonddment juste (p. 25) : « C’est dans
le plain-chant et dans ses modes qu’il faut chercber quelque similitnde
avec les mdlodies des Grecs, et nous y trouverons la preuve qu’ils se con-
ti) Voir l’ouvrage de M. A. J. H. Vincent, de l’Institut, Notices et extraits de
manuscrits grecs relatifs ä la musique, p. 155,— M. Tiron, dans sa quatriöme
dtude (p. 77), revient une seconde fois sur cette assertion et la renouvelle.
fitudes sur la musique grecque, le plain-chant et la tonalite moderne,
par Alix Tiron. — Paris, imprimerie imperiale, 1866; gr. in-8, de 264 pages.
M. Tiron ne fera pas facilement admettre ä son lecleur qn’il serait dans
T'erreur de se croire en presence d’un savant et d’un musicien con-
sommd. Ses Etudes, au nombre de buit, sont adressdes ä une dame, et, par
cette raison, depouillees, autant que le permettait un sujet aussi aride, des
aspdritds inhärentes ä toute question archdologique. Les limites dtroites
d’un compte rendu bibliographique nous interdisent un examen complet
des iddes dmises par l’auteur. Aussi nous bornerons-nous ä une revue som-
maire des points principaux traitds dans chacune de ces Etudes, en risquant
ä de rares intervalles quelques observations auxquelles la eourtoisie de
M. Tiron ne manquera pas de faire un accueil en rapport avecle sentiment
de ddfdrence qui nous en dictera l’enonce.
Etüde 1. La musique chez les Grecs. L’auteur s’engage dans une sdrie de
considdrations generales sur Tart musical dans la Gröce, son influence
morale, sa haute perfection. La conclusion de cette premiäre etude lend
ä nous öter l’espoir de retablir le svstöme musical des Grecs; conclusion
qui semble un peu absolue, quand on songe que tous les eldments de la
thdorie antique nous sont connus.
L'Etüde II traite de ces Elements et en particulier de Tintervalle de
quarte, de la lyre, du tdtracorde et de ses divisions mdlodiques, des Pre-
miers svstOmes; des genres diatonique, chromatique et enharmonique. Ici
l’auteur nous permettra quelques objections. II ne croit pas, comme on
l’a dit et ddmontrd par des exemples (1), que les anciens sefussent jamais
accompagnes ä la tierce. II donne comme synonymes, ä l’dpoque d’Aristo-
xdne, les mots octcwes et tropes (Tpöiroi), tandis que dans aucun temps ces
deux mots n’ont dtd synonymes. Les octaves, dont les varidtes dtaient et
sont toujours au nombre de sept comme les intervalles qui les composent,
ont porte primitivement le nom d’harmonies, mais le lerme de trope, dans
le sens de diagramme ou dchelle, est de beaucoup postdrieur au theoricien
Aristoxdne. Plus loin (p. 24 et p. 207), M. Tiron nomine lydien le tdtracorde
ddsignd gdndralement sous le nom de dorien, et rdciproquemem. Rele-
voiis d’autre part une remarque profonddment juste (p. 25) : « C’est dans
le plain-chant et dans ses modes qu’il faut chercber quelque similitnde
avec les mdlodies des Grecs, et nous y trouverons la preuve qu’ils se con-
ti) Voir l’ouvrage de M. A. J. H. Vincent, de l’Institut, Notices et extraits de
manuscrits grecs relatifs ä la musique, p. 155,— M. Tiron, dans sa quatriöme
dtude (p. 77), revient une seconde fois sur cette assertion et la renouvelle.