BIBLIOGRAPHIE
Recherches sur les monuments qu’on peut attribuer aux six premieres
dynasties de Manetlion, par M. le vicomte de Rouge, Acaddmie des inscrip-
tions et belles-lettres. Paris, imprimerie impdriale, 1866.
Depuis quelques anales l’dgvptologie a fail des progres surprenants.
Plusieurs savanls distingues ont exploild cette Science ä diffdrents poinls
de vue et ont oblenu d’importants rdsultats. L’histoire, Earchdologie,
l’ethnographie, la gdographie et la religion de l’figypte, ont etd dtudiees
avec ardeur et profit; une seule branche de l’dgyptologie est reslde en
arriöre, c’est la Chronologie. L’incertitude dans laquelle nous jeltent les
calculs astronomiques des figvptieus, l’dtat deplorable de la fable des rois
de Mandthon, aussi bien que notre ignorance de l’esprit qui a prdside a
l’ordonnance des tables egyptiennes, ont fait jusqu’ä prdsent le ddsespoir
des savants.
Ce n’est pas cependant que les dissertations chronologiques fassent
ddfaut, il suffisait que les vrais savants aient ddclard qu’il dtait impos-
sible de rien aftirrner encore en cette matiöre ddlicate pour que les
esprits chercheurs d’aventures dirigeassent aussitöt leurs tentatives de ce
eötd. Ils e^tropidrent les listes de Mandthon, ils torturdrent les lables
dgyptiennes — et ils arrivdrent tous ä produire des voluuies de dimen-
sion convenable et des systdmes dont l’dchafaudage ingenieux ne laisse
vraiment rien ä desirer.
La lecture de ces mdmoires deroute compldtement les historiens et les
archeologues dont l’egyptologie n’est pas la specialitd.
II est evident qu’avant de chercher ä fixer des dates, il laut s’occuper
d’un grand travail preparatoire, celui de determiner la place que doi-
vent tenir les diffdrentes dynasties dans l’histoire et d’etablir l’ordre des
souverains dans chaque dvnastie.
M. Lepsius fut le premier qui chercha ä ddblaver le terrain, puis
M. Brugsch et enfin M. Mariette et M. Deveria, dont le remarquable travail
sur la table d’Abydos a paru l’an dernier dans la Revue. — M. le vicomte
de Rougd, ä son touiq vient de publier un important ouvrage qui rdsurne
tout ce que la Science peut affirmer aujourd’hui sur l’histoire des six
premiöres dynasties.
Le travail dont il s’agit est, en grande partie, le fruit des recherches
personnelies de l’auleur pendant la longue et fructueuse mission qu’il
accomplit en Egypte dans l’hiver de 1863 ä 1864; recherches qui lui per-
mirent d’dclaircir l’obscurite des tables royales ddjä publiees et des listes
de Mandthon ä l’aide des monuments et de la table de Seti Ier, nouvelle-
ment ddcouverte.
L’auteur ouvre son volume par un chapitre sur les origines des Egyp*
tiens. Ce ne sont la dvidemment que des conjectures, la Science n’ayant
Recherches sur les monuments qu’on peut attribuer aux six premieres
dynasties de Manetlion, par M. le vicomte de Rouge, Acaddmie des inscrip-
tions et belles-lettres. Paris, imprimerie impdriale, 1866.
Depuis quelques anales l’dgvptologie a fail des progres surprenants.
Plusieurs savanls distingues ont exploild cette Science ä diffdrents poinls
de vue et ont oblenu d’importants rdsultats. L’histoire, Earchdologie,
l’ethnographie, la gdographie et la religion de l’figypte, ont etd dtudiees
avec ardeur et profit; une seule branche de l’dgyptologie est reslde en
arriöre, c’est la Chronologie. L’incertitude dans laquelle nous jeltent les
calculs astronomiques des figvptieus, l’dtat deplorable de la fable des rois
de Mandthon, aussi bien que notre ignorance de l’esprit qui a prdside a
l’ordonnance des tables egyptiennes, ont fait jusqu’ä prdsent le ddsespoir
des savants.
Ce n’est pas cependant que les dissertations chronologiques fassent
ddfaut, il suffisait que les vrais savants aient ddclard qu’il dtait impos-
sible de rien aftirrner encore en cette matiöre ddlicate pour que les
esprits chercheurs d’aventures dirigeassent aussitöt leurs tentatives de ce
eötd. Ils e^tropidrent les listes de Mandthon, ils torturdrent les lables
dgyptiennes — et ils arrivdrent tous ä produire des voluuies de dimen-
sion convenable et des systdmes dont l’dchafaudage ingenieux ne laisse
vraiment rien ä desirer.
La lecture de ces mdmoires deroute compldtement les historiens et les
archeologues dont l’egyptologie n’est pas la specialitd.
II est evident qu’avant de chercher ä fixer des dates, il laut s’occuper
d’un grand travail preparatoire, celui de determiner la place que doi-
vent tenir les diffdrentes dynasties dans l’histoire et d’etablir l’ordre des
souverains dans chaque dvnastie.
M. Lepsius fut le premier qui chercha ä ddblaver le terrain, puis
M. Brugsch et enfin M. Mariette et M. Deveria, dont le remarquable travail
sur la table d’Abydos a paru l’an dernier dans la Revue. — M. le vicomte
de Rougd, ä son touiq vient de publier un important ouvrage qui rdsurne
tout ce que la Science peut affirmer aujourd’hui sur l’histoire des six
premiöres dynasties.
Le travail dont il s’agit est, en grande partie, le fruit des recherches
personnelies de l’auleur pendant la longue et fructueuse mission qu’il
accomplit en Egypte dans l’hiver de 1863 ä 1864; recherches qui lui per-
mirent d’dclaircir l’obscurite des tables royales ddjä publiees et des listes
de Mandthon ä l’aide des monuments et de la table de Seti Ier, nouvelle-
ment ddcouverte.
L’auteur ouvre son volume par un chapitre sur les origines des Egyp*
tiens. Ce ne sont la dvidemment que des conjectures, la Science n’ayant