ORIGINE DES MONUMENTS MÉGALITHIQUES. !S1
contente pas de traduire par râpes, comme Giraud le Gallois, il l'ap-
plique à un monceau de pierres. Voici le texte : « Hcremicola jussit quati-
nus (sic) ille LAPiDUM cuncLus a premissi cce7ico7ee nomiMe c.ARN, A7 es7 Râpes,
Ty7yMgnayvocare7ar(l). p
Comme on oublia, avec le temps, les noms des personnages pour lesquels
les carn avaient été bâtis, on en Ht la demeure des anges, -Enpi/Ron, ou
des esprits, GîtùRyo7i. De là les lieux nommés CamÆizgt/Ro?! (aujourd'hui
Carn Ingly) et Carn lVy7Ron (2). Quelquefois même ou les attribua A des
saints ou à des héros populaires autres que ceux qu'ils concernaient : ainsi
le carn de Patrick, par corruption sam Radra'y, dans le comté de Carnarvon;
ainsi le carn d'Hélène (Sam Helen), dans le Caermarthenshire, où l'on
voudrait que sainte Hélène, mère de Constantin, eût été enterrée (3); ainsi
probablement encore le carn de Budvan (carn Boduon), guerrier célèbre
du vC siècle, chanté par Aneurin: mais ses restes devant se trouver plutôt
dans les environs de Dumbarton où il a été tué, il n'y a pas lieu de croire
qu'il ait été inhumé dans le nord du pays de Galles. Aneurin, qui se vante
de rendre toujours justice aux guerriers vaillants, dit que ce serait un tort
de laisser sans les rappeler les actions de ce brave Budvan, dont le cou-
rage, lors de sa mort, était parvenu à son apogée, et dont la main avait
plus d'une fois lavé son harnais dans le sang ennemi, avant qu'il fût caché
sous le 7ecù ou e7ec7i (le sens est le même) (4).
Le barde parle, un peu plus loin, d'un autre ?ec7i, celui de Leucu, qui
peut avoir laissé son nom à Leucopibia et à la baie de Luce; il célèbre les
hommes vaillants qui s'élancèrent au combat, du pied de cette pierre (S).
Taliésin, son contemporain, représente le roi Urien s'élançant, enflammé
de courage, du pied du ?ecù de Calysten : a J'ai vu la joue d'Lrien rouge
de colère, quand il attaquait les étrangers près du lech éclatant de Calys-
ten; sa lame furieuse s'enfonçait dans les boucliers des guerriers; c'était
la Mort elle-même qui la portait (6). H
Au moment de la bataille, on croyait quelquefois entendre des voix
sortant de dessous les 7ecA pour encourager les combattants : Llywarc'h-
hen rappelle le cri belliqueux que jeta du pied de son lech, au roi Urien,
Dunod, fils de Pabo, surnommé le sape, le pilier de bataille de l'île de
Bretagne : « En avant! mieux vaut tuer que parlementer! En avant!
on a crié du pied du lech de Dunod, fils de Pabo : a Ne recule pas'! H
Dyuedyd yn nrus Hech
Dunaud, vap Pabo: K ni tliecli! H (7)
(1) ZAvM O/* 7/;e Cam&ro dribsA MinYs, p. 62.
(2) Ibid., p. 295 et 310.
(3) Huyd, IVa/e^, 7opoympA. noh'ces, p. 169.
(4) Barù&y Brefon-y r/M vie ^;'èc7e, p. 287.
(5) Ibid., p. 318. — (6) Ibid., p. 410.
(7) Ibid., p. 30. J'ai traduit en vers un peu différemment, mais moins exactement,
dans les Barùey Arefons.
contente pas de traduire par râpes, comme Giraud le Gallois, il l'ap-
plique à un monceau de pierres. Voici le texte : « Hcremicola jussit quati-
nus (sic) ille LAPiDUM cuncLus a premissi cce7ico7ee nomiMe c.ARN, A7 es7 Râpes,
Ty7yMgnayvocare7ar(l). p
Comme on oublia, avec le temps, les noms des personnages pour lesquels
les carn avaient été bâtis, on en Ht la demeure des anges, -Enpi/Ron, ou
des esprits, GîtùRyo7i. De là les lieux nommés CamÆizgt/Ro?! (aujourd'hui
Carn Ingly) et Carn lVy7Ron (2). Quelquefois même ou les attribua A des
saints ou à des héros populaires autres que ceux qu'ils concernaient : ainsi
le carn de Patrick, par corruption sam Radra'y, dans le comté de Carnarvon;
ainsi le carn d'Hélène (Sam Helen), dans le Caermarthenshire, où l'on
voudrait que sainte Hélène, mère de Constantin, eût été enterrée (3); ainsi
probablement encore le carn de Budvan (carn Boduon), guerrier célèbre
du vC siècle, chanté par Aneurin: mais ses restes devant se trouver plutôt
dans les environs de Dumbarton où il a été tué, il n'y a pas lieu de croire
qu'il ait été inhumé dans le nord du pays de Galles. Aneurin, qui se vante
de rendre toujours justice aux guerriers vaillants, dit que ce serait un tort
de laisser sans les rappeler les actions de ce brave Budvan, dont le cou-
rage, lors de sa mort, était parvenu à son apogée, et dont la main avait
plus d'une fois lavé son harnais dans le sang ennemi, avant qu'il fût caché
sous le 7ecù ou e7ec7i (le sens est le même) (4).
Le barde parle, un peu plus loin, d'un autre ?ec7i, celui de Leucu, qui
peut avoir laissé son nom à Leucopibia et à la baie de Luce; il célèbre les
hommes vaillants qui s'élancèrent au combat, du pied de cette pierre (S).
Taliésin, son contemporain, représente le roi Urien s'élançant, enflammé
de courage, du pied du ?ecù de Calysten : a J'ai vu la joue d'Lrien rouge
de colère, quand il attaquait les étrangers près du lech éclatant de Calys-
ten; sa lame furieuse s'enfonçait dans les boucliers des guerriers; c'était
la Mort elle-même qui la portait (6). H
Au moment de la bataille, on croyait quelquefois entendre des voix
sortant de dessous les 7ecA pour encourager les combattants : Llywarc'h-
hen rappelle le cri belliqueux que jeta du pied de son lech, au roi Urien,
Dunod, fils de Pabo, surnommé le sape, le pilier de bataille de l'île de
Bretagne : « En avant! mieux vaut tuer que parlementer! En avant!
on a crié du pied du lech de Dunod, fils de Pabo : a Ne recule pas'! H
Dyuedyd yn nrus Hech
Dunaud, vap Pabo: K ni tliecli! H (7)
(1) ZAvM O/* 7/;e Cam&ro dribsA MinYs, p. 62.
(2) Ibid., p. 295 et 310.
(3) Huyd, IVa/e^, 7opoympA. noh'ces, p. 169.
(4) Barù&y Brefon-y r/M vie ^;'èc7e, p. 287.
(5) Ibid., p. 318. — (6) Ibid., p. 410.
(7) Ibid., p. 30. J'ai traduit en vers un peu différemment, mais moins exactement,
dans les Barùey Arefons.