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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0088
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— 68 —

11 avait son fusil blanc (aux montures d'argent), et il ne laissait pas re-
froidir lés ennemis tombés.

Ce jour là, à SIerdjadja, la fumée de la poudre était épaisse comme un
brouillard.

La fumée était épaisse comme un brouillard, les guerriers tombaient

comme la feuille des arbres.
0 hommes ! Que le poltron ne sorte pas de sa maison.
Et ce jour là, à El-Ksar, la poudre parla toute la journée.
0 amis ! ils ne voulaient point battre en retraite; les jeunes guerriers

étaient brisés de fatigue.
Les troupes ennemies se confondirent dans la mêlée.
Ce jour là, à Soumàa, ô mes frères! ils n'étaient que quatre postés çâ et

là sur des pitons.
Abd-Allah, le lion dressé, et Mohammed, le lutteur.
Ce jour là, à Bou-\kjd, j'ai vu le feu; c'est là qu'il éclata.
Aucun des habitants de Beraket ne survécut, les Oulad-Soultan héritèrent

de leur pays.

Les enfants de Maïza se battaient comme des vautours.

Zir'oud et les siens restèrent morts dans les ravins.

Les Oulad Hannache poussèrent une charge pour laisser refroidir ceux des

leurs qui étaient tombés.
Et ce jour, à Bou-Lebena, ô mes amis!
Combien le chant de guerre est agréable,

Baï, — Baï, — Baï.

LAMENTATIONS FUNÈBRES.

O mon malheur! mon malheur! Malheur à moi!

O un tel! l'homme des passages dangereux.

O mon malheur ! mon malheur ! Malheur à moi !

Où est un tel? Où est votre amoureux, ô jeunes filles?
O ceux qui s'éloignent! attendez ceux qui restent.
Attendez qu'un tel vous rejoigne, sa poudre s'est mouillée (1).
Le berger a juré de ne plus mener paître ses bestiaux, et la vache de ne
plus manger la feuille de frêne.

(1) A la lettre la poudre s'est humectée en lui, c'est-à-dire, il est mort.
Cette expression locale est analogue à certaines tournures triviales de notre
langue, employées pour exprimer la même pensée. Ainsi les troupiers
disent quelquefois, casser sa pipe, comme les matelots avaler sa gaffe.
 
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