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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0264
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Dans la nuit du 8 au 9 juin, les forts furent vigou-
reusement altaqués encore ; mais les défenseurs, abrités
par les parapets, n'eurent qu'un homme tué. Le len-
demain, les Kabiles découragés s'éloignèrent.
La défense de Gigelli assurée, on s'occupa de faire
l'installation des troupes dans l'intérieur de la place, et
d'y préparer leur établissement définitif. La ville n'était
alors qu'un amas de masures kabiles, grises et ternes
comme le rocher sur lequel elles reposaient et avec lequel
elles se confondaient de loin ; les rues à peine tracées, les
murs crevassés, renversés. Ce misérable assemblage de
huttes préparait tristement à l'aspect hâve et flétri, à la
vue de la détresse déguenillée des malheureux habitants
indigènes, qui végétaient dans la plus hideuse malpro-
preté. Grâce à l'initiative du commandant de Salles et
aux travaux actifs de ses soldats, la ville changea rapi-
dement d'aspect. Le mur du front de terre fut complète-
ment réparé. Sur le quai du nord-ouest, qui prit le nom
de quai de Beaufort, on établit une grande batterie en
arrière de laquelle on construisit une baraque pour le lo-
gement d'une compagnie, et qu'un mur crénelé mit à
l'abri de toute attaque. Un débarcadère et une rampe
pour y arriver furent établis : une maison voisine resta
affectée au service de la douane. Pour protéger la ville
des deux côtés de la mer, on commença la construction
de murs et de parapets, auxquels les premières assises
d'anciennes constructions romaines servirent de fonda-
tions. On fit alors rentrer dans l'intérieur de la ville les
troupes de la garnison, campées jusque-là. Dès le 13
mai, un capitaine avait été chargé des fonctions de com-
mandant de place; deux chaouchs assuraient sous ses
Dans la nuit du 8 au 9 juin, les forts furent vigou-
reusement altaqués encore ; mais les défenseurs, abrités
par les parapets, n'eurent qu'un homme tué. Le len-
demain, les Kabiles découragés s'éloignèrent.
La défense de Gigelli assurée, on s'occupa de faire
l'installation des troupes dans l'intérieur de la place, et
d'y préparer leur établissement définitif. La ville n'était
alors qu'un amas de masures kabiles, grises et ternes
comme le rocher sur lequel elles reposaient et avec lequel
elles se confondaient de loin ; les rues à peine tracées, les
murs crevassés, renversés. Ce misérable assemblage de
huttes préparait tristement à l'aspect hâve et flétri, à la
vue de la détresse déguenillée des malheureux habitants
indigènes, qui végétaient dans la plus hideuse malpro-
preté. Grâce à l'initiative du commandant de Salles et
aux travaux actifs de ses soldats, la ville changea rapi-
dement d'aspect. Le mur du front de terre fut complète-
ment réparé. Sur le quai du nord-ouest, qui prit le nom
de quai de Beaufort, on établit une grande batterie en
arrière de laquelle on construisit une baraque pour le lo-
gement d'une compagnie, et qu'un mur crénelé mit à
l'abri de toute attaque. Un débarcadère et une rampe
pour y arriver furent établis : une maison voisine resta
affectée au service de la douane. Pour protéger la ville
des deux côtés de la mer, on commença la construction
de murs et de parapets, auxquels les premières assises
d'anciennes constructions romaines servirent de fonda-
tions. On fit alors rentrer dans l'intérieur de la ville les
troupes de la garnison, campées jusque-là. Dès le 13
mai, un capitaine avait été chargé des fonctions de com-
mandant de place; deux chaouchs assuraient sous ses