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tellis aux couleurs voyantes, les femmes et les enfants se
roulant pêle-mêle, les poules qui caquettent, le coq à la
démarche provoquante, le chevreau alerte et vif jouant
avec l'enfant en bas-âge, la poésie de la tente se devine;
mais en Algérie, le climat est variable : un coup de vent,
et toute celte harmonie est rompue.

Les femmes sortent en hàle pour raffermir les piquets.
L'horizon chargé de nuages annonce un orage ; bien-
tôt la pluie tombe par torrents. La pioche à la main, la
femme se hâte de creuser un fossé autour de l'habitation ;
soulevée, ballotée, couverte de boue, la pauvre tente
résiste tant qu'elle peut.

Parfois, des grêlons gros comme des balles de fusil
meurtrissent les troupeaux, percent les feldja, pénètrent
par tous les interstices; d'autres fois, la neige couvre d'un
blanc linceul la campagne toute entière. Les troupeaux,
les arbres, les tentes, tout disparaît.

Que fait, durant ce temps, la maître de la tente?
Couché sur sa natte, le capuchon de son burnous rabattu
sur les yeux, il doi t ou rêve !

Il faudra, pour le tirer de sa rêverie, que toutes les
forces déchaînées de l'ouragan mettent l'existence des
siens en péril. Qu'importe que la lente, soulevée par les
vents en fureur, menace d'être emportée ou abattue sous
les rafales, rien ne doit troubler la quiétude de son
repos; ce n'est, après tout, qu'un des mille inconvénients
de la vie libre.

Mais, s'il a eu l'imprudence de planter sa tente dans
l'estuaire d'un de ces fleuves aux rives flottantes, à sec
durant des années entières, et qu'un orage transforme
en une mer bondissante, alors, on le voit lutter avec une
 
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