Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Sér. 2,7=17.1875 (1876))

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Sahara, et qui, au retour, jouissaient tranquillement dans
ces gorges inaccessibles du produit de leur rapine. Aussi,
dans toutes les insurrections, Négrine est-il le point où
il faut aller étouffer les derniers restes de ces rébellions.
C'est aussi un lieu de rendez-vous pour tous ces fanati-
ques qui viennent prêcher la guerre sainte sur la fron-
tière du Sahara En 1871, c'est-à-dire tout récemment,
les gens de Négrine ont payé de plus d'un dattier coupé
et de plus d'une maison détruite l'hospitalité accordée aux
révoltés de l'est. Ces conditions sont loin d'être 'tout-à-fait
à l'avantage des habitants de l'oasis; trop faibles, peut-
être, pour se faire respecter de leurs voisins, ils sont
obligés en maintes circonstances de subir leur volonté.
Le pays, occupé tour à tour par les insurgés et les paci-
ficateurs, est rançonné par les uns, châtié par les autres,
et paie en toute occasion les frais de la guerre aux deux
parti?.

Notre domination a chassé de Négrine le ramassis de
pillards qui désolaient le pays et. rendaient extrêmement
dangereuse toute cette partie de la frontière. Négrine
entrerait peut-être dans une ère de prospérité, si, par
une occupation permanente de la contrée, on parvenait
à empêcher les incursions des maraudeurs et des fanati-
ques venant de la Tunisie. Les indigènes, à l'abri des
attaques et des sollicitations, jouiraient en pleine sécurité
des fruits et des légumes de leurs jardins. Celte occupa-
tion pourrait avoir d'autres avantages. En temps de
guerre, Négrine est le point où stationnent fatalement les
troupes qui opèrent sur cette frontière aride et nue, qui
s'étend de Tebessa à la région des dunes; c'est dans les
environs de l'oasis, soit au nord, dans la plaine de Sou-