Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Sér. 2,7=17.1875 (1876))

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Les indigènes du Zab et du Souf donnent à ces ruines
le nom d'Enchir-el-Bir-Mohammed-ben-Iounes, à cause du
puits de ce nom, qui a dix-huit mètres de profondeur,
dont l'eau esi chaude, amère et sulfureuse, et qui es'
situé à trente mètres au nord du poste.

C'est en 1873, pendant l'expédition de M. le général de
Galliffet, que nous en avons entendu parler pour la pre-
mière fois. Le khebir Hamida-ben-Abdallah (1), qui nous
servait de guide à travers l'immense dédale de dépressions
et de saillies du sol caractérisant la région située au nord
du Souf, nous en a souvent entretenu. Ne leur trouvant
aucune ressemblance avec les ruines de constructions indi-
gènes, il soutenait que le posté de Bir-Mohammed-ben-
Iounes devait être romain; de même, il croyait que les nom-
breux fragments de poterie plus ou moins fine qu'on y ren -
contrait, n'étaient pas arabes. Plus lard, en 1875, le 21 mars,
nous avons profité d'une journée de repos à Bir-et-Tine,
pour explorer le pays situé à l'ouest de ce puits, reconnaître
le cours inférieur de l'oued-Djerech (2) et visiter le puits
de Mohammed-ben-Iounes et ses ruines.

Cet Enchir est situé au sud-ouest de Négrine, au nord
du chott Asloudj, entre le Bir de Sméa, à l'ouest, et la
rive droite de l'Oued-Djerech, à l'est, sur un terrain blan-
châtre, composé de gypse, connu sous le nom de terrain
de Debdéba. Il forme un carré qui mesure cinquante-cinq
mètres de l'ouest à l'est, sur trente-trois du sud au nord.

(t) Il a pris part à l'assassinat du caïd du Souf, Mohammed-el-Arbi, or-
licier de Spahis, génois ou piémontais de naissance.

(2) C'esl le canal par lequel s'écoulent dans le chott Asloudj, les eaux
des hauts plateaux du sud de Tébessa, de l'Oned-Tlemcine, de l'Oued -
Hallaïl, etc., etc.