CHAPITRE III.
jugurlha : guerre de sept ans entre les Indigènes et les Romains :
rôle des Gélules. — Marche probable de Jugurlha par les
Ziban et le Hodna, et marche de Marius de l'Oued-Moulouia à
Constantine. — Première extension donnée au territoire ro-
main (106 av. J.-C). — Conséquences, en Afrique, des
guerres civiles de Rome. — Juba 1. — Défaite de Curiou. —
La Numidie est le refuge du parti de Pompée. — Guerre de
César : son importance; rôle des Gélules. — Réunion de la
Numidie à l'Afrique romaine (46 av. J.-C).
L'historien Mommsen fait remarquer que le nom Afri-
que, donné par les Romains aux derniers débris de la
puissance de Cartilage, est significatif et prouve qu'ils
avaient le dessein de poursuivre leur conquête.
Pour nous, nous nous en rapportons, sans commen-
taires, à la délibération que tint le Sénat après la bataille
de Zama, lorsqu'il cherchait le meilleur moyen de pro-
fiter de la victoire I), et nous pensons que les Romains,
en luttant contre Carthage, n'avaient pas plus rêvé la
conquête du nord de l'Afrique que les Français, en débar-
quant à Sidi-Ferruch, en 1830, n'avaient rêvé la conquête
de l'Algérie.
Anéantir une rivale détestée, voilà quel avait été leur
but; et ce ne fut que pour l'empêcher de se relever et
pour ne pas rendre redoutable à eux-mêmes la puissance
numide, qu'ils détruisirent Carthage et firent de son lerri-
(1) Appien, Punie, lib. vin.
jugurlha : guerre de sept ans entre les Indigènes et les Romains :
rôle des Gélules. — Marche probable de Jugurlha par les
Ziban et le Hodna, et marche de Marius de l'Oued-Moulouia à
Constantine. — Première extension donnée au territoire ro-
main (106 av. J.-C). — Conséquences, en Afrique, des
guerres civiles de Rome. — Juba 1. — Défaite de Curiou. —
La Numidie est le refuge du parti de Pompée. — Guerre de
César : son importance; rôle des Gélules. — Réunion de la
Numidie à l'Afrique romaine (46 av. J.-C).
L'historien Mommsen fait remarquer que le nom Afri-
que, donné par les Romains aux derniers débris de la
puissance de Cartilage, est significatif et prouve qu'ils
avaient le dessein de poursuivre leur conquête.
Pour nous, nous nous en rapportons, sans commen-
taires, à la délibération que tint le Sénat après la bataille
de Zama, lorsqu'il cherchait le meilleur moyen de pro-
fiter de la victoire I), et nous pensons que les Romains,
en luttant contre Carthage, n'avaient pas plus rêvé la
conquête du nord de l'Afrique que les Français, en débar-
quant à Sidi-Ferruch, en 1830, n'avaient rêvé la conquête
de l'Algérie.
Anéantir une rivale détestée, voilà quel avait été leur
but; et ce ne fut que pour l'empêcher de se relever et
pour ne pas rendre redoutable à eux-mêmes la puissance
numide, qu'ils détruisirent Carthage et firent de son lerri-
(1) Appien, Punie, lib. vin.